jolie mélodie

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Chateau (feel alright)-Djo

Zoé

J'aimerais dire une chose à propos de cette ville: ici rien n'est jamais silencieux. Si ce n'est le bruit des passants, des vélos et des cris d'enfants , c'est le son des vagues qui s'écrasent contre les rochers en bas de chez moi. Je me souviens que quand j'étais enfant, le silence de la maison de ma mère me terrifiait. Je n'attendais qu'une chose, revenir ici et ne jamais me sentir encombrée par le « rien » que le silence m'invoquait.

J'observe mon reflet dans le miroir sale de la salle de bain une dernière fois. Qu'est ce que je hais être en blanc, ça me rappelle tous les mariages auxquels je suis allée, le genre d'événements où nous les filles on a le droit à des réflexions bien rabaissantes sur notre apparence dans nos tenues.

Mais depuis que je suis ici , j'ai enfin une amie fille. Alors quand Emma m'a appelée pour m'inviter au baptême de sa sœur, je n'ai pas su refuser.

- Tu es très belle.

Je me tourne et souris à mon grand père appuyé contre la porte.

- Merci.

Il s'approche et me tend une boîte emballée.

- Tiens, c'était dans la boîte aux lettres.

Je fronce les sourcils. Ma mère ne m'envoie jamais rien, de temps en temps elle m'envoie un message pour me demander si je vais bien mais la plupart du temps elle est bien heureuse de s'être débarrassée de moi.

Je déchire le papier et observe la petit boîte en bois. Quand je l'ouvre, je vois un carton d'invitation à une « fête d'après baptême ».

Je souris.

- C'est Emma, elle m'invite à une fête.

- Elle doit être riche ton amie pour se donner autant de mal pour une invitation.

Je rigole. Mon téléphone vibre sur le côté de l'évier et en l'attrapant je vois un message d'Emma s'afficher.

- Emma est devant , elle m'attend, j'y vais.

Mon grand père m'enlace et me dit de m'amuser.

Quand je sors de la maison, elle est devant le portique jaune en bois vieillit.

- Salut.

Elle porte une robe longue et fine en satin blanc. Je me sens ridicule à côté d'elle dans ma robe courte à dentelles mais Emma me sourit.

- J'adore ta robe.

Je souris aussi. Voilà le genre qu'elle est, gentille.

- Tu es super belle, Emma.

On marche pendant un petit moment, ses sandales claquent sur le goudron et moi je fixe mes converses pas totalement propres.

Je sursaute lorsqu'elle décide de briser le silence.

- Tu viendras à la fête après, pas vrai ?

- Oui, mais je n'ai pas pris d'autres vêtements.

- C'est pas grave, on sera tous habillés en blanc de toutes façons.

Je lui souris encore. Parfois, je me trouve ennuyeuse. Pas du genre embêtante ou énervante, plutôt le genre avec qui on n'a pas envie de passer plus de cinq minutes. Je me suis toujours accommodée du fait que j'étais peut être juste quelqu'un de simple mais la réalité c'est que , si je pouvais être n'importe qui d'autre , je le ferais. Parce que quand je me regarde , je déteste ce que je vois.

- On y est, bienvenue à la fête du paraître.

Je souris et fronce les sourcils tant le soleil éclairant tous ces gens vêtus de blanc me donne mal à la tête. Emma s'éloigne un peu pour saluer sa famille et je reste plantée là quelques secondes, les baskets dans le gazon tondu et ma main gauche exerçant une pression sur mon poignet.

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