T'OUBLIER ET S'OUVRIR

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Madame Heindrich, la chargée des affaires scolaires, lorsqu'elle venait de la présenter à toute la classe, l'avait appelée Danielle Falon.

Depuis qu'elle avait franchi le seuil de la porte, Dakota ne put décrocher son regard d'elle. Elle se sentait le besoin de courir vers elle, de la prendre dans ses bras, de découvrir qui elle était. Tout en se rasseyant, après s'être levé pour accueillir sa nouvelle camarade, elle dut faire appel à un grand effort pour maîtriser cette réaction qui ne lui était guère habituelle.

La ravissante jeune fille qui s'avançait vers elle avec une grâce peu commune avait le même âge qu'elle. Sa silhouette, élancée et pleine d'élégance rayonnait grace à sa mise simple mais tout de même travaillée et cela suscitait davantage l'attrait pour sa personne. Sa veste grise effet peau de serpent, sur un marcel noir donnait une fraîcheur nouvelle à son pantalon blanc comme ses baskets. Mais ce qui captivait encore plus l'attention était l'énergie qu'elle dégageait, elle souriait et était légère. D'une innocence immaculée.

Danielle s'assit à la place que lui avait indiquée le professeur en salle. À la gauche de Dakota qui se retrouva de ce fait au milieu du banc. À cet instant Collins eut toute la joie de l'admirer.

— Mademoiselle Collins, m'avez-vous comprise ?

— Humm...

Dakota venait de se ressaisir. Le coup de coude de Tania y avait contribué.

— Je demande si vous êtes d'accord mademoiselle ? Cela ne vous dérange pas d'aider mademoiselle Falon à mieux connaître notre campus ?

— Non, non, répondue précipitamment la jeune fille.

— Tant mieux, nous pouvons donc continuer.

Le cours reprit, Dakota n'avait pas d'appétit pour ce dernier. La jeune fille lorgnait, du coin de l'œil, le visage le plus délicieux qui lui était donné de voir. Les lèvres pleines la marquaient le plus. Elles étaient chargées d'une sensualité qui invitait à la rêverie. Leur contour était accentué par le teint pâle de Danielle qui donnait plus d'éclat à ses boucles rousses qui tombaient en cascade sur ses épaules. Assoiffée d'admiration, Dakota trouvait au fil des secondes davantage de raisons de détailler sa voisine. Exquise, se dit-elle.

Danielle, lui sourit :

— Merci.

La voix fit tressaillir les entrailles de Dakota. Elle était douce, sensible, délicate, comme enveloppée de soie, caressant votre cœur, le réveillant tout en le tenant captif des paroles que vous entendiez.

— Pour... pourquoi ? balubitia-t-elle embarrassée.

— On ne m'avait jamais autant dévoré du regard. C'est flatteur.

— Je... comment dire... je ne sais pas quoi dire, déclara-t-elle plus embarrassée qu'elle ne l'était déjà.

Tout en souriant, Danielle regardait Dakota. Elle admira sa beauté. Une qui était, remarquable, tout en étant classique. Le teint bistré, une poitrine émancipée – qui ne la laissa pas indifférente. Sauf que ce furent ses yeux d'un noir intense qui la captiva le plus. Elle retrouvait en eux une sensation d'apaisement, de sécurité.

— Et si tu commençais par ton prénom, mademoiselle Collins, déclara Danielle en souriant.

— Dakota, je m'appelle Dakota, répondit-elle avec un peu plus de contenance.

— Enchantée Dakota.

Les regards des deux jeunes filles restèrent longtemps fixés l'un à l'autre. Elles éprouvaient l'une pour l'autre le désir de plus de connaître, se découvrir, s'ouvrir, de se raconter, de se confier.

SIGO A TU LADO  ( GxG )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant