Chapitre 11

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Son cœur battait à mille à l'heure. Tout se passait au ralenti dans cette battisse où personne ne viendrait la sortir de ce pétrin. La poigne de l'homme fermement refermé autour de son petit poignet, elle luttait contre son agresseur qui l'entrainait malgré elle devant la porte d'un bureau qu'elle ne connaissait pas. Quand soudain l'Adjudant Prousto se stoppa net, comme si un mur était tout à coup sorti du sol et bloquait son passage.

- heyyy Prousto mon vieux ! Que vois je ici ! Dis donc ta femme va pas être contente !

Un homme complètement cuit au treillis mal ajusté, avait fait irruption au bout du couloir, où se trouvait un coin détente que les légionnaires aimaient fréquenter pour y boire un coup après une longue journée de travail. Celui-ci semblait avoir sauté dans un tonneau d'alcool.

Pris au dépourvu, Anne sentit la main de Prousto enfin la lâcher.

- Eh ben mon vieux je ne m'attendais à te voir encore ici ! Mais tu te méprends Arnaud, Mademoiselle Anne et moi avions seulement quelque chose à nous dire.

- Haha t'inquiète pas mon vieux je te taquinais ! Aller viens nous rejoindre ! Répondit l'homme d'un air nonchalant avant de retourner d'où il venait.

Prousto, une fois seul, se retourna vers la jeune femme qui s'était écartée de lui.

- Nous n'en avons pas fini Anne. Nous nous reverrons surement demain. Déclara l'homme, un poil sur de lui et déçu de ne pas avoir pu aller plus loin.

- Je vous interdis de vous approcher de moi. Répondit la jeune femme d'un air grave. Si je vous revois je vous jure que

Anne n'eut pas le temps de finir sa phrase que l'Adjudant lui avait déjà tourné le dos et était en train de rejoindre ce mystérieux Arnaud.

Tremblante comme une feuille, elle s'empressa de retrouver son bureau où elle s'enferma à clef, priant pour qu'il n'y ait aucune urgence cette nuit là. La pauvre se rendait compte qu'elle n'avait personne à qui confier cette dérangeante histoire. La croirait on seulement ? Anne venait d'arriver et craignait que si elle se plaignait à quelqu'un, tout lui retomberait dessus. Prousto était un homme très réputé ici, alors sa parole contre la sienne sera t'elle vraiment entendue...

Le lendemain au rassemblement, Anne avait un mauvais pressentiment. Elle avait l'impression que tout le monde la regardait et parlait d'elle. Toute gênée, si elle l'avait pu, elle se serrait cacher dans un trou de souris. Même le Capitaine Alexsandrov semblait la fixer du coin de l'oeil. Elle qui cherchait toujours à croiser son regard, ce matin là, elle se contenta de regarder le drapeau français qui flottait au dessus du groupe.

Une fois fini, elle voulu se précipiter à l'infirmerie mais Romaric et Arthur lui barrèrent le passage.

- Anne il faut qu'on parle absolument. Déclara Arthur le regard accusateur.

- Des rumeurs courent à ton sujet et elles ne sont pas bonnes du tout. Ajouta Romaric, l'expression bien plus tendre et peinée que son camarde. On dit que tu fréquentes l'Adjudant Prousto...est-ce que c'est vrai ?

Le coeur de Anne rata un battement et sentit son visage se palir. Les avait on vu hier soir ?

- Je vous demande pardon... ? Qu'est ce que c'est que cette histoire ? Je ne fréquente absolument pas cet homme, c'est lui qui-

-Allons Anne ne fait pas l'innocente, on vous a vu fricoter dans les couloirs cette nuit. Et en ce moment vous voyez souvent n'est ce pas ? Tu n'as pas honte bon sang ? Sa pauvre femme est enceinte de 8 mois, je n'imagine pas le chagrin dans laquelle elle doit se trouver !

Ces mots furent comme une immense claque pour Anne. Elle qui s'était toujours fait discrète, se retrouve du jour au lendemain au devant de la scène pour une histoire d'adultère dont elle n'y est pour rien...!

- Comment pouvez vous m'accuser d'une chose pareille...! Je vous assure que tout ceci est faux Arthur ! Comment pouvez vous penser une telle chose de moi...?!

- Il y a des témoins Anne, plusieurs même, dont une photo de vous deux très proche d'hier soir... Tu ne peux pas démentir!

Le ton de voix de son ami la brisa. Arthur semblait plein de haine envers elle que ça lui brisa le coeur. Comment pouvait il penser cela d'elle.

- Qui sont les témoins et quelle est cette photo. Je veux la voir tout de suite.

Romaric sortit son portable de sa poche et après une manip, lui tendit son appareil. Anne n'en revenait pas. C'était bel et bien elle sur cette photo où l'on voyait Prousto, dos à l'objectif, face à elle. Mais ce que l'on voyait sur cette photo a tout simplement été mal interprété.

- Je vous assure que je peux tout vous expliquez. C'est tout sauf ce que vous croyez. Oui hier soir j'ai croisé Prousto dans les couloirs mais cette photo est complètement sorti de son contexte !

Romaric semblait plus attentif et prêt à recevoir les explication de Anne, contrairement à Arthur qui lui tourna le dos avant de partir rejoindre un groupe d'hommes qui la fixaient avec mépris.

-Romaric, je t'en prie...

- Laisse là Romaric, laisse cette trainée tranquille ou elle te charmera toi aussi.

N'ayant pas le choix, Romaric lui adressa un dernier regard craintif avant de rejoindre Arthur la tête baissé...
Tout s'effondrait autour d'Anne. Comment une telle chose avait elle pu arriver... Elle se sentit humiliée, souillée...au fond d'elle, elle savait pertinemment quels étaient les sois disants témoins de cette sois disante idylle entre elle et Prousto. D'un pas sur, elle se dirigea vers l'infirmerie et fit face à Alice et Linda.

- Ah tiens, là voilà, on parlait de toi justement Anne.

-C'est vous n'est ce pas ?? Aller, parlez ! C'est vous qui avez répandu ces rumeurs n'est ce pas ? C'est quoi votre problème avec moi hein !

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A la margelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant