Susamaru, le démon aux temari

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Susamaru lâche un rire en me voyant brandir mon épée, tremblante, le bras ensanglanté et le visage tordu de douleur.

Susamaru: Ça devient ridicule, Akari~...

Elle me lance ses deux temari, que j'esquive en me ruant vers elle. Elle écarquille les yeux de surprise, puis s'écarte, plaçant sa jambe devant moi pour me faire tomber. Je trébuche, mais, par je ne sais quel miracle, parviens à rester debout.

Le démon aux temari évite mon coup de pied, puis se jette sur moi. Je la repousse si violemment qu'elle recule de trois bon mètres, me permettant de pousser les enfants. Je leur chuchote de reculer le plus loin possible, et de ne pas bouger jusqu'à ce qu'elle meure.

Susamaru revient à la charge, et je décide de passer aux choses sérieuses.

Souffle de la brume, deuxième mouvement

Yaekasumi. 

Elle sursaute, comme si elle ne s'attendait pas à ce que je sache utiliser un souffle. Sous l'effet de la surprise, elle relâche sa garde pendant moins d'une seconde. C'est court, mais ça me suffit pour lui couper trois de ses bras.

Elle utilisera son énergie pour régénérer ses bras, et pendant qu'elle se concentrera là-dessus, je lui trancherai la tête.

Mais évidemment, aucun de mes plans ne s'effectue comme prévu.

Elle ne régénère qu'un seul bras, histoire de niquer mon plan. Je remarque le ballon brodé par terre, et une nouvelle idée germe dans mon esprit.

Je feins lui mettre un coup d'épée, qu'elle esquive, heureusement pour moi vers le côté opposé à celui que je vise.

Je saisis son temari et lui lance dans la tête. Le ballon fait éclater sa joue, et elle pousse un hurlement de douleur.

Pendant qu'elle a les yeux fermés, je saisis ma chance.

Souffle de la brume, troisième mouvement

Kasan no Shibuki. 

Mon katana parcoure son cou, découpant chaque parcelle de peau, chaque artère, chaque veine. La tête de Susamaru valse un peu plus loin.

Susamaru: Je veux... jouer encore...

Son visage possède des traits si enfantins, si doux, que j'ai presque de la peine de l'avoir tué.

Susamaru: Ça a été... très amusant de jouer avec toi... Akari. Je veux... que tu te souvienne de mon nom.

Akari: Tu es... un monstre, qui a dévoré des centaines de gens innocents.

Susamaru: Tu crois que c'est... facile ? De se sentir ho-horrible... de voir le visage de gens si terrifiés...

Une larme coule sur sa joue, son beau visage se déforme par la tristesse.

Susamaru: C'est l'unique moyen de vivre. Comme une grande personne a dit: "Si tu vis, tu gagnes. Si tu perds, tu meurs. Si tu ne te bats pas, tu ne peux pas gagner".

Akari: Qui... qui est cette personne ?

Susamaru: E... Ere...

Avant qu'elle ne puisse finir sa phrase, sa désintégration s'achève, et les échos de sa voix résonnent dans ma tête.

Sa voix enjouée retentit de nouveau, flottant dans les airs comme un parfum de douceur.

Susamaru: Souviens-toi de moi, Akari. Je suis Susamaru, le démon aux temari.

Akari: Oui... Susamaru...

Je m'effondre au sol, épuisée. Les enfants accourent vers moi. Le plus jeune me demande si je vais bien, et j'hoche la tête. Le dernier souvenir qui me vient avant que je ne s'effondre, c'est une paire de beaux yeux vert menthe cherchant désespérément les miens.

BrouillardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant