Chapitre 26

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- Aller embarquez !!!

Les bruits de nos rangers contre la ferraille de l'avion militaire créa un boucant désagréable.

Après avoir roulé en camion militaire toute la nuit pour rejoindre Paris, à 8h nous étions arrivés à l'aéroport Charles de Gaulles, où plusieurs avions nous attendaient, près à décoller.
A l'intérieur, l'avion était assez miteux. Les sièges étaient abîmés et une odeur s'en dégageait. Il semblait que l'avion avait fait la guerre.

Je me retrouve à côté de Jules, un soldat de la Cavalerie avec qui j'ai vite fait sympathisé durant les entraînements.

On dépose nos lourds sacs dans les rangements de l'avion prévus pour, puis nous nous asseyons, moi côté hublot, lui côté couloir.

La vielle a été une dure et longue journée où nous avions tous jonglé entre les derniers préparatifs et les derniers entraînements.
Le soir nous avons fait nos sacs qui devaient être rempli d'une certaine façon avec des affaires bien précises, listées sur une feuille.

Je ne savais pas du tout si mes entraînements de dernièrs minutes avaient été suffisants pour me préparer à une mission aussi risquée.
Pendant mes pauses, j'en profitais pour lire des livres sur de la théorie médicale...c'était mieux que rien.

Assise dans mon siège peu confortable, je ferme les yeux en espérant apaiser mon cœur qui battait à toute allure.
J'appréhende, j'ai peur.

Le bruit des hommes qui terminent de s'installer dans l'avion resonne en moi comme un écho très lointain.

Quelques minutes plus tard, j'entends qu'on annonce le départ imminent de l'avion. Je sens la machine trembler puis avancer sur la piste, puis à mesure qu'elle prend de la vitesse, je me retrouve plaquée sur mon siège jusqu'à que je sente que nous quittons le sol.
On ne m'avait pas menti, les avions militaires sont de très puissantes machines.
En 4 heures et demi, nous serons arrivés en Afghanistan où nous débarquerons à l'aéroport de Bagram, une base américaine occupée par plus de 2000 soldats.

Je finis par rouvrir les yeux et j'ai l'impression de me réveiller d'une longue sieste tellement je me sens à l'ouest.
Jules me tend des gâteaux que j'accepte avec plaisir.
Les légionnaires qui d'habitude si bruyants, sont à ce moment là très silencieux.
Un silence de plomb pèse dans l'habitacle.
Tout le monde est véritablement sous tension, car tout le monde craint que notre avion soit pris d'assaut avant même qu'il n'atteigne la piste d'atterrissage.
C'est malheureusement ce qui arrive parfois, mais je ne préfère pas y penser.
Mais il n'y a pas que ça. Comme moi, cette mission est pour une partie d'entre nous, la première chez certains. Tous savent que cette OPEX est à haut risque, même les plus anciens.

Ce n'est qu'en montant dans l'avion que je vis le Capitaine Aleksandrov car nous n'avons pas été dans le même camion pour venir jusqu'à Paris.
Et lorsque je l'ai enfin aperçu au loin, tout devant dans l'avion en train de s'installer, je me sentis tout à coup rassurée et soulagée. Puis sans que je m'en rende compte, j'avais observé chacun de ses mouvements.
Il avait tiré de son sac un livre dont le titre était en allemand, puis avant qu'il ne s'assoit, je le vis rire avec son voisin de siège. A cet instant je me retrouve comme subjuguée par ce visage que j'avais très rarement vu s'illuminer jusqu'ici.

Qu'il était beau.

Ses lèvres étirées laissaient apparaître de légères fossettes qui venaient adoucir ce visage si viril et dur. C'était très surprenant et rendait la tâche de retirer mes yeux de lui encore plus difficile.

C'est lorsqu'il s'est finalement assis, que je dus revenir sur Terre. Je décide alors de me concentrer uniquement sur le voyage car c'est la deuxième fois de ma vie que je prends l'avion, et la première fois je n'avais que 8 ans...

A la margelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant