Chapter 4

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Devant mon vélo, j'essaie de retirer le cadenas, en vain. Des larmes  brouillent ma vue et je renifle en clignant des yeux pour ne rien laisser paraître. Attendre d'être chez soi avant de pouvoir vider son sac.

*PDV Aizawa*

Elle s'éloigne après m'avoir souhaité une "bonne fin de journée".
Je m'attendais à quoi de plus ? Je sers ma paume où, quelques instants avant, je tenais son menton. Sa chaleur est encore présente...

Je secoue la tête. Mais à quoi est-ce que je pense ? C'est juste une stagiaire qui a quelques années de moins que moi. Rien de spécial.
Alors pourquoi la voir s'éloigner de moi est aussi douloureux ? Je ne comprends rien. Je tapote mon plâtre mais je n'arrive pas à me calmer. Son regard est ancré dans mon esprit. Une bouffée de chaleur s'empare de mon être et me détend...

*Retour du PDV de T/P*

J'arrive enfin chez moi, après avoir manqué de percuter une voiture, un couple âgé, 3 petites filles qui jouaient à la corde à sauter et un chien.
Je vais dans mon lit et me met en position fœtal. Moustache s'approche et se frotte contre mon ventre. Une bouillotte vivante. Quel bien fou cela me fait !

Je repense à la journée que je viens de passer. Tellement de choses se sont déroulées, même si j'ai dormi la plupart du temps. Surtout quand je l'ai quitté. Son regard était si triste...

Pourquoi ? Et pourquoi je me sens coupable ? Pourquoi j'ai envie de le voir ? Pourquoi je veux aller le consoler ? Pourquoi je veux toucher ses cheveux, son visage, ses mains...?

Tant de questions se bousculent dans ma tête sans aucune réponse. Mais la seule, la plus importante est "Pourquoi lui ?"
Et puis, cela ne fait pas si longtemps que l'on se connaît. Ah, je devrais d'ailleurs lui envoyer un message pour le prévenir que je ne viens pas demain.

J'attrape donc mon téléphone et arrive sur ma liste de contact. C'est le premier nom qui apparaît. Logique, son nom commence par un "A".
Je clique sur "début d'une conversation". Étrangement, mon coeur bat la chamade et une bouffée de chaleur m'empêche de respirer pendant une fraction de seconde.

Mes doigts tournoient au-dessus du clavier mais je n'écris pas. Je n'arrive pas. Je dois écrire sous format amical ? Ou peut-être plus formel, comme il est mon maître de stage. Mais il m'a dit que je pouvais le tutoyer. Argh, T/P arrête de réfléchir. Mais ça ne s'arrête pas. C'est encore pire. Je finis par lui envoyer mon message vers 23h. C'est bien tard.
Il est l'heure de dormir.

Dès que je pose ma tête sur l'oreiller, mes yeux se ferment et je m'endors. Impossible de me réveiller jusqu'à ce que mon corps et mon esprit soit fatigué de dormir. Oui, c'est bizarre, je vous l'accorde, mais ainsi va la vie.

Le lendemain, je suis réveillée par des rayons de soleil directement sur mon visage. Je vois orange un instant, avant que me vue ne s'habitue à la lumière ambiante. Il est 11h. Attends, 11h déjà ? Je me suis bien reposée du moins.
Je m'étire et je me baisse instantanément en tenant mon ventre. Mince, il me fait encore mal.
Il faudrait que je commence ma valise. Je vais vers la cuisine d'abord.
Je me prépare un chocolat chaud en regardant le journal, qui a été déposé sur mon perron quelques instants plus tôt.

Ah, tout le monde parle de l'attaque des supervilains à Yuei. Je sirote mon chocolat et le finit jusqu'à la dernière goutte.
Bon, où ai-je déposé ma valise la dernière fois ? Je cherche sous mon lit. Rien. Dans le placard peut-être ? Non plus. Ah, dans le bac ! Bonne pioche. Je la tire hors de sa cachette et l'époussete. J'y mets donc les affaires dont j'aurais besoin.

J'attrape ensuite mon téléphone et envoie un message à Jen. Je dois savoir si l'on va en voiture ou en train pour que je prenne les billets. Elle me répond quelques minutes plus tard. On va donc se relayer au volant durant la route.
Moustache est parti faire une balade, je pense, comme il ne traîne pas dans mes pattes. Je me couche en étoile sur le sol. Je n'ai rien à faire...

Cette réalité est d'autant plus frappante comme je suis seule chez moi. Maman va sûrement me demander si je n'ai pas trouvé quelqu'un. À vrai dire, je ne sais pas trop. Je devrais l'inviter au café non ? Pourquoi pas après tout. Je n'ai rien à y perdre, peut-être juste un peu de ma dignité.
Je clique sur la conversation et compose un message:
"Serais-tu d'accord pour que l'on se retrouve dans un café après tes cours ?"

Culottée venant de ma part alors que je ne suis pas venue aujourd'hui. Il me répond instantanément. Waouh, rapide. Au moins, il ne met pas des plombes à répondre. Çela fait plaisir à voir. Il est d'accord. On doit se rejoindre devant le lycée pour y aller ensemble. Yes ! Pourquoi je suis aussi réjouie moi déjà ?

Je me frotte les cheveux et regarde l'heure. 15h45. Mince, il ne me reste plus beaucoup de temps. Vite vite !
Je sors en claquant la porte derrière moi comme à mon habitude. Heureusement, le lycée est proche de chez moi. J'y arrive le plus rapidement possible. Il est en train de m'attendre, appuyé contre le mur.
Tiens, il s'est changé ? Il est classe comme ça.

Il me voit arriver et sourit. Waouh, ce sourire est si... caché par ses bandages. Il s'approche, sa main valide dans sa poche.
- Comment ça va depuis hier ?

Les souvenirs de la veille me reviennent un instant. Je hoche la tête positivement.
- Tout va bien merci. Tu sais, des trucs de filles.
Il lève un sourcil moqueur et avance. Je me poste à sa droite et on discute.

- Donc, avant de venir faire ton stage à Yuei, tu étais factrice ?, me demande t-il.
- Exact. C'est vrai que ce n'est pas un métier très envieux, mais je m'y plais bien. Je vois, enfin, je voyais beaucoup de différentes personnes. Et puis, tu sais, quand tu sonnes à la porte pour apporter un colis ou une lettre à quelqu'un qui l'attend depuis longtemps, c'est magique.
Son visage s'illumine et il te remercie chaleureusement avant de fermer la porte. Bien sûr, ils ne sont pas vraiment destinés pour nous mais je ressens une pointe de satisfaction en moi-même quand je les vois aussi heureux.

Il m'écoute attentivement, sans m'interrompre avant que j'ai fini. Je le regarde et il me désigne le devant d'un café du menton. On peut voir la courbe de sa mâchoire à travers son bandage. J'aimerais tant la toucher... Je secoue la tête en sentant une chaleur sur mon visage et on s'installe sur la terrasse.
Un serveur nous tend une carte et je la scrute avec attention.

- Pour le paiement, je peux m'en charger-
Il lève une main pour me stopper.
- C'est moi régale aujourd'hui.
Je souris avec gourmandise.
- Tu es sûr ? Si tu insistes, je ne vais pas protester.
J'appelle le serveur et on lui dit notre commande.
Moi, j'ai pris un chocolat chaud à la crème, avec un fondant au chocolat et une part de gâteau à la fraise.
Lui a choisi un crumble et un café.

La commande arrive assez rapidement. Avant de commencer, je me rappelle qu'il a des bandages sur le visage.
- Tu veux... que je t'aides ?
Il hoche la tête. Je me lève et m'approche.

*PDV Aizawa*

Elle est à présent derrière moi. Je sens ses doigts dans mes cheveux quand elle les relève et son souffle dans ma nuque. Un frisson parcourt ma colonne vertébrale.
Je lui tends mon élastique et elle arrange mes cheveux en un chignon.
Puis, elle commence à chercher où démarre mon bandage. Je tente de le lui dire mais, de peur de briser ce moment, je ne dis rien.

Étonnant de ma part, comme je suis connu pour dire la vérité en face.
- Ah, j'ai trouvée !, s'exclame t-elle.
Elle se trouve à nouveau devant moi et se penche légèrement. Ma tête est a quelques centimètres de la sienne. Je retiens mon souffle et je regarde ces lèvres. Non, non. Je fixe plutôt son sourcil pour ne pas montrer mon embarras et la vague de chaleur que me procure notre proximité.

Ses mains glissent contre mon cou et dénoue le noeud de mon bandage.
Elle déroule la bande de gaz délicatement.
Je sens de l'air sur mon visage, signe qu'elle a bientôt fini son action.
Mais je ne veux pas que ça se finisse maintenant. C'est si léger...

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Aizawa Shôta x readerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant