Chapitre 20

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J'étais comme figée par la peur.

S'il m'arrivait quelque chose, personne ne serait là pour m'aider, ni me croire de toute manière.

L'ombre n'était maintenant qu'à quelques mètres de moi, sans doute trois.
Ma respiration devint haletante à mesure que j'entendais le bruit des ranger sur le gravier...
Je manque de défaillir quand je sentis deux mains se poser sur mes épaules, me soutenir alors que j'allais m'effrondrer de peur et de douleur.
Mais soudain mon instinct s'éveilla quand je sentis une poussée d'adrénaline réanimer mon corps d'une énergie que l'instinct de survie fait surgir dans les pires moments.

D'un mouvement de panique, je pousse de toute mes force Prousto et réussi à me défaire de son emprise.
Je refusais de me faire violer. Je refusais que cet homme ignoble me touche sans rien faire.
Non non je ne voulais pas !

En sanglot, je crie d'une voix tremblante tout en reculant, prête à prendre mes jambes à mon cou.

- je vous déteste Prousto ! Je vous déteste ! Laissez moi tranquille à la fin ! Vous m'avez assez causé de problèmes comme ça ! Ne me touchez plus jamais vous entendez ?!

Surprise du courage dont je venais de faire preuve, je profite de cet élan d'énergie pour partir en courant jusqu'à ma chambre où je m'effondre en glissant le long de ma porte fermée à clef.
Mon corps mit une bonne demi heure à cesser de trembler et mon cœur a cessé de battre à tout rompre dans ma poitrine.
Ma tête douloureuse elle ne semblait pas vouloir s'arrêtait de me faire mal.
J'avais des dolipranes pourtant,  mais je ne fis rien, trop prise du tourbillon d'émotions qui faisait rage en moi.
La tête dans mes genoux, je reste ainsi à réfléchir,  à tenter de me rassurer sur la suite des événements.
Car en effet peut être que quelqu'un nous avez encore vu et allait encore lancer des rumeurs sur moi... peut être que Prousto lui même allait rapporter mon élan de rage contre lui en retourner la situation à son avantage comme il l'avait fait.
Je n'avais aucune idée de ce qu'il allait se passer pour moi.

Une fois calmer, je prends finalement un médicament,  une douche et pars me coucher le cœur lourd.

Contre toute attente, cette nuit là mon sommeil fut si doux et si réparateur que je n'entendis pas mon reveil sonner.
La tête encore endormi, ce sont les rayons du soleil de la fenêtre que j'avais pas fermé qui finissent pas me tirer de mon lit. C'est en allumant mon téléphone et en voyant s'afficher 10h00 du matin que je me réveille complètement en panique. Seul point positif, physiquement je me sentais beaucoup mieux !
Je jure, je râle, je m'énerve sur tout ce que je vois, je me maudis de tendre le bâton pour me faire battre !
Je m'habille vitesse grand V, le cœur appréhendent d'avance les conséquences et les représailles de ma nouvelle faute.
Jamais je n'avais été de nouveau en retard,  et vu ma situation,  cela n'allait pas passer inaperçu c'est sûr.

C'est le cœur lourd et le ventre vide que je presse le pas jusqu'à l'infirmerie.
Sur le trajet, j'ai le malheur de tomber nez à nez avec le Capitaine qui me scrute d'une étrange façon.
Le Seigneur n'avait donc pas pitié de moi pensai-je interieurement.

Il était accompagné de ses semblables, tous comme d'habitude très propre et classe sur eux.
Vu la tête que le Capitaine fit en me voyant, j'étais sûre que mon retard n'était pas passé inaperçu durant le rassemblement.

Mille autre questions traverseront l'esprit.  M'avait t'on vu avec Prousto hier soir ? M'avait t'ont entendu crier ?
Un doute terrible me foudroya quand ses yeux de glace continuaient à me scruter d'une étrange façon. 
Il m'avait vu ?

Ne sachant pas quoi faire, et prise de panique, je fis la chose la plus stupide jamais faite auparavant : je fais une légère révérence avant de contourner le groupe qui se mit à me suivre du regard,  se demander sûrement quelle mouche avait bien pu me piquer.

Pourquoi j'ai fait ça bordel ?! Pourquoi je fais toujours des trucs bizarre quand je suis gênée ?!

Quelques mètres plus loin j'entendis à travers l'écho du couloir la voix grave et emprunt d'un accent brésilien d'un soldat dire à un autre, se croyant sûrement discret pour pas que je ne l'entende ;

-  eh ben dis donc, je ne savais pas qu'on avait une infirmière aussi jolie ici. Je devrai aller faire un tour à l'infirmerie !

Merci Monsieur, pensai-je. Merci d'attirer encore plus l'attention sur moi, comme si j'en avais besoin actuellement.
Gênée je voulus me retourner mais après un soupir d'exasperation, me retiens, puis continue mon chemin jusqu'à mon bureau.

Étrangement en arrivant, aucune de mes collègues ne me firent de remarques, ni même me regardèrent,  à ma plus grande joie.

La journée put alors se dérouler sans embûches même si les yeux du Capitaine restèrent encrés dans ma tête, comme toujours.

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Le jour de la fête de départ arriva enfin. Plus rapidement que je ne l'aurai pensé.
Cependant ce matin là,  j'avais la boule au ventre. Je remettais en doute ma légitimité à participer à cette soirée. Y etais-je vraiment conviée ?
Je me mis aussi à culpabiliser sur la robe que Missa m'avait si gentiment offerte exprès pour l'occasion. Elle l'avait payé pour rien puisque je ne comptais pas y rester longtemps, puisque j'allais m'y rendre seule et très certainement ressortir seule...

Cette fête qui aurait dû être un moment mémorable allait en fait devenir la pire de ma vie, bien que j'en ai faite que très peu...

J'avais pourtant bien reçu l'invitation comme les autres.

Soudain la sonnerie de mon téléphone me sortir de mes pensées. C'était Melissa qui m'envoyait un message de soutien. Elle n'avait pas oublié que c'était aujourd'hui.  Je trouvai ça tellement gentil, à tel point que rien que pour l'honorer, je me mis en tête de rester positive!
Heureusement qu'elle était là.

Ces derniers jours, comme depuis des semaines maintenant,  je les passais seule. Aucune autre histoire ne resurgit, et heureusement. Je me fis discrète et finis même par rattraper le retard que les précédents incidents m'avaient causé. Tous les jours j'enchaînais entre sport, les bureaux, l'infirmerie et mon lit. Je préparais ainsi mon esprit à mon départ très prochain et certain en Afghanistan.

Romaric et Arthur m'avaient complètement renié, m'ignorer carrément partout où je pouvais les croiser. Même si cela me faisait mal, je devais rester forte.
J'allais aller à cette fête et montrer à tous que jamais je me rabaisserai. Je ne voulais pas donner raison à ces rumeurs, il en était hors de question. 

Ils allaient voir.

A la margelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant