Chapitre 21

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Je regarde le grand bâtiment face à moi, mes cheveux roses flottant dans le vent, et me décide enfin à pénétrer à l'intérieur. J'entre dans le vaste hall et admire la pièce. Le sol de marbre coloré est splendide, s'harmonisant parfaitement avec les statues de chevalier posé à l'entrée. De nombreuses personnes occupent l'espace, une bonne centaine, mais le hall est tellement grand que la pièce paraît presque vide. Je localise une petite file d'attente dans le fond de la salle et m'y dirige. Une dizaine de personnes font la queue devant moi. La queue pour rejoindre l'armée.

Je commence à attendre patiemment mon tour en détaillant les personnes de devant. Se sont tous des garçons, les plus jeunes ont mon âge et les plus vieux doivent avoir la quarantaine. Le garçon juste devant moi est brun et mesure bien un bon mètre quatre-vingt. Je ne vois pas son visage.

J'attend patiemment encore un peu, perdu dans mes pensées, quand un groupe de garçon se met derrière moi pour faire la queue. J'entend presque immédiatement des rires et des gloussements.
- Une fille? s'interroge l'un des garçons
Je me retourne vers eux. J'identifie facilement le chef de la bande. Il est plus petit que les autres mais se reconnaît immédiatement à son charisme. Il me juge d'un air supérieur. Ses yeux couleur de terre humide me dévisagent. Un sourire apparaît sur son horrible tête.
- Je crois que tu t'es trompé de bâtiment. Le marché, c'est en face.
Ses copains se mettent tous à rigoler, comme s'il venait de dire la chose la plus hilarante au monde. Je me retourne de sorte à ne plus les voir, serre les poings et les dents. Je dois me retenir de ne pas lui en coller une.

Les garçons dans mon dos continuèrent leur manège encore un moment mais je réussi à me contrôler et à ne pas peter un plomb. Mon tour arrive bientôt. Je m'avance enfin devant le guichet ou une personne, un vieil homme, m'attend. En me voyant, il hausse un sourcil mais ne commente pas.
- J'aimerais entrer dans l'armée, dis-je d'une voix forte et claire
L'homme se retint de rire et me répondit:
- Les filles ne sont pas autorisées à partir en guerre.
Là, c'est moi qui sourit. Je m'attendais à ce genre de réflection. Je sors une lettre de ma poche. J'ai passé toute la journée d'hier à la rédiger. Heureusement que j'ai appris à lire et à écrire chez les vampires même si mon écriture est encore gauche et maladroite. Je déplie le vieux papier jauni et le tend, confiante.
Sur ce morceau de feuille, j'ai écrit que, si je ne peux pas entrer dans l'armée, soit je veux parler au commandant en chef, soit je prendrai le parti d'un autre peuple. De quoi les faire réfléchir... J'ai aussi pensé dire que je les tuerai tous si ils refusaient de m'enrôler mais j'ai ensuite juger que cette méthode est un peu.... Extrême.

Le vieil homme lit ma lettre et j'en profite pour le dévisager. Ses cheveux sont blanchis par le temps et un petit bouc pousse sur son double menton. Ses yeux sont d'une couleur inconnu, un mélange entre le jaune et le vert. Des rides parsèment sa peau bronzé de toute part. Il finit sa lecture et j'arrête immédiatement de le dévisager.
- Suivez moi.
Il se lève et je le suis. Les garçons dans mon dos se sont tus et je ne peux m'empêcher de les regarder une dernière fois. Ils me dévisagent sans comprendre. Je leur adresse une petite grimace en leur tirant la langue et me retourne pour suivre l'homme, fière de moi.

Le vieil homme me conduit dans de long couloir. Il s'arrête devant une grande porte après avoir traversé de nombreux escaliers et couloirs. Il frappe la porte et quelqu'un vient nous ouvrir. C'est un homme noir à la forte carrure. Ses traits sont durs et imposants. Sûrement le commandant. L'homme qui m'a accompagné ici prend la parole en s'adressant au commandant:
- Bonjour mon général, cette petite veut vous parlez en privé.
- Et depuis quand tu cède à tous les caprices des paysannes, Andrew? réplique le général en me jugeant du regard
- Elle semble avoir des choses intéressantes à dire.
Le général soupire et accepte enfin:
- C'est d'accord.
Sur ce, le vieil homme repart travailler et le général me fait entrer. C'est une grande salle où trône une énorme table au centre de la pièce. Sur la table ce trouve une carte du monde ainsi qu'une centaine de pions colorés. Dans un coin de la salle se trouve aussi un bureau croulant sous une tonne de feuilles en désordre. Je me tourne vers le général.
- Tu as cinq minutes, m'informe-t-il
Bien, j'ai intérêt à être rapide et efficace.

J'explique en détail qui je suis et pourquoi je tiens à entrer dans l'armée. J'accompagne mon récit de preuve tel que mes yeux naturellement rose.
- Bien, je te crois. Tu intégreras l'armée mais... Comme tu le sais, tu es une fille.
Oui, ça, merci de me le rappeler mais je le savais déjà.
- Les filles sont interdites ici, dit-il en prenant soin d'effectuer de courte pause à la fin de chacune de ses phrases. Pour qu'il n'y ait pas de problème, tu logeras dans une tente seule, et non avec le reste des bataillons. Ton entraînement aussi sera individuel. Voici les conditions. J'espère avoir été clair.
Je hoche la tête pour confirmer. Me voilà enfin sur la route de ma vengeance.

Je me réveille aux aurores pour suivre l'entraînement martial que m'inflige Ben. Ben est mon entraîneur, c'est l'une des rares personnes, en comprenant le général dans le lot, à savoir que je ne suis pas totalement humaine. Je m'habille rapidement et prend une pomme dans une panière à fruit. Je croque dedans et son jus acide me fais grimacer. J'aime pas les pommes mais si je mange rien, je vais avoir faim. Je me dirige vers le terrain d'entraînement. Ben m'y attend déjà. En l'apercevant, je me met à courir dans sa direction, je vais encore me faire passer un savon.
- Ben, alors? Une panne de réveil? Si tu veux je pourrais te réveiller la prochaine fois? me taquine-t-il
- Non! m'empressai-je de répondre
Le matin, comme je ne dors pas assez et que je suis fatiguée, j'ai beaucoup de mal à me réveiller et au début de mon entraînement qui a commencé il y a bientôt trois semaines, j'avais demandé à Ben de me réveiller. Il était venu en pleine nuit et m'avait jeté un seau d'eau glacé sur la tête. Depuis, je me réveille toute seule.
- Bien, aujourd'hui, comme je te l'ai déjà dit, tu as un test. Nous commencerons par l'épreuve de tir. Suis moi.
Je le suis jusqu'aux cibles de tirs sur un grand terrain vague. Il me pointe un emplacement et je m'y dirige. Je m'accroupis sur le sol et prend le pistolet à côté de moi. Au départ, les armes à feu ne m'inspiraient pas confiance. J'ai appris à les manier et, si je ne les aime toujours pas, j'ai déjà plus confiance qu'avant.

L'arme pèse lourd dans ma main. J'insère trois balles dans le pistolet. J'ai le droit à trois chance. Je regarde la cible devant moi. Elle est à plus de soixante-dix mètres. Je n'ai jamais tiré d'aussi loin. Mon record est de soixante mètres. J'inspire un grand coup d'air et tente de me détendre. Je ferme les yeux et respire un grand coup. Je rouvre les yeux et, l'arme en main, je la pointe vers la cible. La pression monte. Je dois réussir. Mes doigt commence à trembler. D'une simple pression de mes doigts sur la gâchette, la balle part, tournoyant dans les airs à une vitesse vertigineuse. Je recule d'un pas sous la pression. Je plisse les yeux pour voir ou atterrit la balle mais elle manque complètement sa cible.

Encore deux chances.

Je me reconcentre, plus déterminé qu'avant. Je ne peux pas la manquer une deuxième fois. Je me suis entraîné. Beaucoup plus rapidement que la première fois, je détend la gâchette et tire. Cette fois la balle se fiche sur le côté droit de la cible. J'ai réussi. Mais ce n'est pas suffisant. Je retente ma chance. Je tire une troisième fois, et cette fois, le projectile arrive presque au milieu. Aucun de mes tirs n'aura atteint le centre mais deux balles auront atteint la cible. Fière de moi, je me retourne vers Ben.
- C'est bien mais tu peux faire mieux. Continuons.
Il m'entraîne vers un autre endroit. La salle de lutte. Là-bas je devrais l'affronter au corps à corps en gardant le contrôle de mon esprit. Pas comme la fois avec Evan. J'y arrive de mieux en mieux, comme quoi, l'entraînement, sa paye.

Nous nous installons dans le cercle quand un très jeune garçon nous interrompt. Ben se retourne et lui demande ce qu'il veut.
- Le général veut vous voir. Les nains ont attaqué la partie nord de la capitale.

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Salut! On a dépassé la barre des vingt chapitres!! Ça passe vite hein?
Quoi? Vous en avez marre et au contraire ça passe lentement? Eh ben tant pis pour vous même si je partage votre avis. L'histoire avance très lentement!
Mais bon, j'ai bien peur que vous deviez me supporter encore un peu! (Ne vous en faites pas je compte essayer de faire moins de 30 chapitres)
Je tenais aussi à vous prévenir, je posterai peut-être un chapitre d'ici un jour ou deux mais sinon vous devrez attendre une dizaine de jours avant le prochain. Voilà. (Je vous imagine déjà en train de sauter de joie en vous disant que je vais enfin vous laissez tranquille quelques jours! ^.^)

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