Chapitre 16

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Mais qu'il est beau !! Je n'ai jamais vu un homme aussi charismatique ! Déclara mon amie telle une adolescente.
Sortant du magasin de sport d'en face avec un sac, son regard se posa sur moi. Je crus quelques secondes apercevoir une pointe d'étonnement à me voir ici, mais rapidement son impassible expression reprit le dessus.
Je crus que le temps venait de s'arrêter.
Il me considéra encore quelques secondes avant de baisser les yeux sur mon sac de shopping où  était inscrit le nom de la marque de lingerie...

Je fus surprise par sa tenue civile. C'était la première fois que je le voyais en dehors du régiment. Ça me fit extrêmement bizarre. Il était habillé d'un simple t shirt blanc faisant ressortir la musculature de son corps...et d'un pantalon noir. Simple mais affreusement beau... oui il l'était. Il était comme toujours magnifique.

Tout à coup, une subite honte me foudroya toute entière. Il avait vu mon sac. Alors d'un geste brusque je le cache derrière mon dos, rouge comme une pivoine.
Il finit par tourner les talons à gauche, puis parti je ne sais où.

- Tu le connais Anne ? On aurait dit qu'il te connaissait !
A ma mine déconfite,  elle ne tarda à comprendre. Une main sur sa bouche et les yeux écarquillés, elle déclara confuse :
- Non ne me dis pas que... c'est lui...?

Assise à une terrasse face à la mer, nous buvons nos bubble tea dans un silence, gênées par ce qu'il venait de se passer.
Je n'arrivais pas à déguster comme il se devait ma boisson préférée. Ça m'énervait.
- Ben ça alors. Déclara mon amie en brisant enfin le silence.

- Comme tu dis oui... je ne m'attendais pas du tout à le voir ici...Pourquoi fallait il que ça soit maintenant ? Devant ce magasin?? Répondis je.

- Je comprends ta gêne mais ne te tracasse pas autant Anne..t'inquiète es une femme, alors il n'y a rien d'étonnant à ce que tu ailles t'acheter de la lingerie...non...?

- oui mais avec la réputation que j'ai actuellement,  tout prend une autre tournure, une autre connotation... pour quoi vais-je me faire passer encore...! Dis- je, dépitée,  la tête dans mes mains.

- Écoute, tout ça ne doit pas t'empêcher de vivre, d'accord ? Tu sais ce que tu vaux, tu sais que tu n'as rien à te reprocher, alors ne les laisse pas gâcher ta vie. C'est eux qui auront honte le jour où la vérité éclatera.

Ses paroles me rasssurèrent.

- Sans doute qu'après... c'est plus le fait que ce cher Capitaine t'ait vu en pareille situation qui te gêne le plus...non...?

A ce mots, j'avale de travers une bille de tapioca. Je tousse, les joues cramoisi. Mon amie se mit à rire.

Soudain mon téléphone sonna. Un message du régiment apparaît alors je m'empresse de l'ouvrir et le lis à haute voix.
-  A l'occasion du départ en Afghanistan, une réception d'honneur ainsi qu'un bal sont organisés et se dérouleront dans la grande salle des honneurs -

- une fête ! Vraiment ! C'est chouette ça ! S'exclama Missa en me secouant le bras. J'aurai été d'accord avec elle si ma situation n'était pas si pénible.
- Allons te trouver une magnifique robe pour l'occasion! Nous avons encore toute l'après midi devant nous !
- Maintenant...?
- Sottise ! Bien sûr maintenant ! Je ne te laisserai pas remettre tes robes bien trop sages pour une aussi belle femme que toi Anne ! Aller viens !

J'acquiese timidement avant de me lever et de la suivre sans grand entrain.

J'attendais le moment des bals avec tellement d'impatience. J'en avais un bon et doux souvenir, car mon père nous y emmenait ma mère et moi.
Je jouais avec les autres enfants de mon âge dehors en nous aventurant inégalement dans le parcours du combattant et dans les écuries où vivaient des chevaux bien trop grands pour nous. Quand la soirée était plus avancée, je dansais avec un garçon pour imiter les grands.

Nous finissions endormi, tous allongés sur quelques chaises rapprochées, les vestes de nos pères sur nous en guise de couverture, pendant que les grands continuaient à faire la fête jusqu'à très tard, jusqu'au lendemain parfois.
C'était comme une fête de famille car l'armée est comme une deuxième famille.

Aujourd'hui, c'était moi la conviée, mais avec tout se qu'il se passait, j'étais effrayée à l'idée de me retrouver seule au milieu de tous ces gens qui me détestaient. Mais je devais êtres forte. Les paroles de mon amie tournant en boucle dans ma tête me donnaient la force dont j'avais sûrement besoin. Je me sentais moins seule.
Je ne devais pas me laisser abattre. Je sentis alors mon coeur se gonflait d'espoir, et une sourire étirer mes lèvres.

J'allais me faire belle.

Et pour se faire, j'avais à mes côtés une précieuse amie pleine de bons conseils.

Nous enchaînions de ce fait plusieurs magasins, avec tout de même la crainte de retomber à nouveau sur le Capitaine.
Je le revoyais sans cesse dans ma tête...encore une fois sans qu'il ne fit rien d'autre que de m'infliger son éternel regard froid,  il m'avait frappé en plein cœur.

Au bout de quatre, boutique, la cinquième dans la laquelle nous étions proposaient des robes bien plis jolies que les précédentes. Mon attention se porta repiquer sur une jolie robe cocktail bleu nuit, élégante et raffinée.

- J'aimerai essayer celle ci, je l'aime beaucoup.
- Haan tu as raison elle est divine ! Bien trouvée Anne !

En sortant de la cabine, mon amie poussa un cri de joie.

- Hiiiiii tu es magnifique !!! Vraiment !! DIVINE !

Rougissant, je contemple la robe dans le reflet du grand miroir en face de moi. Oui elle était très belle.

Dénudant mes épaules et ceinturant comme il faut ma taille, la jupe descendait un peu en dessous des genoux. Elle mettait ma poitrine en valeur sans que ça soit vulgaire, au contraire. J'aimais ainsi la silhouette qu'elle me donnait.

- Pour tes cheveux, le mieux serait de les détacher. Tu vas être la plus belle c'est moi qui te le dis !
J'hoche la tête, touchée par sa bienveillance et son optimisme.

- Aller je te l'offre !

- Ah non pas cette fois ! M'exclamai-je déterminée.

- vraiment j'y tiens! Répondit-elle avec une mou.

- Pas moi, elle est chère et tu m'as déjà offert les sous-vêtements.
- trop tard.

A ces mots, elle se précipita à la caisse avant de poser sa carte sur le sans contact. Cette fille est impossible, me dis je à moi même, après l'avoir grondé.

- Allons tu me diras comment ton russe aura réagit en te voyant telle une beauté des îles !
- tu dis vraiment n'importe quoi. Je t'assure, il n'en a que faire de mon existence. Je ne suis qu'une gamine à ses yeux. Je ne suis rien.

- J'en suis pas si sûre Anne...car vu comment il t'a regardé toute à l'heure...
- oui sans doute parce que j'étais devant un magasin de lingerie avec un de leur sac dans les mains... Répondis je l'expression dépitée.

Melissa grimaça avant de poser sa main sur mon épaule.
- tout ira bien j'en suis sûre. Tout va s'arranger.
- Aller Missa ne parlons plus de lui, ni de toute cette histoire.  Parlons d'autres choses. Assez parlé de moi.

Voyant que j'insistais, mon amie acquieça de la tête en soupirant tristement pour moi.

Après coup, nous avons passé le reste de la journée à me trouver des chaussures pour la fête et à parler de tout et de rien.

La revoir me fit énormément de bien. J'étais heureuse de savoir que j'avais une vraie amie sur qui compter.
Habitant à Toulouse, je finis par lui proposer de passer la nuit chez moi au camp avant qu'elle ne reprenne le train le lendemain matin pour rentrer, ce qu'elle accepta avec joie.

Une fois dans ma petite chambre, nous nous mettons d'accord sur un film à regarder, qui fut sans grande surprise : Le Seigneur des Anneaux, comme quasiment à chaque fois que nous nous voyons.
C'était notre plaisir, on aimait bien baver, elle sur Legolas, et moi sur Aragorn, des pop corns pleins les doigts.

Le lendemain comme prévu, Missa prit le train pour rentrer chez elle, et je me retrouvai désormais à nouveau seule, mais requinquée, et prête à affronter cette nouvelle semaine, ainsi que la soirée qui allait avoir lieu jeudi soir.

☆☆☆


A la margelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant