Chapter 11

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J'ai mis mon uniforme de la poste. Et me voilà sur mon vélo, mes pochettes pleines de lettres fraîches qui n'attendent qu'à arriver à leur destinataire. Je me balade en même temps dans le quartier où l'on m'a assigné. Il est joli. Les maisons sont simples et décorées avec beaucoup de fleurs.

Je dépose chaque lettre dans sa boîte aux lettres. J'entends des gens l'ouvrir quelques secondes plus tard.
En travaillant méthodiquement, je finis de livrer rapidement mon tas. Je reviens au poste.
- Il y a quelque chose d'autre à faire ?
- Ça c'est ma T/P!, s'exclame le patron. On a des colis dans la réserve qu'il faut impérativement livrer. Ils ont un peu de retard. Tu peux t'en occuper ?
- Pas de problème.

Hideo, qui se trouvait par là, est venu m'aider à charger la camionnette.
- Tu veux que je t'accompagne ? Ça sera mieux à deux.
- Ce ne serait pas de refus.
Je monte au volant et il s'assoit sur la place passagère.
On discute pendant qu'on arrive devant les premières maisons.
-Je livre ce côté et toi l'autre. Fais attention, il ne faut pas qu'on vole quelque chose.
- T'inquiètes. Si quelqu'un ose, je lui balance de l'eau salée dans les yeux.

J'attrape un colis et toque. La porte met du temps à s'ouvrir. C'est une femme âgée qui m'ouvre finalement.
- Bonjour mademoiselle.
- Bonjour. Vous êtes bien madame Hirara ?
- Oui ?
- J'ai un colis à votre nom.
-  Je ne pense pas avoir commandé quelque chose. Je suis un peu perdue avec les nouvelles technologies.
- Vous le prenez quand même ? Tout indique que c'est ici qu'il doit arriver.
- D'accord.
- Une petite signature par là. Voilà merci.
- Vous pourriez m'aider à l'ouvrir ?
- Si vous voulez. Je peux juste prévenir mon collègue ?
- Bien sûr bien sûr.

Je reviens à la camionnette.
- Hideo ? Une femme m'a demandé de l'aider pour ouvrir un colis. Tu veux bien m'attendre ?
- Bien sûr. Tout pour te plaire... ah mince, elle est déjà partie.

Elle me tend un cutter. Je découpe le carton délicatement. Puis j'extrais le paquet. Un mot glisse sur la table. Elle met ses lunettes et le lit.
- C'est mes petits-enfants !, s'exclame t-elle.
- C'est si gentil de leur part.
- Oui.
- Bon, je vais continuer ma tournée. Bonne journée madame, dis-je en mettant ma casquette.
- Merci beaucoup, mademoiselle !
- Avec plaisir.

Hideo s'est presque assoupi. Quand je claque la portière, il sursaute.
- Eh ben dit donc, c'était long, dit-il en essuyant un peu de bave au coin de sa bouche.
- J'ai pris soin de ne pas abîmer son paquet, c'est pour ça. Allez, on continue.
On est sur une autre rue. On se répartit les colis. Je toque à une autre porte pour la énième fois. Elle s'ouvre sur Aizawa.

- Tiens, bonjour. Vous êtes bien monsieur Aizawa Shôta ?
- Oui, c'est bien moi, dit-il en haussant un sourcil.
Ses cheveux sont en bataille sur sa tête et il a encore le visage ensomeillé.
- J'ai un colis à votre nom. Une signature, merci.
- Tu veux entrer ?
- Je préviens mon collègue, attends.

- Hideo ? Il y a un ami qui m'invite chez lui. Tu m'attends ou tu veux terminer les quelques colis qu'il reste ?
- Un ami hein ? Je termine ce qu'il reste et après je viens te récupérer. Pas de négociation possible.
- D'accord d'accord. Merci.
Il me fait un clin d'oeil.

Je rejoins Aizawa et il ferme la porte derrière moi. Il me guide jusqu'au salon. Je m'installe sur le canapé.
- C'est bien confortable.
- Oui. Tu veux boire quelque chose ?
- Je voudrais de la glace pillée surmontée d'une fraise, une cerise et des vermicelles bleus et rouges.

Il hoche la tête et part en direction de la cuisine. Je le suis. On arrive dans sa chambre.
- Hein ? T'allais pas à la cuisine ?
- Je dois d'abord aller chercher un élastique. J'étais sûr de l'avoir posé sur la commode mais il n'est plus là.
- Tu veux que je t'aides ?
- Pourquoi pas. Je regarde de ce côté et toi par là.
- Ça marche.
Je vais de l'autre côté du lit et me mets précautionneusement à quatre pattes. On ne sait jamais. Je regarde sous le lit. Je croise le regard d'Aizawa de l'autre côté. Je ris en voyant la moitié de sa tête écrasée sur le sol.
Même comme ça il est charmant.

Je regarde sous l'armoire cette fois. Rien non plus à part quelques moutons de poussières oubliés. La pièce est vraiment propre. Est-ce que je suis étonnée à cause de son apparence. J'avoue que oui. Je n'aurais pas été étonnée de voir des habits traînés en tas ou un reste de pizza sous le lit. On l'a tous déjà fait.

La porte se l'armoire s'ouvre et je sens une présence sur mon dos. Je retiens mon souffle comme si j'avais peur d'être découverte. Il attrape je ne sais pas et finit par dire:
- Trouvé.
Il semble enfin me remarquer. Bah bien sûr. Ce n'est pas comme si j'étais étalée sous lui. Non pas du tout. Il se cogne contre une étagère. Je ris sous cape pour ne pas qu'il m'entende. Je me redresse enfin.

Soudain, on entend un énorme bruit de vaisselle qui s'écroule. On se regarde, en panique. Ou peut-être juste moi. On entend une voix.
"Où sont-ils ?"
Là, on panique. Je cours me réfugier dans le premier truc devant moi. Donc l'armoire. Aizawa m'y rejoint quelques secondes plus tard. Il ferme la porte avec précaution. Nous sommes serrés dans ce petit antre. Nos souffles se mêlent. Ses bras sont de part et d'autre de ma tête. Son torse collé au mien. Je sens son coeur battre plus fort. À moins que ce ne soit le mien ?

Je glisse ma main sur son coeur.
- Il bat vraiment vite, n'est-ce pas ?, dit-il en chuchotant dans mon oreille. La chaleur et le son de sa voix me retourne l'estomac.

*PDV Aizawa*

Elle est juste là. Collée à moi dans ce petit espace. Pourquoi je ne suis pas allé voir qui est entré chez moi ? Parce que je voulais être dans cet situation ? Peut-être bien.

Sa présence m'atteint si fort que je pourrais battre les intrus sans problème. Je suis moi-même étonné. Sa main sur mon coeur me réchauffe encore plus. Ma tête est à quelques centimètres de la sienne. Je la regarde dans les yeux. Ils paraissennt si lumineux dans cette pénombre. Je sens mon coeur battre plus vite. Elle aussi.

Elle pose son autre main sur ma joue et la caresse. Je ne peux pas résister. S'il te plaît... Elle se met sur la pointe des pieds en enroulant ses bras autour de ma nuque. Je frissone malgré la chaleur ambiante...

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Aizawa Shôta x readerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant