Chapitre 2

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La rentrée scolaire était passée, j'avais passé un été merveilleux avec Imrân, on habitait pas très loin l'un de l'autre alors ça allait mais on n'a pas pu se voir pendant le mois de septembre malheureusement.
On se parlait tous les jours, et je sais qu'au fond il m'aimait, je suis sûre qu'au moins une fois, il m'a aimé.
Le 28 septembre 2020 exactement, il me dit qu'il préfère qu'on arrête.
Je rentrais des cours, il devait être environ 16h, je goûte, je me rappelle que je mangeais des sfenj délicieux que ma mère avait préparé avec un verre de atay.
On se parlait comme d'habitude et d'un coup il me dit :
-Esma il faut que je te parle mais je ne veux pas te faire de mal.
J'ai eu une boule au ventre horrible, je n'arrivais plus à avaler un morceau de mon beignet, je dis à ma mère:
- Tiens, finis le j'en veux plus 😊
Je suis montée dans ma salle de bain car il y avait ma soeur dans ma chambre et je savais que j'allais pleurer dans les minutes suivantes. Il me dit :
-Esma, y'a rien contre toi, t'as rien fait de mal, t'es une fille en or wAllah, je préfère arrêter pour mon concentrer sur mon bac et éviter les relations hors mariage, je suis certain que tu trouveras un homme aussi bien que toi
Je ne m'y attendais tellement pas, la veille et le matin même on parlait très bien, il préférait se concentrer sur son année scolaire et éviter les relations hors mariage. Sa raison était tout à fait légitime bien sûr, mais j'ai tellement pleuré. Le mot est faible. Je me suis effondrée en larmes, avec cette douleur dans ma poitrine, la première fois que je ressens ça, si ça n'est pas une preuve d'amour, alors c'est quoi ?
Ce jour-là, j'ai même fait un malaise vagal (si vous ne savez pas ce que c'est, c'est lorsque vous êtes submergés par une émotion trop forte, que le cœur ralentit et donc vous vous évanouissez), je me suis endormie et me suis réveillée le lendemain avec toujours cette sensation de vide profond en moi.
Ce qui m'a encore plus chagriné c'est que à peine quelques jours auparavant, je comptais parler de lui à ma mere, alors que je n'ai jamais parlé d'un homme à ma mère.
Toutefois, vous allez vous aussi trouver ça étrange, le lendemain, on se parlait comme si de rien n'était, il m'avait envoyé un message pour prendre de mes nouvelles car il savait que j'étais extrêmement attristée, et de là on se parlait comme si on était en couple.
J'avais remarqué un changement, c'est-à-dire qu'il n'était plus aussi attentionné qu'avant, on ne se voyait même pas pendant les petites vacances sous prétexte qu'il « ne faisait pas beau » alors qu'on aurait pu aller en intérieur ?

Il y a eu des moments où il redevenait extrêmement mignon, avant ça on s'était déjà dit qu'on s'aimait, et là on se le redisait, on va dire que j'étais à moitié heureuse car je ne savais pas trop ce qu'on était, et qu'il ne s'imposait plus les meme règles qu'avant. En gros, même quand je lui disais que ça ne me plaisait pas qu'il reste avec telle ou telle fille, il ne prenait plus en compte mes avis.

Je sais que vous vous dites sûrement que j'aurais du partir, et je ne vous contredis pas, j'avais toutes les raisons de partir, et je suis restée car, quand on aime, on ne part pas, pas vrai ?

Ça a été une période compliquée pour nous deux, mais malgré ça, pas un jour ne passait sans qu'on se parle, j'ai été là pour lui, il l'a été pour moi. J'ai quand même pleuré lorsqu'il fautait, mais pas une fois je ne l'ai pas pardonné.

On s'est revu en février 2021, oui oui, 6 mois après mddrrrrr (ça me fait pas rire). On s'est vu plusieurs fois, et à cette période je lui ai offert un bracelet, qu'on a tous les deux, en code morse qui veut dire « je t'aime ». Je me suis faite la promesse à moi-même, que je garderai ce bracelet jusqu'à ce que j'arrête de l'aimer, c'est pour cela que plus d'un an plus tard, le 1er juin 2022, je ne l'ai jamais enlevé, pas une fois il a quitté mon poignet.
Je me rappelle qu'à cette période là je lui ai dit :
- Imrân, maintenant je réalise que je ne pourrai plus jamais aimer personne après toi, je te promets que je t'aimerai toute ma vie. Je t'aime en الله.

Je n'ai pas vraiment eu de réponse réciproque de sa part mais au moins j'avais dit ce que j'avais à dire.

Le 6 mars 2021, il me dit:
- Esma ne m'attends pas, j'ai pas vraiment envie de ça en ce moment, bonne continuation qu' الله te préserve.

Je lui dis bonne continuation également. Et là, j'appelle Hawa, Aicha, Kenza et Chahinez car on a toutes l'habitude de s'appeler quand ça ne va pas. Je les appelle en pleurs, en disant que c'est pas possible que j'aime cet homme d'un amour immense et que je ne peux pas ne plus être avec lui. Elles essayent de me réconforter les pauvres, sans trop savoir quoi me dire au fond, car c'est difficile de trouver les bons mots. Le conseil qu'on m'a le plus souvent donné c'est « bloque le, c'est un vieux gars il n'en vaut pas la peine ».

Mais savez-vous comme il est difficile de bloquer l'homme avec qui nous voulions fonder notre famille ?

Car je t'aimerai toujoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant