Chapter 10

1.1K 48 5
                                    

- A-Aizawa ? Bah tu as 10 doigts je ne suis pas aveugle non plus.
- Ah.
Il me regarde, l'air vraiment inquiet. Je lui souris doucement pendant que je m'installe plus confortablement sur le banc.
- Ne t'inquiètes pas. Je viens juste d'avoir deux flashs en même temps. Ça m'a désorientée.
- C'est la première fois que ça t'arrive ?
- Oui. En plus il y avait un gros contraste entre les deux. Le premier était heureux avec le mariage de ma meilleure amie puis il y a eu une sorte de transition. Et là j'ai vu que Bakugo était en danger. Enfin il me semble que c'était lui.

Je pose ma tête dans mes mains. Il me les attrape et sers les siennes autour des miennes. Nos regards se croisent. Mon souffle se coupe une seconde sous l'intensité de son regard sombre. Je sers aussi mes mains. Il détourne finalement les yeux et regarde le ciel. Je suis son regard malgré moi. Il est noir d'encre. Les étoiles brillent si faiblement qu'elles sont presque invisibles. Seule la lune, bille blanche dans le ciel, brille de toute sa lumière.

Il se racle la gorge.
- Tu as quelque chose de prévu... maintenant ?
- Non je ne pense pas, dis-je en souriant.
Il se lève et je le suis. On monte dans sa voiture. Il roule pendant presque une trentaine de minutes. La route serpente et accentue mon mal de crâne. Je sers les dents et me concentre sur ma respiration.
Il s'arrête enfin dans une large place vide.
- Je peux te bander les yeux ?
- Une surprise ? Oui avec plaisir !
Il ramène un bout de son écharpe sur mes yeux. Je sens ses doigts sur ma tempe puis sur mes cheveux pendant qu'il fait le noeud.

Il attrape mon bras et je m'y cramponne. Tant pis pour l'élégance. C'est plus important de ne pas tomber. Il me guide à petits pas. Jusqu'à ce que je sente un courant d'air. Je frissonne un peu. Il détache le bandeau qui glisse dans mon cou. Je reste émerveillée devant la vue qui s'offre devant nous. La ville s'étire en petites lumières. Le ciel est illuminé de milliards d'étoiles.
- C'est magnifique, dis-je dans un souffle.
- C'était l'endroit dont je t'ai parlé l'autre fois au téléphone.
- C'est si calme et apaisant....

Il a gardé la voiture pour faire en sorte que le coffre soit face à la vue. On l'ouvre et s'installe. Nos genoux se frôlent. Je me sens tellement bien ici. Le seul truc, c'est qu'il fait un peu frais. Et que je ne suis pas équipée. Je frictionne mes bras. Aizawa passe son éternelle écharpe autour de mon cou. Elle glisse sur mes épaules. Je m'y blotti en cachant ma joie.
Il paraît nu sans cette dernière j'attrape un bout et l'enroule autour de son cou aussi.

- On peut la partager. Elle est assez grande pour deux...
- Oui. Tu peux te rapprocher un peu, pour que j'ai plus d'écharpe.
Je m'avance et réduis les derniers centimètres qui nous séparent.
Maintenant, nos hanches, nos cuisses, nos genoux, nos bras sont collés.
Je pose ma tête sur son épaule et guette sa réaction.
Il détend son épaule pour que je me sente plus à l'aise. Je souris.

On reste comme ça pendant un temps indéterminé. On chuchote presque quand on parle, pour ne pas perturber le calme environnant. Je sens aussi qu'une certaine intimité s'installe entre nous et je suis vraiment contente. Notre lien se renforce petit à petit et sûrement. Je suppose que nous sommes amis actuellement.
- Aizawa ?
- Hmm ?
- Nous sommes amis ?
- Je suppose que oui. On passe du temps comme des amis. Non ?
On se regarde. Notre contact est puissant. On sent tout les deux quelque chose d'autre mais personne n'en parle. On le laisse au fond de nous. Personne n'est encore prêt. Pour l'instant, seul le moment présent compte.

Je me lève et m'étire. Un point lumineux volette et s'approche de plus en plus vers moi.
- Une luciole !
Elle m'esquive et continue son chemin.
- C'est beau.
- Ça brille.
- Waouh, je n'avais vraiment pas vu. Tu m'as appris quelque chose.
- Je ne suis pas prof pour rien, dit-il en se frottant le menton. Je pense que l'on devrait rentrer.
- Oui... on reviendra ?
- Bien sûr.
- Ensemble ?
- Si tu veux.
- Allez, en voiture.

Je marche vers la portière pour cacher ma joie. J'ai l'impression que je n'ai jamais été aussi heureuse de ma vie. Je touche mon coeur. Il bat la chamade. Je prends des grandes inspirations pour me calmer.
- T/P, tout va bien ?
Il est derrière moi.
- Oui.
J'avance pour ouvrir la porte mais je ricoche sur un caillou. Ma tête se cogne contre la voiture mais je ne touche pas le sol.
Je sens un souffle dans mon oreille. Je sens enfin les bras autour de ma taille.
Une chaleur brûlante déferle dans mon corps et je me cramponne à la voiture. Et elle vient de ses bras...

- T/P ! Ça va ?
Il me relève et je me retrouve face à lui. Il regarde mon front. Je suis encore sonné par la rapidité de l'enchaînement des actions.
- Oui. Je... Merci.
Je croise à nouveau son regard. Le même sentiment est là. Il dégage une mèche de cheveux de mon visage.
- Tu fais des choses aussi tactiles à tes amis, dis-je en riant.
- Non. Juste à toi...

Il se rapproche de moi. Je ne bouge pas, clouée sur place. Je suis collée à la voiture et il est dangereusement proche. Il approche son visage jusqu'à ce que je sente son souffle sur ma joue. Le temps semble s'arrêter. Il penche la tête et il la met sur mon épaule.
- Désolé..., murmure t-il.

Je passe mes bras dans son dos et le caresse doucement. Il passe ses bras autour de ma taille. Je resserre mon entreinte. Il se détache quelques minutes plus tard. Il sourit. Il m'éblouit en passant. Ça fait du bien de le voir enfin sans bandages. Il prend le volant et me dépose pile devant le banc où il m'a trouvé.
- Tu ne veux pas que je dépose ?
- Mais non, pas de soucis. Ma voiture est juste là et j'habite à quelques minutes d'ici.
- D'accord.
Il ne dit rien. Je fais mine de partir mais il me rappelle.
- Fais attention à toi en rentrant.
Il hoche la tête et part.

Je rejoins ma voiture, mi-heureuse mi-triste. Heureuse de ma soirée et triste parce que je suis seule maintenant. J'arrive enfin chez moi. Il est 4h passé. Je lui envoie un message pour lui dire que je suis bien arrivée. C'est la moindre des choses. Il me souhaite bonne nuit. Moustache est déjà dans mon lit. Pourquoi je lui ai acheté un coussin s'il dort avec moi. Je le soulève pour m'installer dans mon lit et le pose sur mes cuisses.

La semaine de stage des élèves va être longue. Je vais livrer à nouveau du courrier. Vivement qu'elle passe. Je me demande comment sera le camp d'été. Je m'endors sans me soucier des flashs que j'avais fait quelques heures plus tôt...

_______________________________________

Aizawa Shôta x readerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant