spécial

Rentre à la maison

Shut up My Moms Calling - Hotel Ugly

Zoé

- Qu'est ce qu'il a dit exactement, après ça ?

Thomas hausse les épaules. Nous sommes assis sur un banc pas loin de chez lui, devant un petit parc où traînent les adolescents quand ils veulent fumer.

- Rien du tout.

Quand il m'a appelé, je ne pensais pas que c'était pour m'annoncer qu'il avait embrassé Léo mais maintenant que j'y pense, c'est assez logique. Il sourit tout le temps quand Léo est là.

- Tu crois que j'ai tout fichu en l'air ?

Je prends sa main dans la mienne pour la serrer.

- Je ne pense pas, ça l'a peut être juste perturbé qu'un si beau garçon l'embrasse.

Il sourit en me poussant.

- Il ne m'aime pas comme ça, il m'aime comme un petit frère.

Je fronce les sourcils.

- Bon peut être que ça craint un peu...

Il pince la peau de ma main et je laisse échapper un petit cri.

- Tu es nulle pour rassurer les gens !

Je souris.

- En même temps, qui voudrait embrasser son petit frère ?

Il se tourne vers le parc, j'observe son expression froissée.

- Je l'aime , je crois.

- Tu crois?

Il hausse les épaules.

- Comment en être sûr ?

Je réfléchis une seconde.

- On le sait , c'est tout. Ça se ressent, enfin je crois.

- Quand il est là , je n'ai pas envie que ça s'arrête. J'aimerais mettre pause sur la vie , juste un peu.

Je tourne mon visage vers lui. Il soupire et s'affale un peu plus sur le banc.

- Tu es un vrai poète.

Il rigole.

- Il dit pareil, que je parle « comme un poème ».

Je souris.

- On va chez moi?

Je réfléchi avant de dire oui. Je déteste avoir peur de le croiser , de lui parler , de ressentir des choses. On finit par se lever avant de prendre nos vélos et de quitter l'aire de jeux.

La maison de Thomas et Isaac est petite et leur jardin est jonché de vieux jouets rouillés. Son salon est également jonché de nombreux meubles qui n'ont rien avoir les uns avec les autres , comme posés au hasard dans la pièce.
Alors quand je rentre dans la chambre vide de Thomas , je suis un peu surprise de ne pas y voir le désordre dont sa maison semblait envahie . Thomas s'affale sur son lit et je m'assoie à ses côtés.

- Comment tu fais pour être toujours calme ?

Je tourne la tête , étonnée.

- Moi , calme ?

Il hoche la tête vivement.

- C'est toi celui qui ne laisse jamais rien transparaître .

Il soupire.

- Je suis juste dépressif , c'est pas pareil je crois.

Je rigole.

- Je me trouve pas vraiment calme, en tout cas dans ma tête ce n'est pas calme du tout.