Chapitre 12 : p

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[          (TW su!c!de)- je tiens à préciser que ce chapitre peut être dur à lire pour les personnes sensibles, je ne vous en voudrais pas si vous ne le lisez pas :)                                                     ]


Blue, 23 :00

Je me suis perdu sur le chemin de mes pensées, partagé entre la revoir ou refuser cet entrevu. C'est moi qui l'ai fixé et pourtant, je pense qu'elle n'est pas venue. Il lui arrive d'être en retard parfois, mais il lui arrive aussi de ne pas venir, il lui arrive de vouloir être seule, quand sa batterie est vide.

Ou bien ce sont des  prétextes de ma part  pour éviter de faire face à la réalité et de la revoir après avoir réalisé.

Mais je voudrais la revoir, savoir si elle va mieux, connaitre ses pensées et connaitre son état de santé. Physiquement je ne sais pas, mentalement c'est un peu vague, il lui arrive d'être à un point culminent de joie pendants des jours, et parfois je pense qu'elle est guérit de la maladie de l'abandon, mais parfois elle sombre tellement et redescend tellement bas que je m'inquiète et me dit que mon humour lourd ne peut pas suffire ni servir dans ces jours là.

Je l'embête souvent, voir tout le temps. Elle m'obnubile, elle me fascine, mais parfois elle me fatigue et me rappelle qu'une femme, qu'un humain en général est compliqué à comprendre.

Si il y'a une chose que j'ai appris c'est qu'on ne guérit pas de suite, on apprend à vivre avec puis le monde soigne et prend soin de cette blessure.

J'essaye de la soigner. J'essaye de l'aider à repartir parce qu'elle mérite un nouvel envol, à croire qu'elle s'est posée trop longtemps au sol et qu'elle risque de se faire dévorer par son prédateur à tout moment. Mais son prédateur actuel c'est ses souvenirs, c'est son passé, qui est si lourd qu'il l'encre au sol.

Quand je suis partit de la maison un jour, Marc m'a pris dans ses bras il voyait que je n'allais pas bien, il me posait sans cesse la même question. Je lui ai dit à chaque fois que ça allait. Mais mes larmes sont montés encore, je les ai retenus assez longtemps pour avoir le temps de partir, alors je me suis séparé de lui et je suis parti sans dire un mot. Je ne voulais pas de leurs aide, il m'a appelé une dernière fois, je ne me suis pas retourné, je ne pouvais pas. Mes larmes coulaient, elles étaient mélangées aux gouttes de pluie, ce poids sur mes épaules que j'ai porté si longtemps je le faisais disparaître, pour une fois je ne retenais plus mes sanglots, je n'ai pas essayé de faire le moins de bruits possible, j'ai juste tout lâché. Ils n'ont jamais sus que ce jour là j'ai eu le déclic, il m'a demandé si j'avais pleuré et j'ai nié. Pas par honte, mais je ne voulais pas qu'ils sachent que tout ce temps j'étais en train de me noyer intérieurement.

Ce jour là, j'ai compris l'importance de l'écoute de son cœur, j'ai compris que malgré tout parler aux autres ne faisaient pas guérir, il atténuait la douleur, c'est comme mettre un pansement sur une plaie immense. J'aimerais être un pansement assez grand pour ralentir ses saignements, le reste c'est à elle de le faire, mais elle est assez forte pour cela, il faut juste qu'elle y croit.

Joy , 2:40

Je suis assise au bord de mon lit, mon visage fait face à ma fenêtre, je n'ai pas fermé mes rideaux dans l'espoir qu'il revienne, c'est mon dernier espoir. La lune reflète sa légère lumière sur mon bureau, mon visage légèrement éclairé se tourne délicatement vers mon radio réveil. Et je sais qu'il est trop tard pour encore espérer. Mon carnet posé sur ma table de chevet est entrouvert par mon crayon bloqué entre les pages. Je l'ouvre lisant mon dernier écrit, mes dernières lignes, celles qui pourraient finir cet ouvrage.

Illusion BleutéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant