Chapitre 5: A

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Un pétale, puis deux, puis trois et elle fane.

Les jours passent, un, deux, trois mais moi je suis toujours là.

Je te voyais à travers l'eau, le bleu de tes yeux en était le reflet. Mais dans ce bois, ce lac ne me fait pas juste penser à toi, les arbres surplombent cette eau qui est colorée, un peu bleutée et marron, limite noir. En été elle doit être verte, mais là les feuilles jaunisses et perdent de la vitalités. C'est plus triste comme cadre, les couleurs de vos iris se fondent dans cette eau. Deux mondes qui se rencontrent, deux histoires qui se font face et qui s'entrelacent.

Un lac, deux couleurs, trois jours et quatre cœurs.                                                               Et elle, elle fane.

 Je prends le livre posé sur mon bureau, je l'ai commencé dans l'avion mais depuis je n'y ai pas touché. Je descends les escaliers je pars dans la cuisine pour me servir un verre d'eau. Je croise mon petit frère à peine réveillé.

- B'jour

- Bonjour, ça va ?

- Hm

- Waw tu m'as l'air en forme dis moi, dis je sarcastiquement

- Hm

Je souris face à la mine qu'affiche mon frère Elio. Je prends mon verre remplit, et pars pour sortir de la pièce avant d'être interpellée,

- Dis, c'est toi qui à fait trembler toute ma chambre cette nuit ? J' rigole pas avec toi Joy le sommeil c'est super précieux, surtout pour moi, regarde je suis en pleine croissance c'est pri-mor-diale, dit-il avec un air qui se veut sérieux tout en se levant pour afficher sa supposée grande taille.

- Oh ! ce n'est pas moi je t'assure j'ai dormi comme un bébé cette nuit.

- Un bébé qui pleure, tu veux dire. Je t'ai vu sortir et puis ce n'est pas comme si vous étiez discrets, toi et ta fragilité. Trois billets et je ne dirais rien. Annonce t-il avec un sourire malin.

- Alors là ! si tu pense m'avoir comme ça, rêve encore ! Ni pense même pas, ce n'étais pas moi point final. Peut être qu'il y a un fantôme dans la maison houuuuuu, fait attention il va t'attraper les pieds pendant la nuit. Rigolais-je.

- T'es ridicule Jo'

- Ouai je sais, on a au moins ça en commun.

Je profite de ma réplique qui le rend boudeur pour sortir. Je sais qu'il ne me croit pas, comme tous ceux vivants dans la même maison que moi, les parents tentent de fuir la vérité tragique. A vrai dire depuis l'Australie il est rare que je réussisse à passer au moins une nuit paisible et agréable, pleine de rêve et de sommeil. Et  Elio, lui a bien vu mon changement de comportement. Avant nous dormions dans la même chambre, mais suite à mes nuits entrecoupées, et mes cauchemars incessants qui le réveillait à chaque fois, mes parents ont fait le choix de nous séparer pour ne pas que cela affecte trop Elio. Ce que je comprend, je ne veux pas le déranger ou encore le traumatiser, parce que parfois les crises d'angoisses peuvent être très impressionnantes, même trop . Là n'est pas le débat, je me dirige vers le manoir, j'ai besoin de me vider l'esprit, de sortir, je n'ai mis au courant personne mais à près tout je suis embauchée, même si nous sommes dimanche c'est crédible. Enfin je crois ? 

C'est à mi chemin entre le jardin et le bois que le même frisson qu'hier me parcours l'échine, et je m'arrête net dans ma marche déterminée.

Et si c'était une mauvaise idée ? Et si je le revoyait ? Au fond c'est peut être ce que je veux puisque mes pas ont repris leur rythme.

Illusion BleutéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant