Chapitre 20 : J'ai beaucoup d'histoire à te raconter.

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PDV PAULINE :

Je travaille tranquillement sur le canapé. L'ordinateur sur mes genoux, ma tasse de café à la main. Jessy est à mes côtés en train de rédiger un contrat, il parait très concentré. Je le fixe une minute avant que mon regard ne se pose sur ma mère qui peine à se déplacer. Elle est dans l'entrée, au téléphone, une main sur son ventre arrivé à terme. Je prends le temps de l'observer avant que tout ne change. J'ai le sentiment qu'il se passe quelque chose rien qu'en voyant son visage se fermer.

- Un problème ? Dis-je de loin.

Ma mère me lance les clés du SUV.

- Il faut qu'on aille à l'hôpital.
- Ça ne va pas ? Intervient Jessy.
- Nous verrons ça sur place.

Ma mère fait des phrases courtes, mais directives jusqu'au bâtiment, puis au service concerné. Les soignants l'aident à enfiler une blouse tout en nous demandant de patienter sur des chaises dans le couloir. Elle nous embrasse avant d'entrer dans une pièce inconnue pour nous, toujours sans mots.
Je vais nous chercher des cafés et lorsque je reviens, une infirmière a pris ma place, elle tient la main de Jessy. L'expression de mon petit frère ressemble à une photo que je vois souvent au manoir.
Je m'approche et le blondinet attrape ma main également.

- Que se passe-t-il ?
- Ma mère vient de descendre au bloc et la tienne est dans la salle d'accouchement. Tu devrais la rejoindre. Dit-il le cœur serrer.
- Expliquez-moi. Demandais-je à l'infirmière.
- Votre maman a pris peur en voyant les constantes de votre belle-mère que les contractions se sont déclenchées. Votre mère va bien, mais elle souffre étant donné qu'elle n'a pas pu bénéficier de la péridurale.
- Et Cheryl ?
- Nous avons dû la mener au bloc afin de pratiquer une césarienne. Elle n'arrivait pas à respirer alors nous avons été obligés de lui mettre le masque à oxygène, mais dès lors que nous avons fait cela, ce sont les bébés qui n'arrivaient plus à respirer.
- Les bébés ? Répétais-je interpeller.
- Vous n'étiez pas au courant qu'elle attendait des jumeaux ?
- Non... Ils vont mieux maintenant ? Tous les trois ?
- Je ne saurai vous répondre mademoiselle, étant à vos côtés, je n'ai pas cette information.

L'infirmière m'indique où se trouve ma mère et pendant que je me prépare, je discute avec Jessy.

- Tu le savais pour les jumeaux ?
- Oui, évidemment, tout comme je savais que c'était une grossesse à risque.
- Pourquoi pas moi ? Soufflais-je.
- Tu oses demander alors que tu as clairement dit que tu ne voulais rien à voir avec tout ça ?
- J'étais en colère...
- Certes, mais tu as eu 5 mois pour avaler la pilule, mais tu n'as rien fait. Tu es restée complètement fémé à la discussion, même avec moi.
- Ce n'est pas pour autant que je souhaitais que ça se passe mal !
- Je n'ai jamais dit ou pensé ça. Simplement, tu n'étais pas au courant, car tu ne voulais rien savoir. Tu es têtue et bornée ! Sourit-il enfin.
- Je suis désolée... Cheryl va aller mieux et les bébés aussi, j'en suis sûre.
- Je l'espère.

Je me dirige vers la pièce, mais je reviens sur mes pas. J'attrape une nouvelle blouse, que j'enfile à Jessy.

- Que fais-tu ? Les visiteurs sont interdits au bloc.
- Je sais ! Mais pas en salle d'accouchement. Viens avec moi. Maman a besoin de nous.
- Tu es sûre ?
- Viens je te dis !

Il s'exécute et entre avec moi. Nous nous mettons chacun de chaque côté de ma maman et l'aidons du mieux que nous pouvons.

Les premiers crie se font entendre puis la sache femme dépose le bébé sur le torse de ma mère. Les félicitations et les applaudissements du personnel soignant de la pièce se font entendre en même temps. Ils nous laissent quelques minutes pour admirer la beauté de ce nourrisson qui a déjà les yeux ouverts.
Jessy se détend en croisant le regard de ma mère. Elle essuie les larmes de mon frère tout en faisant avancer son visage au sien. Elle lui murmure quelques mots que je n'entends pas avant de déposer un baiser sur son front. Cette scène attendrissante se conclue par Jessy qui pose une main sur le dos du bébé, entour son bras autour du cou de ma mère et dépose son visage sur son torse également.
Je retiens mes larmes jusqu'à ce que la sage-femme emmène le nourrisson.

L'exposition de la vérité a un prix [TOME 4]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant