Chapitre 72- le Jolly Roger

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Après plusieurs jours à rester enfermée au campement à aider les enfants perdus, je pu enfin sortir pour souffler.

J'avoue que recoudre des entailles, cueillir des fruits et raconter des histoires n'est pas une activité horrible, mais quand on y est forcée et qu'il n'y a pas d'échappatoire, la tâche devient vite pesante et agaçante.

Mais bon, après plusieurs jours de captivités, Peter m'avait enfin donné sa permission. N'était-ce pas une bonne chose ?

Alors c'est à travers la jungle noire que je m'aventurais, toujours en compagnie de la fée.

En parlant d'elle, elle se remettait des violences qu'elle a pu subir. Elle vole vraiment mieux qu'il y a quelques jours, elle est beaucoup moins fatiguée et plus brillante que jamais.

"- Tu sais, j'ai fait un rêve. Commençais-je en m'adressant à la petite créature. Il avait l'air si réel, si étrange..."

La petite fée acquiesça, me laissant continuer mon histoire.

Je m'apprêtais à continuer mon récit, quand une bourrasque de vent nous fonça droit dessus. La fée manqua de se faire emporter, si je ne l'avais pas rattraper avant, elle serait déjà sûrement très loin.

Heureusement pour nous, non loin de la de trouvait les grottes dans lesquelles je m'étais cachée.

Vous vous demanderez sûrement, mais comment savait-Elle ou se trouvait ces grottes ? Et bien la fée m'avait fait un plan de l'Ile, de tout les endroits qu'elle connaissait, elle m'avait une fois de plus aider à me repérer.

Le vent soufflait fort, jamais je n'avais vu une telle tempête !

La fée s'agitait, elle tremblait, cela ne signifiait rien de bon, je le savais au fond de moi, mais je n'avais nul autre choix que de la rassurer.

Je la prix au creux de ma main et lui murmura:

"- Chut, n'ai pas peur, ce n'est qu'une petite tempête, nous sommes en sécurité. Le vent ne nous atteindra pas tant que nous sommes ici."

Elle hocha la tête positivement, tentant sûrement de croire mes belles paroles.

Je devais trouver un moyen de lui occuper l'esprit.

Je réfléchis pendant de longue seconde, avant de revenir sur notre conversation.

"- Pour en revenir à tout à l'heure, j'allais te raconter mon rêve, tu veux l'entendre ?" Demandais-je en resserrant ma cape autour de mes épaules.

La fée regarda derrière elle, comme si quelqu'un allait débarquer à n'importe quel moment.

"- J'étais dans une sorte de boutique... il y avait pleins d'objets de valeurs dans des vitrines... je me suis vue moi, j'avais les cheveux presque entièrement blancs, j'avais des yeux rouges comme le sang, il était là, lui aussi. Peter Pan était présent. Nous nous battions... assez violemment, je crois. Je n'entendais pas notre conversation, mais je pouvais facilement deviner qu'on criait. C'était si réel, je ressentait tout, je sentais mon coeur se briser au fur et à mesure que le rêve disparaissait..." racontais-je en prenant mon temps pour ne pas pleurer.

Je sentais toujours cette tristesse incessante au fond de moi.

Je sentais toujours chaque fragment de mon coeur disparaître.

Je sentais toujours le déchirement de mon âme.

Je sentis la minuscule main de la fée se poser sur ma joue, me faisant redresser le regard.
Elle me regardait avec insistance, son tintement était incompréhensible cependant, je cru discerner une maigre phrase:

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