Chapitre 15

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Pourquoi vouloir venir avec moi? Quel est son intérêt dans cette histoire? Qu'est-ce qu'il veut faire chez les humains? Je ne le comprend pas, cela dit, je ne peux refuser son offre de me laisser rester ici, alors, la tête pleine de questions, je lui répondis:
- C'est d'accord.

A la nuit tombée, je redescendis dans la cuisine. Je suis rester cacher dans le grenier toute la journée à m'ennuyer comme pas possible. J'avais vraiment peur qu'on me retrouve. J'entre dans la cuisine et, le garçon, dont je me rend compte que je ne connais même pas le nom, est assis sur une chaise en train de boire un verre de sang. Le liquide rouge attire mon regard et je fixe son verre pendant quelques secondes. Cela remonte à tellement longtemps la dernière fois que j'ai bu du sang... Je suis excitée, nous sommes censé partir d'une minute à l'autre.
Il finit son verre d'une trait.
- Alors, c'est quand qu'on y va? le questionnai-je
Il se mît à rire.
- Ah ah ah! Que t'es bête! Les vampires sont des créatures nocturnes, si tu voulait t'en aller tu avais plus de chance de sortir sans te faire voir en plein jour que la nuit car le jour nous restons cloîtrer chez nous. Je t'ai proposé cela seulement pour que tu restes et que je puisse venir! T'es vraiment pas futé!
Je me sens stupide, j'enrage de m'être laissé avoir par cet imbécile. Il m'a dupé! Et moi je n'y ai vu que du feu... J'entrepris de m'enfermer à nouveau dans le grenier jusqu'au lever du jour mais il reprend la parole, me faisant changer d'avis:
- Rooh c'est bon! Je m'ennui à attendre ici! Tu veux pas qu'on discute le temps que le jour arrive? Ce sera beaucoup plus divertissant!
Je me stoppe net. Habituellement, j'aurais renvoyé boulé une personne normale après m'avoir fait un coup pareil mais lui... Lui, c'est different, je veux tout connaître de lui.
Sans un mot je m'assis en face de lui. Je pose la première question:
- Tu connais mon nom. Je veux le tien.
- Étienne. Moi je veux savoir... Non, en fait j'ai pas envie de savoir grand chose sur toi... Pose moi juste des questions auquel je peux répondre.
Quel mec super sympa... Franchement, il pourrait faire un effort!
- C'était du sang humain?
Il me fit signe de ne pas comprendre et je désigne son verre vide du doigt. Il se met de nouveau à rire.
- Bien sûr que non! T'es vraiment bête ma parole... Il n'y a pas d'humain ici, c'est celui des vaches! Tu croyais qu'on les élevaient pour quoi?
Je ne répond pas. Il m'agace. Certes, il est beau mais quand même. Je n'aime pas qu'on me traite d'imbécile. Je commence à bouder et le silence s'installe entre nous.

Je craque au bout de cinq minutes, ne supportant pas ce silence pesant.
- Bon, moi, puisque c'est comme ça je vais en haut.
Il hoche la tête distraitement, sans vraiment faire attention. Il n'en a strictement rien à faire et ça se voit. Je monte les marches de l'escalier une à une. J'arrive en haut et m'assois sur le sol poussiéreux. Je ferme les yeux et m'endors immédiatement.

Quelqu'un me secoue le bras et je m'éveille. Là, je vois le visage angélique d'Etienne penché sur moi, ses cheveux d'ébène mal coiffé, ses yeux roses me regardant fixement. Ses mains empoignent mes avant-bras et il me secoue énergiquement.
- Réveille toi la limace.
Lorsqu'il parle, je me réveille complètement. C'est quoi cette référence aux limaces? Marmotte pourquoi pas mais limace...
- Bon, si t'es réveillé ça te dérangerait de me suivre? Je te rappelle qu'on a un voyage à faire.
- Oui oui j'arrive...

Deux minutes plus tard nous courons hors du village, à travers champs. Je suis crevée lorsque nous atteignons enfin la forêt. Étienne, qui ne montre aucune trace de fatigue, me demande dans quelle direction aller.
- C'est par là, dis-je en pointant un lieu au hasard du doigt
Il recommence à courir avec toujours plus d'énergie et je le suis.

Il fait nuit quand nous atteignons la ligne tracé à la peinture rouge sur le sol. Cette même ligne que j'ai traversé quelques mois auparavant. Cela me semble tellement lointain... La ligne n'a pas été repeinte depuis la dernière fois et la marque comme à s'effacer mais nous pouvons quand même voir distinctement la frontière entre les deux territoires. Je franchis la limite d'un pas. Je suis de retour chez moi.

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