prologue

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Je me présente, je m'appelle Anabella Snap, mais mes amis m'appellent Ana et franchement, je préfère largement. Voilà un petit résumé exprès de mes vingt-trois premières années de vie. Mes parents étaient des amours... Oui, je parle au passé. Ils sont morts quand j'avais 16 ans. J'avais passé la nuit chez ma meilleure copine et ce sont les flics qui sont venus me récupérer et non ma mère... Ils m'ont alors annoncé que ma maison avait été cambriolée et mes parents... les coupables n'ont jamais été retrouvés...

Je me retrouvais donc orpheline et vu que mes grands-parents étaient tous décédés, j'étais sans famille et j'ai été placé en centre. J'étais une ado en colère contre tout et tout le mode. Je crois que le terme de furie convient à merveille. Personne ne pouvait m'approcher... Au point que j'avais perdu toutes mes amies. Je leur en voulais d'avoir encore cette vie qui me manquait tant. Je les détestais quand je les voyais grimacer quand leurs mères les embrassaient devant le lycée. Moi, j'aurais tout donné pour que la mienne me serre dans ses bras, ne serait-ce encore une fois...

Et tout naturellement, j'ai commencé à faire des conneries. Je buvais, me défonçais, le tout en traînant avec des mecs peu recommandable. Je partais tellement en sucette que j'avais fini par me faire virer du foyer pour jeune fille. À 17 ans, j'étais donc à la rue, triste, amer et incapable de reprendre vie en main. J'avais l'impression qu'une part de moi était morte, est morte... Avant... avec mes parents... on riait tout le temps, je respirais la joie de vivre et là même défoncer à l'héro, rire m'était impossible.

Pour me payer mes doses, j'étais prête à tout, voler et même me... prostituer... Enfin, je ne suis jamais allée jusqu'au bout grâce à mon sauveur. Kyle... la première fois que je me suis décidé à faire le tapin, j'ai alpagué un flic en civil. Il aurait pu, il aurait dû m'embraquer au poste, mais il ne l'a pas fait. Il s'était contenté de me dire que j'avais le choix, qu'on a toujours le choix dans la vie, il suffit de faire les bons. Il m'avait donné 100 dollars et sa carte. Ses mots ont fait tilt en moi et quand j'ai vu mon reflet dans une vitrine, j'ai eu honte de moi. Je me suis dit que mes pauvres parents devaient se retourner dans leurs tombes en voyant que j'ai gâché ma vie.

Cette nuit, je n'étais donc pas allée m'acheter mon fix. C'était la bonne décision, bon, j'ai cru que j'allais crever comme un chien dans la rue à cause du manque. Mais je me disais qu'au moins, je crèverais en ayant pris la bonne décision pour une fois. C'était cependant sans compter sur Kyle. L'inspecteur de 47 ans m'avait suivi. Il m'a retrouvé écroulée au sol et m'a conduite à l'hôpital. Et à mon réveil, il était toujours là...

Il m'a sauvé la vie au propre et au figuré. Il m'a envoyé en désintox à ses frais et quand j'en suis sortie, il m'a accueilli chez lui. Au départ, je n'ai pas compris son geste. Je sais que les gens altruistes existent, mais là, c'était vraiment trop... Puis quand je suis arrivée chez lui, j'ai compris. Lui et sa femme, Molly, avaient perdu leur fille à cause de la drogue. Elle avait mon âge. Elle ne s'était shootée qu'une fois en soirée avec des copains, mais... Pour autant, ils n'ont jamais tenté de me faire prendre la place de Natasha...

Molly et Kyle ont pris soin de moi, un peu comme un oncle et une tante. J'avais un toit sur la tête, de la nourriture dans mon assiette, des vêtements... Mais aussi des règles à respecter. Et je crois que c'est précisément ce dont j'avais besoin.

Avec l'héritage de mes parents, enfin, ce qui en restait, je me suis inscrite à la fac. Je suis allée en section journalisme. Je sais que c'est idiot, mais j'espérais que ça m'aide à trouver des infos sur l'affaire de mes parents. C'est bien connu que les journalistes sont de vraies fouines et trouvent souvent plus d'info que les flics eux-mêmes.

Prête à tout pour faire la uneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant