XIV - SEXUALITÉ CORROMPUE

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Point de vue d'Adam

Les semaines sont passées et le ventre de ma femme a continué à grandir. Un soir, elle m'a expliqué qu'elle avait souvent des envies, que cela lui prenait d'un coup, pour repartir ensuite. Depuis notre sortie du jardin, nous n'avions échangé que quelques baisers. Bien sûr, j'avais parfois envie d'elle et elle de moi, mais le cœur n'y était pas. De plus, j'étais souvent fatigué après avoir travaillé toute la journée. Mais un soir, nous nous sommes exceptionnellement laissés emporter par notre désir.

Comment vous décrire ce qui s'est passé ensuite?

Cela n'avait plus rien à avoir avec les moments que nous avions passés dans le jardin. C'était plus brutal, j'éprouvais d'étranges désirs à vouloir la dominer et l'humilier, des sentiments qui n'avaient rien à faire en cet instant précis et qui rendait cet acte (autrefois si chaleureux, plein d'amour et agréable) horriblement malsain. Tout fut très rapide, et aucun de nous étions véritablement comblés à la fin. Moi, j'avais un sentiment de vide, et je me sentais sale et elle... je ne sais pas, elle avait l'air d'y avoir pris autant de plaisir que si elle avait fini de faire une tâche qu'elle considérait comme une corvée.

Plus tard, nous sommes allés vers l'arbre près de la rose pour dormir et nous n'osions pas trop parler de ce que nous avions ressenti. Mais j'avais envie d'en parler, alors j'ai lancé le sujet, alors qu'elle était contre moi, paisible. «

C'était bizarre... non? dis-je, d'une voix douce.

- Oui... dans le jardin, j'étais vraiment comblée, j'avais l'impression que nous vivions littéralement l'amour. Là... c'était uniquement axé sur notre désir.

- Comment te sens-tu?

- Pas très bien... sale... C'était vraiment malsain. Il y a des choses que je ne te referais plus.

- Désolé. Mon esprit se faisait des images bizarres de toi pour s'exciter.

- Ah, toi aussi?

- Oui.

- C'est bizarre... cela ne nous suffit plus d'être nous-mêmes?

- Je ne sais pas. Et ensuite, comment t'es-tu sentie?

- Je dirais... pas satisfaite, et traitée comme un objet. Je n'ai pas une grande envie de recommencer. C'est même l'inverse, je me sens tellement sale que j'ai comme une envie de ne plus jamais le faire.

- Il y a un rapport de domination assez malsain qui s'est installé entre nous. Je le remarque aussi dans la manière dont nous nous parlons parfois pendant la journée. C'est comme si chacun de nous cherchait à prendre le pas sur l'autre. Ce qui s'est passé ce soir était bizarre, mais cela a bien illustré ce problème.

- Oui... C'est triste à dire mon aimé, mais je crois que ce ne sera plus jamais pareil, il va falloir qu'on établisse des règles si on veut être comblé de ce côté-là.

- Oui... mais sache que je t'aime, d'accord? Je me sens aussi sale que toi.

- Je sais mon aimé, et je t'aime aussi! On apprendra à se le remontrer correctement, d'accord?

- Oui. »

Elle se sentait dominée, et j'avais perdu confiance en moi. Ce n'était pas une bonne chose, mais j'ai été heureux qu'on puisse en parler. Ma femme a toujours été très crue et ouverte de ce côté-là. Heureusement, car nous avons toujours pu nous dire clairement ce qui n'allait pas. Le lendemain, pendant que je travaillais et qu'elle était à mes côtés, nous avons mis quelques règles en place et le soir même, nous avons réessayé. C'était mieux, moins sale, moins brutale, plus doux, et finalement, nous étions plus comblés. Nous avons mieux dormi.

C'est bizarre à dire, mais nous avons dû réapprendre à faire l'amour. Nous avons également réalisé au cours de nos discussions sur le sujet que nous n'étions plus les maîtres de nos corps comme avant. Après la naissance des enfants, il nous faudra faire attention, elle pourrait tomber enceinte à tout moment, pensais-je. Au fil du temps, les jours passaient et se ressemblaient, c'était là encore une différence avec la vie dans le jardin. Dans ce dernier, chaque jour était différent et nous réservait une surprise. Alors qu'ici, nous avions l'impression de vivre dans une boucle temporelle et cela influait parfois sur notre moral. Nous avions peu de plaisir et nous nous ennuyions beaucoup. Mais heureusement, un jour, tout changea. Car mon aimée arrivait au terme de sa grossesse. 

Adam et ÈveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant