Chapitre 7

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Imrân me répond, j'hésite avant de lire, j'ai peur, il va s'énerver ? Il va me comprendre ?

J'ouvre son message :
- Je suis désolé d'avoir causé un malentendu entre nous, je pensais qu'on avait été clairs sur notre relation.

Qui ca on ? à quel moment j'ai discuté de ça avec toi ?
Je ne suis pas énervée parce qu'il m'a rejeté, je suis énervée car il a agit comme si il voulait de moi, et par moment il m'abandonnait complètement, voilà pourquoi je suis énervée.
Je suis restée, car il ne m'a pas vraiment laissé partir.
La relation était dans une ambiguïté totale, perdue entre le « on est presque ensemble » et « vasy jveux pas de ça ». En mode c'est quand il veut. Ne se rend-il pas compte de ce qu'il fait ?

Je lis son message en boucle et en boucle, dans le déni total "alors ça y est ? c'est la dernière fois que je lui parlerai de ma vie ? après deux ans à me battre pour qu'on puisse finir ensemble ?". Je lis encore et encore, les larmes qui montent, la main sur ma poitrine, mon cœur se serre, assise contre le mur, au sol, ne souhaitant qu'une chose : mourir.

Comment vivre quand on voit l'amour de notre vie nous abandonner complètement pour une autre ? Je n'ai pas compté à ses yeux ? On ne s'est donc jamais aimé ? Ne voyait-il pas à quel point j'aurai donné mon âme pour la sienne ? Ma joie pour la sienne ? Ne voyait-il pas que j'ai pleuré en parlant de lui à Allah, en Le suppliant d'unir nos cœurs ? Ne voit-il pas ?

Inutile de préciser que j'ai passé ma nuit à pleurer. J'envoie un message aux filles avec qui je reste au lycée :
- Ne me parlez pas d'Imrân demain
elles : dacc

On est le lendemain, je me rends au lycée, 8:30, je prononce pas un mot, je suis vide, mes yeux sont vides, j'ai perdu mon meilleur ami, celui à qui je parle tous les jours depuis 2 ans, celui à qui je raconte tout tout tout.
Je me demande « pourquoi être en vie pour souffrir autant? Et si je partais ce soir ? Je vais le faire, je veux le faire, je veux pas vivre pour voir ça »
Je pense à ca dans le couloir, au fait que je vais m'enlever la vie le soir meme, je pense à Zineb, Hawa, Kenza, Chahinez, Nour, Aicha, Safa et tout le reste. Je me dis qu'elles seront tellement déçues de savoir que je ne me suis pas battue, et que je me suis sacrifiée pour un homme qui ne se soucie pas de moi.
Zineb elle m'a tellement aidé, à prendre de mes nouvelles, a m'envoyer de beaux messages en me disant que j'étais une bonne personne et que je ne dois pas me laisser abattre. Safa aussi, elle faisait tout pour me redonner confiance en moi elle a tout essayé. Soumaya qui m'envoie des messages chaque jour, chaque heure, de son réveil jusqu'à ce qu'elle s'endorme, pour me divertir et être sûre que je ne parte pas.

Vais-je vraiment les décevoir ? Elles vont m'en vouloir ?

Toujours dans le couloir, les larmes montent, ça y est, je pleure au lycee, en plein couloir à 8:30 du matin. Je me rends en cours quand même, j'entre dans la salle 202 :
La prof : Oula ça va pas Esma ?
Moi, en pleurant : Si si ça va très bien vous inquiétez pas merci !!
La prof : t'es sûre ma grande ?
Moi : Oui merci !

En cours je ne bouge même pas, je suis un fantôme, je fixe un point, un meme point pendant 1h, attendant que l'heure passe, en repensant à son message de la veille.

C'est le premier des pires jours de ma vie.

Car je t'aimerai toujoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant