Chapitre 26 ~ Rouge, comme un camélia

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Tout était bon pour faire passer le temps, quoi de mieux que d'aller se vider la tête en ville ?
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La nuit commençait à s'installer quand je sortis de la boutique de fleurs, un bouquet de narcisses d'un blanc éclatant et un autre de camélias rouges absolument magnifiques dans les bras. Je les plaçai soigneusement dans le panier de mon vélo et, alors que j'allais monter sur la selle, je remarquai un magasin d'électroménager au bout de la rue commerçante.

Il me fallait un nouveau téléphone (et pas seulement parce que je mourais d'envie d'appeler Deidara pour lui expliquer tout ce qu'il s'était passé depuis la veille) mais d'un autre côté, je n'avais pas encore reçu ma paye pour mon travail au Red Cloud, et il me faudrait certainement bosser encore quelques soirs avant d'avoir l'argent pour m'en offrir un décent.

J'étais en train de peser le pour et le contre quand j'entendis une voiture klaxonner à côté de moi sur la route. En me tournant, je remarque une imposante Maserati Ghibli noire aux vitres teintées arrêtée au milieu de la route. Je manquai un battement lorsque mon regard se posa sur la plaque pour m'assurer que mes yeux ne me trompaient pas et j'en fais tomber mon vélo

Je connais cette voiture.

La porte du passager s'ouvrit, comme une invitation à rejoindre le véhicule qui venait de bloquer toute la circulation, et je ramassai vite les fleurs de mon panier en abandonnant mon vélo sur le large trottoir pour me précipiter vers la Maserati.

Est-ce que c'est lui ?

Je traversai la route en courant, ignorant les klaxons impatients des autres voitures, et je m'accrochai à la portière pour ne pas tomber à cause de mon élan. Je baissai la tête vers l'intérieur du véhicule et mon souffle se coupa lorsque je vis un homme aux cheveux mi-longs sombres comme du charbon, assis devant le volant, ses yeux verts profond posés sur moi avec une pointe d'amusement.

-Bonsoir ma chérie, je te ramène ? Me proposa-t-il en désignant le siège face à moi.

Il me fallut le détailler encore une fois avant de pouvoir à nouveau dire quoi que ce soit. Une chemise noire qui n'était jamais fermée jusqu'à son dernier bouton, une boucle d'oreille en or sertie d'une petite émeraude pendant sur l'oreille droite et une alliance sur l'annulaire gauche, ainsi qu'une chevalière frapée des Kanjis "夏目" au pouce. Il avait beau ne plus avoir la vingtaine, c'était tout comme. Cet homme était toujours aussi extraordinairement beau que lors de sa jeunesse.

-Papa ?! Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Parvenus-je à M'exclamer, les yeux écarquillés.
-Moi qui pensais te faire plaisir en venant te chercher en rentrant du travail, il semblerait que j'ai fait fausse route, soupira-t-il en affichant une mine exagérément déçue.

J'allais répondre mais un nouveau klaxon me fit sursauter. Je laissai mes nombreuses questions en suspens et je m'abaissai pour prendre place dans la voiture.

-Pourquoi tu ne démarres pas ? Demandai-je, oppressée par les nombreux véhicules derrière nous.

Mon père retenut un rire et tapota sa joue.

-Bonsoir ma chérie, répéta-t-il avec plus d'insistance.

Je poussai un soupir et je m'approchai de lui pour laisser un baiser sur sa joue.

Mes parents étaient dingues de l'Europe, en particulier de la France ou encore de l'Italie pour leurs arts, leurs croyances, mais surtout pour leurs coutumes assez... Intimes, comme la bise. Au Japon, même avec ses parents, il était rare de trouver quelqu'un faire preuve d'autant de proximité que les européens, en dehors qu'avec des amis. Ça ne faisait juste pas partie de nos habitudes.

La parole sur ses mains [Deidara X OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant