Chapitre 18

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Je n'arrivais pas à y croire. Étions nous en train de discuter ?
Je me détends alors, regardant ces yeux que je faisais en sorte de fuir au quotidien.

Soudain son expression devint glaciale.

- A croire que le destin veut vous faire payer pour les actes que vous avez commis. Déclara t'il d'une voix grave.

Mon corps se figea. L'air devint lourde, et une sueur froide me traversa le corps.
Ainsi c'était comme ça qu'il me voyait. Lui ? Croyait il vraiment aux rumeurs ? Je ne voulais pas y croire, mais en même temps à quoi pensai-je ?
Nous ne nous connaissons pas.
Néanmoins je sentis mon cœur se serrer de tristesse, et une boule se former dans ma gorge.
Les larmes me montèrent aux yeux sans que je puisse les retenir.

"Depuis quand suis-je aussi faible...?"

- Comment osez-vous...?
A ma voix cassée, je vis l'expression du Capitaine s'étonner, comme si il ne s'attendait pas à une telle réaction de ma part. Je continuai:

- Alors vous aussi ? C'est comme cela que vous me voyez ? Je vous croyais beaucoup plus intelligent que cela. Je ne vous pensais pas auss-

Je fus couper par son regard devenu tout à coup furieux. Furieux contre moi et contre les mots que je lui avais adressé, lui, mon Capitaine, celui envers qui je devais un respect absolu.
Mais c'était trop. Je m'étais promis de me battre, de ne pas me laisser faire...! De leur prouver...!

La pluie se mit tout à coup a tomber de plus en plus, et de plus en plus vite, créant un brouhaha naturel qui  donnait à la situation une drôle d'ambiance...
De froid je frissonne, et éternue soudainement. 
Gênée et les bras autour des épaules, je détourne le regard pour ne pas avoir à faire au sien qui me scrute.

- Vous avez la langue bien pendue pour une infirmière.
- Pard-

Sans me laisser répliquer, il saisit mon bras. Sa grande posée sur mon avant bras ainsi que notre proximité soudaine me fit rougir de gêne!

Mais que faisait il ?

Sans un mot il nous emmena sous un abris en bois à l'écart du chemin, entouré d'arbres.

- Attendons que la pluie se calme et que l'orage passe.

Un blanc s'installa alors, me laissant ainsi l'opportunité de m'apaiser à l'aide du son des cordes qui tombaient à n'en plus finir, tout comme mon cœur qui ne cessait de battre la chamade.

Il était juste à côté de moi. Faisant au moins bien deux têtes de plus que moi et doté d'une carrure majestueuse,  je me sentis soudainement toute petite à côté de lui.

- Et donc, vous ne me pensez pas aussi...? Quel intéressant adjectif vouliez vous me donner ?
Sa voix rauque et empreinte de son accent brisa le silence platonique. 

Je répondis alors sans me démordir, dans un élan de courage:

- Stupide ?

A mes mots, il me bloqua en plaquant violemment ses mains de part et d'autre de mon corps, sur le mur de la cabane, la faisant alors trembler.
Me dominant de toute sa hauteur, ses yeux aussi froids que la glace encrés dans les miens me transportèrent dans un état tel, que je me mis quelques secondes à comprendre ce qu'il se passait.

Son corps près du mien, nous étions si proche que je sentais son souffle croiser le mien. Je crus défaillir mais gardais la tête haute en le fixant comme lui du regard.

A quoi pensait il ?
Des frissons me parcoururent, ses lèvres fines m'appelaient; je mourrai d'envie d'en connaître le goût...

Mais enfin qu'est ce que je raconte !?

Soudain l'image de sa belle femme me revint en mémoire !
Que dirait elle en nous voyant ainsi ?!
Un mouvement de panique me prit alors, et tentai de me défaire de son emprise, de le repousser en mettant mes mains sur son torse que je sentis dur comme de la pierre...
J'avais chaud et je savais qu'à cet instant mon visage affichait la rougeur de mes joues qui témoignaient malgré moi de mon état.

- Allons ne soyez pas aussi intimidée, n'avez vous pas l'habitude d'une telle proximité avec les hommes ?

Folle de rage et choquée, je le repousse violement, me libérant enfin de son emprise dangereuse, puis pris mes jambes à mon cou, quand soudain, je m'arrête net.

Ma colère s'envole soudainement en voyant à deçà 5 mètres de moi, une maman ainsi que ses 3 trois petits bébés sangliers passer rapidement,  sous doute pour fuir cette pluie qui ne semblait pas vouloir s'arrêter.

La scène était incroyable, comme hors du temps. Je les contemple,  mouillées jusqu'aux os, à tel point que je ne sentis pas à nouveau un bras me tirer à l'intérieur de la cabane.

- Ne savez vous pas qu'une femelle sanglier peut s'avérer mortelle si elle sent que l'on menace ses petits ? Moi je suis stupide mais vous une ignorante ! Qu'allez vous faire devant des talibans à ce niveau là ?!
Dit il en d'une voix forte.

Blessée à nouveau par ses paroles, j'hausse les épaules et sentis malgré moi les larmes monter et rouler sur mes joues.
C'était trop.

- aucune inquiétude à avoir puisqu'apparement m'envoyer à la mort est ma punition. Une punition que vous m'infligez pour des rumeurs dont vous ne savez rien de la véracité des faits !

Le cœur douloureux par ce nouveau constat et honteuse qu'il me voit pleurer pour la deuxième fois, je pris cette fois ci pour de bon mes jambes à mon cou en lui disant avant de disparaître :

- et surtout ne m'approchez plus ! Je ne voudrais pas être au milieu d'une nouvelle rumeur et subir le coucou de votre femme !

Je ne vis et n'entendis pas sa réaction. Je me mis à courir sans m'arrêter malgré le déluge jusqu'au régiment.
J'étais tellement en colère, tellement déçue. 
En colère par ses dires et déçue car il n'avait même pas l'air de vouloir m'écouter m'expliquer.
Oui c'est qu'un idiot. J'ai été tellement stupide de m'imaginer n'importe quoi avec lui, de pense qu'il était différent de part de l'effet incroyable qu'il me faisait....

Au final, mis à part son physique, il était comme les autres.

A la margelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant