Chapitre 4

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Cela fait une semaine que je suis ici et je me suis fait une amie. Et autant d'ennemie. Lors de mon premier jour dans les cuisines, Piper m'a aidé et nous avons fraternisé par la suite. Sinon, vous vous souvenez de la blonde arrivez en même tant que moi? Je peux pas la blairer. Elle m'agace avec son petit air supérieur! J'ai vraiment envie de lui rappeler qu'elle est au même niveau que moi... Des moins que rien.
Je me lève un peu avant l'aube et me dirige vers les cuisines. Là-bas on m'a assigné les fourneaux, je suis chargée de les remplir etc... On se lève tôt pour préparer le petit déjeuner du maître qui est à sept heures. Si nous sommes en retard nous échoppons une punition collective: trois coups de fouets. Pour l'instant je ne m'en suis pris aucun et j'en suis bien contente. Quant au maître... Je ne l'ai vu que de rare fois à l'occasion des repas. Sa femme, elle, vient parfois dans les cuisines pour râler après tout le monde lorsqu'elle est énervé. J'ai vraiment envie qu'elle ferme sa grande bouche parfois!

Je prends un sac de charbon et le porte tant bien que mal sur mes épaules sous l'œil attentif des domestiques chargés de la discipline. Je conduis mon fardeau jusqu'a l'immense four et le dépose. Je l'ouvre et commence à remplir le four. Le charbon s'embrase et la chaleur devient insoutenable. Quel travail épuisant!
Je repense à ma liberté. J'aimerais tellement retourner dans mon village, revoir le visage de Mark ou celui de mes parents. Tout me manque. Mais je ne me laisserais pas abattre par la tristesse. Il ne faut pas.
Je me remet à ma tache avant qu'il m'arrive des ennuis et continue jusqu'à la pause de midi. Exténuer, je sors des cuisines et me dirige vers le dortoir. A l'intérieur je rejoins ma couchette ou m'attende une miche de pain sec et un verre d'eau. Je me glisse dans la couchette du dessous et mange mon repas en compagnie de Piper. Nous discutons de beaucoup de chose, de notre vie d'avant, de la matinée...
C'est comme ça que j'ai appris que Piper venait d'un petit village proche du mien dans le désert. C'est parents a elle sont morts depuis longtemps et elle pense qu'elle ne manque à personne.
Si je devais la décrire je dirais qu'elle est très gentille. Elle m'a beaucoup aidé les deux premiers jours à m'habituer à cette maison et tout le reste. On est rapidement devenu amie. Je regarde ses longs cheveux châtains s'harmonisant parfaitement avec ses yeux noisettes. Je me souviens de quand j'étais petite, je rêvais de cheveux châtains comme les siens. Moi qui avait une tignasse rose...

Un garde entre et annonce la fin de la pause. Je sors avec Piper et nous nous dirigeons vers les cuisines. Elle travaille dans les cuisines mais à la plonge. Même si elle me l'avait pas dit j'aurais finit par deviner vu ses doigt écorchés et fripés la plupart du temps. Je rejoins les fourneaux et recommence à travailler.

Deux jours passent encore et mon état se détériore, la fatigue s'accumule. A ce rythme la je ne tiendrais pas longtemps.
Je me réveille exténuer, des poches sous les yeux. Un maigre morceau de pain m'attend. Je le dévore mais la faim ne disparais pas. C'est encore pire, mon ventre cris famine. Le pain à absorber ma salive et ma gorge est sèche. Les conditions de vie sont pires ici que dans le désert. Au moins là-bas nous étions maître de nous même et de notre destin.

Je m'avance vers les cuisines comme un zombie. A côté de moi, Piper avance normalement. Comment fait-elle?
-Tu n'es pas crevé? Comment fais tu? Tu es là depuis plus longtemps pourtant...
- J'étais comme toi au début mais avec le temps on s'habitue. Mais ne va pas croire que je ne suis pas fatiguer! J'ai juste appris à ne pas le montrer. Tu verras ça ira mieux d'ici une semaine ou deux.
J'espère qu'elle a raison.
Je me mets à travailler en silence. Mes gestes sont au ralenti et j'effectue de courte pause régulièrement. Personne n'a l'air de s'en rendre compte. Tant mieux.
Lors de mes pauses, je regarde dans la direction de Piper pour voir si elle s'en sort. Je ne peux m'empêcher d'admirer sa vitalité et sa force. Je la regarde une dernière fois alors qu'elle lave des assiettes en argent, et, soudain, elle lâche l'assiette et s'écroule sur le sol, évanouie. Je m'élance vers elle à la vitesse d'un escargot. Je la secoue frénétiquement jusqu'à ce qu'un garde me pousse sans ménagement. Piper se réveille soudainement dans les bras de l'homme. Elle le regarde, effrayé.

L'homme la relève sans difficulté et la traine jusqu'au milieu de la salle. Elle n'essaye même pas de ce débattre. Je ne comprend pas ce qui se passe. Vu la peur que je viens de lire dans son regard, elle, elle a compris. Le garde qui l'a traîné par terre fait signe à un de ses camarades de s'approcher. Ils chuchotent pendant quelques secondes et le deuxième garde tire un objet d sa ceinture. Un fouet. Le premier soldat met Piper en position assise sur les genoux et le deuxième se prépare à frapper. Mon coeur bat à cent à l'heure. Il ne vont quand même pas la fouetter car elle s'est écroulé de fatigue? C'est à cause de si elle est dans cette état!

Je regarde impuissante le spectacle qui s'offre à moi. Un premier claquement retentit suivit d'un long hurlement aigu. Je tourne la tête et ferme les yeux mais rien ne m'empêche d'entendre les pleurs de Piper ainsi que ses supplications. Je souffle fort pour me calmer. Un deuxième claquement retentit. C'est fini? Dites moi que c'est finis. Je regarde dans la direction du soldat et le voit prêt au frapper une nouvelle fois. Je n'aurais pas dû regarder. A la vue du sourire cruel de l'homme, du fouet levé en direction de ma meilleure amie je vois rouge et dans une impulsion meurtrière je me jette sur le garde.

Half-VampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant