Chapitre 9

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Lorsque nous arrivons au Sanctuary c'est encore très calme. Il n'y a jamais grand monde à cette heure mis à part les petits malins qui ne veulent pas payer l'entrée comme Robin et moi. Une partie de la piste de danse est fermée parce qu'elle accueille le cours de bachata, une cousine de la salsa qui vient de république dominicaine. J'aime cette musique sensuelle à souhait. Robin sourit et me tend la main. Il se place de façon à voir ce que font les personnes du cours et me fait danser.

C'est sensuel et je dois avouer que ça me fait un peu drôle de me frotter à mon meilleur ami comme ça. Il danse très bien et il est canon, mais je ne sais pas. Depuis que je le connais, nous n'avons jamais eu de rapport ambigu. Comme si ça le mettait mal à l'aise aussi, il me fait tournoyer et commence à danser comme un idiot. Puis d'un geste de la tête, il me désigne un mec qui bouge de façon désorganisée, on pourrait presque croire qu'il fait une crise d'épilepsie. Nous éclatons tous les deux de rire et il me montre une table.

Robin : Cette bachata m'a donné chaud, tu veux boire quoi ?

Moi : T'es sûr que c'est pas plutôt ta danse... bizarre d'après, genre...

Je tente d'imiter ses mouvements de tout à l'heure, mais c'est pas ça, quoi qu'il en soit, il est mort de rire.

Robin : Moi j'essaie d'imiter le type à l'autre bout de pièce, quoique j'ai hésité à appeler une ambulance. Alors, bière ou cocktail ?

Moi : va pour une margarita !

Robin : On reste dans le caliente à ce que je vois ma belle.

Moi : T'as tout compris.

Il me fait un clin d'œil et file au bar.

Je me demande ce que fabrique Robin, il s'est perdu ou quoi ? Ça fait au moins dix minutes que j'attends mon verre. Je me lève pour regarder et je le vois jouer les jolis cœurs avec la barmaid. C'est sûr que sa bonne copine avec qui il a une relation purement platonique ne peut pas rivaliser avec la serveuse qui a des obus en guise de poitrine. Bon, je laisse le chien fou remuer la queue encore cinq minutes et j'irai me chercher mon verre. Il n'a pas de compte à me rendre, mais j'ai soif moi.

Pile au moment où je me lève, je vois Robin qui revient à la table avec nos consos. Je le regarde de travers et il s'installe en haussant les épaules.

Moi : J'ai failli mourir de déshydration. J'ai cru que la barmaid était allée cueillir les citrons pour les presser dans mon verre, mais en fait, c'est toi qui la retenais parce que je suis sûre que tu presserais bien ses pamplemousses.

Il éclate de rire et cogne son verre contre le mien.

Robin : Si t'es si assoiffée, bois, comme ça t'arrêtera de dire des conneries. C'est pas des pamplemousses qu'elle a, mais des melons !

Je le regarde et secoue la tête, il me désespère par moment.

Ça fait une bonne heure que nous sommes là et nous nous éclatons avec Robin. J'aime qu'il se moque du regard des autres quand il danse n'importe comment, quand nous partons dans nos délires persos... Avec lui, aucune honte à avoir et c'est libérateur. La boite s'est bien remplie mine de rien et l'ambiance change un peu. Les plans drague commencent et un climat de séduction plane sur la piste de danse. J'ai l'impression que tout le monde fait son numéro pour en avoir un.

Je fais signe à Robin que je vais au bar et il lève le pouce pour me dire qu'il a compris, puis il le monte vers sa bouche, histoire de me dire : "ramène moi une bière s'te plait"." Je souris et fais ok avec mes doigts. Drôle de communication, mais avec la musique qui est super forte, il faut savoir s'adapter. Lorsque j'atteins enfin le comptoir, je remarque que la bombe de tout à l'heure n'est plus en service, c'est Robin qui va être déçu...

Prête à tout pour faire la uneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant