AVANCER ET UNE SURPRISE

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Sans se soucier du monde se trouvant au rez-de-chaussée du lycée, Tania regagna sa salle hors d'haleine et s'immobilisa sur le seuil. Elle constata, non sans déception, que Dakota n'était toujours pas là :

- Danielle elle n'a pas encore ramené sa tronche ?

Surprise par cette interpellation, Danielle la regarda, depuis le banc où elle lisait un livre qui l'intéressait peu, ses pensées pour Dakota qui ne décrochait pas son téléphone et qui était absente :

- Non, pas du tout. Voilà déjà la pause. Pourtant ce n'est pas dans ses habitudes, ne put s'empêcher de souligner Lisa qui était anxieuse.

Se questionnant, elle retira ses écouteurs et déposa son livre sur la table. Tania couru jusqu'à elle :

- T'inquiète, rien ne lui est arrivée, au contraire elle sera triste d'avoir loupé la dinguerie qui se trouve au portail !

- Mais de quoi parles-tu ?...

- Si tu veux le savoir, viens avec moi. Il faut que tu vois ça !

Tout en parlant, Tania termina de la débarrasser de ses écouteurs, l'agrippa par un bras et l'entraîna hors de leur classe. Danielle ne lui résista pas :

- Où est-ce que l'on va ?

Fixant l'horizon et le pas précipité, Tania lui répondit laconiquement :

- Bientôt, tu le sauras.

Danielle regarda autour d'elles. Il y avait un monde fou à vous faire suffoquer. Le rez-de-chaussée était bondé. Du vestibule jusqu'à la voie menant à l'extérieur du bâtiment, on voyait des têtes à en plus pouvoir.

Tania se jeta à cette foule, poussant certains, s'excusant chez d'autres, grondant quelques-uns et poussant encore d'autres, entraînant Danielle en la tirant par le bras. Finalement, elles bravèrent cette épreuve et se retrouvèrent devant le portail de l'établissement, là où il y avait le plus de monde.

- Qu'est-ce qui se passe Tania ?...

Elle ne put continuer. Ce qu'elle vit lui coupa le souffle.

Tu n'es pas conne ! Elle se trompe !

Écrit en gros caractère sur une pancarte blanche. Cette phrase en lettre dorée, formé par une bombe à peinture, résonna en Danielle d'une manière si soudaine mais vive. Elle ne put retenir ses larmes alors que ses lèvres laissaient échapper dans un murmure un seul nom : Dakota.

Pour la première fois de sa vie, Danielle fut remplie par une grande joie qui s'infiltra dans chacune de ses cellules. Un sourire émerveillé illumina son visage.

C'était à Dakota qu'elle devait sûrement cette folie, ceci expliquerait son absence mais surtout son message d'hier qui ne revêtait plus pour son esprit un caractère kabbalistique : "je joue les Picasso au lycée".

Il était 23 lorsqu'elle reçut cette réponse qui lui parut des plus étranges. Elle avait beau demander par la suite des explications, Dakota n'était plus connectée pour y répondre.

Ce geste avait suffi à accentuer la sympathie mais aussi l'affection qu'elle avait pour Dakota et cela lui était hautement agréable. Mais ce qui l'enchanta encore plus était de la revoir. Son impatiente de revoir Dakota devenait grandissante au fil des secondes. Il lui tardait de la remercier pour ce geste. Pour la millième fois, elle regarda sa montre. Déjà la fin de la pause. Où es-tu Dakota ? ne put-elle s'empêcher de penser.

La voix de Tania la coupa à ses réflexions :

- Qui a bien pu faire ça ? Tu as une idée .

- Sûrement une personne qui aime beaucoup une autre.

- Aimer ou pas, elle aura de sacrés ennuis avec la proviseure. Pourvue qu'elle ne mette pas la main sur la personne.

Danielle ne tenue pas compte de cela. Seul son désir de revoir Dakota l'importait. D'une voix douce et la pensée agitée par le spectre du nom de Dakota, elle proposa à Tania de regagner leur salle de classe :

- Ce qui est fait est fait. On ne peut que prier pour le salut de la personne, dit-elle amusée.

Une dernière pensée pour Dakota, elle s'engouffra dans la masse d'élèves tout en essayant de se frayer un chemin.

Peu après leur retour en classe, Danielle resta percluse devant l'image d'une Dakota calme qui lisait avec une nonchalance affectée le livre qu'elle avait laissé.

Ce fut Tania la première à rompre le silence :

- Dako, où étais-tu passée ? dit-elle sans cacher son mécontentement. Tu ne décroches pas ton téléphone pour quelle raison ?

Tania avait déjà rejoint le banc, toujours autant énervé et assoiffée de réponse. Danielle l'avait suivi sans dire mot attendant avec la même impatiente la réponse de Dakota :

- On dit bonjour vieille fille, déclara Dakota avec un agacement fin qu'un sourire achevait de ne pas consolider.

- Maintenant tu te joues les donneuses de leçon, rétorqua amusé Tania. Tu as intérêt à tout balancer ma vieille !

Riant, Tania se jeta sur son amie et se mit à l'embêter au moyen de chatouilles que Dakota essayait tant bien que mal d'éviter. Se débattant pourtant, elle capitula aux bouts de deux minutes de lutte. Tania l'avait remporté. Dakota riait sans plus à se soucier du monde autour d'eux. Cela amusa Danielle qui regardait la scène tendrement, ce qui divergeait des réactions des autres élèves. Certains trouvèrent cela drôle, d'autres étaient agacés.

Lorsque le professeur entra la salle retrouva un semblant de calme, les deux amies arrêtèrent leur enfantillage. Danielle s'assit.

- Donc tu joues la tagueuse à des heures impossibles, chuchota-t-elle à son attention.

- Je ne voie pas de quoi vous parlez mademoiselle, répondit Dakota avec un sourire qu'elle peinait à contenir.

- Je pense que la proviseure sera contente d'entendre ce que j'ai à dire dans ce cas, rétorqua-t-elle amusée.

- Bah, je ne vois pas toujours à quoi tu fais allusion... quoique, dit-elle en faisant mine de réfléchir, à bien y penser, j'ai du chocolat pour vous corrompre.

Discrètement, Dakota glissa la tablette jusqu'à Danielle qui la récupéra sans manquer de la remercier. Lorsqu'elle termina de ranger cette derrière, elle reprit :

- Merci pour ce message Dakota, il m'a fait très plaisir. Je ne m'y attendais pas.

- C'est le but d'une surprise, non ?

- La plus belle que l'on m'ait faite de ma vie. Encore, merci.

- Il n'y a pas de quoi, répondit sa copine en lui souriant.

Interpellées par leur professeur, les deux jeunes filles cessèrent de discuter et se mirent à copier le cours. Puis après de longues minutes, Danielle ne put plus se retenir. Cette question piquait sa curiosité plus qu'elle ne pouvait le supporter :

- Pourquoi avoir pris tant de risque pour moi Dakota ? murmura-t-elle.

- Parce que tu ne t'en rends pas compte mais tu es exceptionnelle Danielle. Exceptionnelle.

Le cœur de Danielle fit un bon. Elle baissa la tête, agitée d'un frémissement intérieur dont elle n'arrivait pas à s'expliquer la cause. Un profond bouleversement l'avait saisi. Elle ne savait comment maîtriser son émoi et s'était hâtée d'adopter une façade d'impassibilité.

- Merci, dit-elle en se consacrant sur le cours sauf que son esprit n'y avait aucun intérêt, trop obsédé par l'image de Dakota.

SIGO A TU LADO  ( GxG )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant