Chapitre 7: D

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-Oh tiens une revenante, elle est enfin sortie de sa grotte !

- bonjour, dis-je avec une petite voix

Il est 8 :30, je viens de me réveiller de cette nuit irréaliste.

- bonjour ma fille, comment tu te sens ?

Il ne s'en soucie pas vraiment

Chut. Il se soucie de moi.

- bien merci, et toi ?

-super écoute avec ta mère on part au marché ça te dis de venir ?

Sortir, rencontrer des inconnus, trembler, les sons, les voix, les cris, les rires, le contact, la sociabilité, les faux sourires, les discussions en l'air.

- non merci.

- ca m'aurait étonné, s'écrit ma mère

-bon très bien alors on te laisse seule avec Elio à la maison

-mais je dois aller travailler moi ?!

- quelle égoïste, tu n'es même pas capable de garder ton frère

Egoïste, oui je suis égoïste, laisse-moi l'être de temps en temps s'il te plait.

Je suis égoïste, à force de penser aux autres à force d'aider, à force d'abuser de ma gentillesse, je suis égoïste parce que toute ma vie je vous ais suivis sans rien dire et que maintenant je veux vivre ma vie. Et non dépendre de la votre.

- Je garde Elio jusque 13h ensuite je pars travailler je lui préparerai à manger, et je lui donnerais de quoi s'occuper l'esprit pour la journée. C'est bon ?

- tu es insolente en plus ?

Je ne prononce pas un mot de plus, face à ma mère je ne fais pas le poids. Logique elle a tous les droits et moi je dois obéir. Alors ils partent avec des sacs en mains.

Elle a détruit ma santé mentale et ma vie, je lui en veux plus que tout au monde. C'est pour ça que je suis plus proche de mon père, il fait plus d'effort pour me comprendre. Mais leurs attention est toujours sur Elio, le petit dernier, le favoris. Je ne suis pas jalouse, au contraire, ça m'évite d'être au centre de l'attention, mais il y a bien des inconvénients.

Une fois j'ai refusé d'aller conduire mon petit frère à son cours de piano, car j'avais un contrôle le lendemain et il fallait que je révise à fond, il était très important, même décisif pour l'année. Mais ma mère n'a pas arrêté de répéter de la semaine, que j'étais inutile et bonne a rien.

Inutile

Inutile

Inutile

Une autre fois, nous étions encore en Australie, c'était le lendemain de l'enterrement de Celio ? Je n'avais prononcé aucun mot depuis. Et mes parents avaient reçu sa maman pour « lui tenir compagnie et lui changer les idées », j'étais avec eux dans le salon. Sa mère faisait peine à voir, elle était squelettique, tremblait et avait un teint pale et des cernes qui marquaient durement son visage.

Quand elle est partie ma mère a fait remarqué qu'elle était dans un triste état, elle est passé proche de moi en frôlant mon épaule et a susurré de manière à ce que mon père n'entende pas.

-Tu devrais te détester.

-C'est déjà fait, avais-je soufflé

Ce sont des détails certes, mais qui reste, qui marque le cœur à l'encre indélébile.

J'ai passé la matinée en bas avec mon frère, nous discutions et jouons comme au bon vieux temps. Cela faisait un moment que nous ne passions plus de temps ensemble, alors on recommence nos activités de vacances. En attendant que notre gâteau cuise, on décide de faire un jeu.

Illusion BleutéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant