Chapitre 10

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Cette nuit là, la jeune femme n'avait cessé de réfléchir à ce qu'il s'était passé. Le visage de cette belle créature aux yeux azurés qu'elle n'avait qu'entrevu chez le Capitaine, avait suscité son intérêt, beaucoup plus qu'elle ne l'avait imaginé. Était-ce sa femme ? Sa petite amie ? Une amie ? Mais une amie aussi tactile ? Ça ne ressemblait pas vraiment au Capitaine, mais après tout elle ne le connaissait pas et ne connaissait que ce qu'il voulait bien montrer au travail...

Au but d'un moment elle se surprit elle-même d'avoir ce genre de pensée... car elle n'était absolument rien pour lui...

Alors, les joues cramoisies. elle ne tarda à se coucher pour essayer de penser à autre chose. Demain était un autre jour.

Les jours se sont ensuite écoulés sans qu'elle ne revit le Capitaine, si ce n'était que durant les rassemblements quotidiens où elle prenait soin d'éviter son regard, par manque de temps ou de courage... En revanche, une envie brûlante de tomber sur cet homme par hasard dans les couloirs hantait son esprit... elle aurait aimé qu'une telle chose se produise afin de pouvoir voir la tête qu'il ferait.

Dés lors, les journées devinrent calmes, trop calmes, elles se ressemblaient inlassablement. Anne était toute la journée assise à ce bureau, pensive, son esprit divaguant, griffonnant ses feuilles lorsqu'elle avait terminé ses commodités aux côtés des deux idiotes qui faisaient de leurs mieux pour lui compliquer la vie à leur manière, sans que toutefois jamais elles ne parviennent à la détourner de son devoir. Et au final elles avaient fini par abandonner, se fatiguant surement d'elles-mêmes.

Anne elle, n'avait maintenant qu'une hâte : qu'on l'envoie en mission. Mais malheureusement il était encore trop tôt pour elle. Elle n'était que fraîchement diplômée, et il fallait avoir au moins un an de service au régiment avant d'être envoyer en mission. Il fallait alors être patiente et ça elle savait l'être. Son tour allait finir par venir.

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Un autre matin, lors du rassemblement, le Chef de corps fit une annonce qui souleva toute l'assemblée ;

" Mes chers camarades, je suis venu vous annoncer en personne, qu'à partir de ce jour vous vous préparez durement afin d'être opérationnel et prêt à partir dans deux mois en Afghanistan pour une OPEX de quatre mois ! Les rebelles ont repris depuis le sud du pays des attaques violentes contre les habitants et le gouvernement demande notre aide ! J'espère que vous avez bien entendu ! Si vous avez des questions, vous êtes bien entendu attendu au bureau d'informations ! Les unités qui partiront seront mise au courant dans les prochaines semaines ! Tenez vous donc prêt ! Sur ce, bonne journée."

Tout le monde, comme à chaque fois que ce genre de nouvelle arrivait, se regardait avec de grands yeux, et un brouhara s'élevait dans les rangs malgré le silence que les supérieurs ordonnaient de leur grosse voix. On pouvait lire de l'excitation chez certains, et de l'inquiétude chez d'autre.

Voilà que le véritable devoir du soldat allait devoir être mis à l'épreuve, et pour la première fois chez certains. Anne elle savait qu'elle n'allait pas être conviée à cette mission, mais elle ne put s'empêcher de partager les mêmes sentiments que ses camarades. Du coin de l'œil elle vit le Capitaine Alexsandrov discuter d'un air grave à d'autres gradés. Il ne semblait pas l'avoir vu mais elle, ne voyait à ce moment là que lui. Les regards qu'ils s'étaient échangés avaient au final été que le fruit de son imagination. Il n'en avait que faire de cette jeune infirmière.

Au bout de quelques minutes chacun alla vaguer à ses occupations mais ce jour là, on sentit comme un vent nouveau sur le camp. On entendait davantage les hommes s'entraînaient au sport, les chars se déplaçaient à chaque instant d'un bout à l'autre, on s'activait dans les couloirs des bureaux et de l'armurerie. Bien qu'ils avaient deux mois pour se préparer, tout le monde savait qu'une mission de la sorte devait être préparer le mieux possible. L'Afghanistan est une terre hostile pour ces soldats ne connaissant rien pour la plupart ses terres arides et de sa chaleur assommante, et surtout du danger constant dont ils allaient devoir prendre garde... il fallait donc que tous soient prêt le moment venu, et ce pour n'importe quelles circonstances. Anne frissonna à ces pensées... et tout ceci firent resurgir en elle de vieux souvenirs douloureux qui lui comprimèrent la poitrine et lui nouèrent la gorge...

A la margelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant