Chapter 12

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- T/P..., chuchote-je le plus doucement possible.
- Je ne sais pas ce qui m'arrive, murmure t-elle contre moi.
- Je n'arrive pas à résister...
- Moi aussi mais... il le faut. Non ? À moins que...
Je glisse mes bras autour de sa taille et pose mon front sur le sien.
- Je ne sais pas...

Elle soupire doucement et on ne dit rien, nos regards encrés l'un dans l'autre. Je perds la notion du temps. Cela fait peut-être cinq minutes ou une heure que nous sommes ici. Quand on est sûrs de ne plus rien entendre, on sort de l'armoire.

Je sors le premier, prudemment. Elle me suit juste derrière. Je regarde chaque pièce de la maison. Seul le salon est retourné de fond en comble. Les autres sont un peu près potables. Un peu près. Je soupire rien qu'en imaginant le ménage qu'il faudra faire.

- Si tu veux, tu peux m'attendre le temps que je récupère quelques vêtements et je viendrai t'aider à nettoyer. Je me sens un peu coupable, dit-elle en serrant les lèvres.
- Pas de problème. Je ne dis pas non contre de l'aide. Prends ton temps.

Coupable de quoi, au fait ? De ce qui s'est... passé ?
Je m'assieds sur un coin de canapé et fixe le vide. Je suis encore secoué. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je dois me... remettre en question ? Dois-je réagir comme s'il ne s'est rien passé ?
Est-ce que par hasard je l'aime... ?
Mais est-ce que ce ne serait pas juste du désir ?
J'entends ses pas revenir.

Elle me sourit tendrement et me saute littéralement dessus et enroule ses bras et ses jambes autour de mon corps.
Attends quoi ?
Mon coeur bat bien plus fort devant sa proximité. Mon corps réagit tout seul, comme s'il attendait ça, qu'il en avait besoin. Ma tête est plongée dans ses cheveux. Je pourrais rester comme ça tout le temps qu'il faudra. On se sépare et elle quitte la pièce, un énorme pincement au coeur.

*PDV T/P*

Je menace d'exploser à chaque pas. Je marche rapidement en fixant mes pieds, sans faire attention à ce qui m'entoure. Mon coeur tambourine dans mes oreilles mais il me fait mal. Depuis que je l'ai quitté. On était si proches et pourtant...
Je repense à la courbe de sa mâchoire, ses joues, ses cheveux, ses lèvres...
Je secoue la tête. Je ne dois pas me laisser distraire.

Mon stage auprès de lui ne dure qu'un an. Et après ? J'ai tellement peur de ce qui peut arriver. Lui, il va continuer à sauver des vies, briller dans le monde des héros pendant que moi, je continuerai à livrer du courrier, comme une simple civile. Cette réalité me frappe de plein fouet. Ma mère m'avait mise en garde et pourtant, j'ai l'impression qu'il est trop tard.

J'ai... vraiment envie de passer ma vie à ces côtés. Je n'ai jamais senti une émotion aussi puissante de toute ma vie. Est-ce que je suis... amoureuse ? Je l'aime ? C'est ce sentiment qu'est l'amour ? Ça fait tellement de bien mais en même temps, quand je ne suis pas près de lui, j'ai l'impression qu'il me manque quelque chose d'important. C'est étrange. Comment a t-il réussit à prendre autant d'importance dans ma vie en si peu de temps ? J'aurais vraiment besoin d'explications tiens...

Hideo a eu la gentillesse de me déposer chez moi. Je me change en vitesse puis je saute dans ma voiture. J'arrive à trouver une place juste à côté de chez lui. J'arrive sur le perron. Je prends une profonde inspiration. Mon coeur bat déjà trop fort. Il faut que je me calme. On va s'expliquer maintenant ? Ou plus tard ?
On ne peut pas rester comme ça, en tout cas.
Je ne peux pas.

La porte s'ouvre dès que je l'effleure.
Je sursaute. Un sac poubelle gît dans l'entrée et un autre à moitié remplie.
- Oh, T/P... ?
- C'est bien moi.
Je rentre et accroche mon sac sur le porte manteau.
- Tu as déjà commencé ?
- Oui, le salon. Je ne pouvais pas m'en empêcher.
- Je vois ça. Je peux essayer de faire la cuisine. Les choses que je ne saurais pas ranger, tu m'aideras ?
- Pourquoi pas.

Je me dirige rapidement dans la cuisine et prends une autre profonde inspiration. Mais c'est pas possible. J'ai vraiment un problème. Juste quand il me regarde, je perd tout mes moyens. Je ne vais pas passer ma vie à faire de la plongée moi. Je m'abaisse et commence à ramasser les éclats de verre.

Je fredonne un air en prenant les morceaux un à un. Mais un morceau transparent me râpe la peau et m'entaille sur toute la longueur du pouce. Je sursaute d'abord. Puis le picotement et la douleur vienne après. Je tente de le mettre sous l'eau froide mais rien n'y fait. Le sang coule, plus rouge que jamais.

Aizawa passe à ce moment-là. Il me voit avec ma main ensanglantée et mon mouchoir devenu rouge.
- Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Disons qu'un éclat de verre a décidé de faire connaissance en m'ouvrant la peau. Tu n'aurai pas un pansement ?
- Si. Suis moi.
On arrive dans la salle de bains. Décidément, j'ai déjà visité toute sa maison. Il prend délicatement mon poignet et pose une compresse en appuyant fort pour que le saignement arrête.

- Dis moi si je te fais mal.
- Pas de problème.
Je tourne la tête pendant qu'il est concentré sur ma plaie. Je sens mon estomac palpité en sentant ses doigts volés sur ma peau. Il me fait un petit bandage. Puis il me prend la main et la porte à ses lèvres. Il l'arrête à quelques centimètres de sa bouche et guette ma réaction.
- Je vois que tu es d'humeur charmeuse aujourd'hui. L'armoire ne t'a pas suffi, à ce que je vois ?
Sa main devient subitement chaude.

Il la ramène et l'embrasse délicatement. Ce contact déclenche en moi une chaleur incommensurable. On se regarde intensément. Des images défilent dans notre esprit et je sais que l'on pense la même chose.
Je respire difficilement et je suis surprise de voir qu'il est dans le même état que moi. Je retire subitement ma main et la porte à mon visage.

Il cligne des yeux, comme s'il venait de découvrir le monde qui nous entoure.
- Ça va ?
- Oui, bredouille t-il.
Mais il se reprend rapidement. Il paraissait si vulnérable, quelques secondes plus tôt. Il a repris son air habituel avec ses yeux secs et fatigués mi-clos.

On se sépare et, grâce à notre travail efficace, on réussit à terminer rapidement. Je rejoins la porte d'entrée. Il me remercie pour mon aide.
- On va donc se revoir la semaine prochaine, c'est ça ?
- Oui, exactement. Passe une bonne semaine.
- Merci Shôta. À toi aussi.
Je sors et ferme la porte derrière moi. Je reste un instant et pose mon front sur la porte avant de vraiment partir.

*PDV Aizawa*

Je me met dos à la porte et glisse jusqu'au sol. Je suis éreinté. Psychologiquement et physiquement. Trop de choses se sont passées aujourd'hui. J'allais repartir dans le salon quand je vois un sac à main accroché au porte manteau.
Elle l'a oublié. Il faudrait que je le lui apporte. Un autre prétexte pour se voir, n'est-ce pas Aizawa...

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Aizawa Shôta x readerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant