Prête à tout pour faire la une

Chapitre 7

Robin me bipe quand il est en bas. Je vérifie une dernière fois mon reflet dans le miroir et aussi si j'ai bien pris les place. J'ai pas une folle envie d'y aller, mais j'ai encore moins envie de devoir revenir chez moi pour récupérer les billets au risque de ne plus en bouger. Je monte dans la voiture de mon meilleur ami et il émet un petit sifflement.

Robin : Wow, t'es classe ! C'est la première fois que je te vois comme ça. Tu es très belle.

Je lui souris et inspecte sa tenue. Il porte un pantalon noir à pince, une chemise blanche et un veston noir.

Moi : Toi aussi, tu es très élégant. Mais où est ta cravate ?

Robin : derrière, je la mettrai au dernier moment et pour le costard, je recycle mes fringues du mariage.

Moi : tu vois grâce à moi, ces vêtements serviront plus d'une fois.

Robin : Tu es la sauveuse des costards en détresse.

Nous rions et c'est parti. En sortant de la voiture, Robin attrape sa cravate et commence à la mettre. Il peste en essayant de faire le nœud.

Moi : laisse-moi faire.

Je m'approche et commence faire des gestes que j'ai si souvent vus ma mère faire...

Moi : ma mère nouait la cravate de mon père presque tous les jours devant moi au petit déjeuner...

Robin : Je savais pas que ton portait des costumes tous les jours.

Moi : C'était le directeur d'une des grandes banques de la ville. La robe que je porte, ma mère me l'avait offerte pour un événement de la banque... Voilà, c'est bon...

Je détourne la tête et Robin attrape mon menton pour me forcer à le regarder. Je lui adresse un petit sourire triste.

Robin : Merci ma belle.

Moi : de rien...

Robin : Fais-moi un sourire s'il te plait, mais je veux un vrai sourire. Allez mon Ana-banana !

Il rit et secoue la tête en lui collant une tape sur le bras.

Moi : Crétin !

Robin : je sais, mais c'est comme ça que tu m'adores. La preuve, tu souris et je préfère ça. J'aime pas te voir triste.

Il me tend son bras et me désigne la salle d'un signe de tête. Je m'accroche à son coude et nous rentrons pour faire le tour de l'expo. Nous regardons les œuvres avec Robin et disons que c'est... particulier. L'artiste semble vouloir tout et rein faire. Il y a des peintures, des sculptures, des montages photos et même sorte de projection en 3D... Dur de trouver un fil conducteur dans tout ça. Nous arrêtons au niveau d'un montage photo et je n'ai pas besoin de demander son avis à mon meilleur ami, son regard est éloquent.

Robin : Franchement, tu peux me dire qui voudrait payer pour avoir une telle croute chez lui. Les photos sont prises par un amateur. Le sujet n'est pas intéressant et la technique laisse vraiment à désirer. Là, il aurait fallu utiliser un zoom avec l'obturateur ouvert pour faire ressortir la personne. Il vend ça combien ?

Je penche la tête pour regarder le prix et j'en verse presque ma flute de champagne.

Moi : Accroche-toi à ton caleçon. Il en demande 4500 dollars.

Robin : Sache ma cocotte que je ne porte que des boxers et là, je crois que je viens de me faire dessus.

J'éclate de rire.