Chapitre 14

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Je pousse doucement le couvercle en bois et celui-ci tombe lourdement sur le sol. Je peux enfin respirer à l'air libre. Attendre pendant des heures dans un lieu clos et renfermer n'est pas la meilleure idée que j'ai eu.

Au départ, j'entendais des bruits à l'extérieur et j'avais peur qu'ils viennent fouiller la maison. L'anxiété m'a rongé pendant plus de deux heures, car, même longtemps après que les rues soient redevenues calme j'avais l'impression que si je sortais, un garde surgirait par derrière et je devrais dire adieu à mon projet de fuite. J'ai finalement fini par m'endormir, serrée entre les parois du coffre. Quand j'y pense, heureusement qu'il était vide quand je suis arrivée...

Je sors et m'étire. Qu'est-ce que ça fait du bien de pouvoir bouger librement. Je sors complètement du coffre et me dirige vers la sortie. En chemin, je vois des escaliers et, mourant d'envie de voir à qui appartient la maison, je monte les escaliers. La curiosité est peut-être un vilain défaut mais je ne peux pas m'en empêcher...

Arriver en haut je me retrouve face à une porte. Je l'ouvre discrètement et passe la tête dans l'embrasure. Un garçon inconnu dort dans un petit lit. Je regarde rapidement la pièce: un bureau, une commode. C'est tout. Je m'apprête à partir en jetant un dernier coup d'œil vers le garçon endormi mais je me rend compte alors que les draps sont vides. Le garçon n'est plus au lit. Il est nul part. Ou est-il? Je recule et me retourne pour partir. Mais là, sous mes yeux, je vois quelque chose que je n'avais jamais vu. C'est une petite créature noire, chauve et qui vole. Elle est affreuse. Si ce petit monstre est l'animal de compagnie du jeune homme, alors celui ci à vraiment mauvais goût.

Je chasse la petite bête et continue mon chemin sur la sortie. Un grand bruit retentit derrière moi. Je me retourne et voit le garçon, à moitié assommé, allongé par terre là où j'ai lancé la bestiole. Et là, je comprend. Certains vampires ont une faculté spéciale, se sont des change-forme. Certains peuvent se transformer en chauve-souris. On dirait bien que lui, il peut. Sans attendre qu'il reprenne ses esprits je m'enfuie vers la sortie.

Je vais ouvrir la porte quand une main me rattrape. Il est là, juste derrière moi. Sa main est glacée sur mon bras. Je ferme les yeux. Ça y est, je suis cuite...
- Qu'est-ce que tu fais chez moi? On ne t'a jamais appris à ne pas entrer chez les gens comme dans un moulin?
Sa voix grave me fait frémir. Je me retourne pour affronter son regard. Ses yeux ne sont pas comme ceux des autres. Ils sont d'un rouge presque rose. Ses yeux rencontrent les miens et je suis aspirer par son regard. Je me perd dans toute les nuances de rose et de rouge qui constituent ses iris. Sa voix rompt le charme et je reprend mes esprits.
- Alors? Tu es muette?
- N-Non...
- Ben répond quand on te parle!
- Je suis désolée, dis-je sans vraiment l'être
- Cela ne répond pas à ma question.
Son ton tranchant ne me laisse pas d'autre choix que de lui répondre. Mais, ne voulant pas me trahir, j'invente un mensonge crédible.
- Je me promenais...
Aie. Niveau crédibilité je touche le fond.
- Tu me prend pour qui? Arrête de mentir.
- En faite, j'avais envie d'aller aux toilettes et...
- Je ne te crois pas, s'énerve-t-il
Il me toise durement. Je l'agace avec mes mensonges trop visible... Il lâche mon bras et une sensation de brûlure apparaît là où sa main pourtant glacée me tenait quelques instants plutôt. Étrange... Il soupire, ne se rendant pas compte de mon trouble, et reprend la parole:
- Tu l'auras voulu...
Ses mains me prennent par les épaules et il plonge son regard dans le mien. D'une voix irréelle il me demande:
- Que faisais tu chez moi?
Hypnotisé, je répond immédiatement:
- Je me cachais.
- Pourquoi?
- Les gardes me recherchent.
- Pourquoi?
- Je me suis enfuie.
Il me lâche. Je suis perdue. Ai-je vraiment dit tout ça? Oui, sûrement... Ses yeux me scrutent. Il se pose sûrement plein de question à mon sujet. Je décide d'y répondre avant qu'il ne me pose les questions de peur qu'il recommence avec son hypnose.
- Je suis Alys. La demi-vampire. Tu es peut-être pas au courant mais le conseil des six a été détruit. Une guerre se prépare. Je voulais retourner voir un truc sur le territoire des humains et je me suis enfuie du palais.
Il semble secoué par toutes ces révélations. Pourtant, la seule question qu'il me pose est:
- Alors qu'est-ce que tu fais chez moi?
- Les gardes me poursuivaient et je cherchais une cachette.
- Je vois...
Il dit ça mais je suis sur qu'il ne voit pas... D'une voix hésitante je lui demande:
- Je peux partir maintenant?
- Oui, oui si tu veux mais... N'est-ce pas risqué de sortir le jour?
Oups. Je ne m'étais même pas posé la question. Mais... Il a raison. Les gardes n'ont sûrement pas arrêter de me cherchait si tôt. Il est plus sur d'attendre la nuit. Mais... Sera-t-il d'accord pour que je reste toute la journée chez lui? Je n'ai rien à perdre en lui demandant.
- Euh... Tu as raison. Du coup, je peux rester jusqu'à ce soir.
Il réfléchit quelque instant.
- D'accord.
Mon coeur s'allège. Je ne suis pas obligé de partir. Je m'apprête à le remercier quand il me sourit.
- Mais a une condition.
Quoi? C'est quoi cette arnaque?
- Que veux-tu?
- Venir avec toi chez les humains.

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