Gifle

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? : Merde, elle se réveille pas. 

 ?? : Gifle-la alors, ça réveille plus vite. 

 ? : Je vais pas la gifler ! Ça va lui faire mal. 

 ??: Oui, c'est le principe d'une gifle. Écoute, si tu veux pas le faire, c'est moi qui m'en charge. 

 ? : On devrait attendre un peu plus longtemps, ça me paraît plus fiable. 

Des voix me tirent lentement de mon sommeil. Je ne comprends pas ce qu'elles disent, mais je comprends clairement que je ne veux pas ouvrir les yeux. J'aime bien dormir.

Une main s'écrase violemment sur ma joue, et mon corps change d'avis illico. Mes paupières se soulèvent automatiquement, et je vois les grosses têtes d'Aoi et de Gen'ya penchée au dessus de moi. 

Gen'ya: Tu vois, Kanzaki, c'est ça, une technique fiable.

Aoi soupire, agacée.

Akari: C'est QUI, le fils de pute qui vient de me mettre un cent balles ? 

Gen'ya: C'est de moi que tu parles ??

Akari: Apparemment, oui. 

Je caresse mon visage. J'ai encore la joue qui vibre, et j'imagine sans mal la trace rougeâtre imprimée sur ma gueule.

Aoi: On essaie de te réveiller depuis tout à l'heure. Ton mec voulait pas quitter ton chevet, Dame Kocho a dû le tirer à l'extérieur. Il t'attend dans la cour arrière. 

Akari: Muichiro ? Où est-il ? 

Gen'ya: DANS LA COUR ARRIÈRE.

Je me redresse difficilement, puis une réalité me frappe. Si flagrante que je m'étonne même de ne pas l'avoir remarqué. 

Mon bras ne me faisait plus mal du tout.

Aoi: Travail de pros, hein ? 

Akari: Merci beaucoup !

Je fais mine de me diriger vers elle mais sa main me bloque le chemin, alors je lui fais un grand sourire et saisit la poignée de porte.

Gen'ya: Tokito te manque tant que ça ? 

Akari: Oh, ta gueule !

Je quitte la chambre, laissant Aoi et Gen'ya en plan. 

Naho, Kiyo et Sumi, les trois petites filles qui assistent Dame Kocho et Tsuyuri, me foncent dessus en me voyant sortir.

Kiyo: Bonjour Dame Misora ! Vous avez mangé ? 

Naho: Vous allez mieux ?

Sumi: Messire Tokito a quitté la cour arrière , vous l'avez vu ? 

Naho: Vous avez croisé Dame Ko-...

Mes oreilles sifflent. Je lève les deux mains pour feindre vouloir la parole. Les enfants se taisent pour écouter ce que j'ai à dire. 

Akari: Bonne journée ! 

Je détale loin des trois petits monstres, hilare. 

Je ne cours pas très longtemps, et m'étale de tout mon long au bout de cinq mètres. 

 ?: Tu peux pas te réveiller calmement comme tout le monde ?

Je pourrais reconnaître cette voix entre mille. Adossé nonchalamment contre le mur, Muichiro me regarde affalée par terre en sirotant... un jus de raisin, je crois. 

Je me redresse en m'appuyant sur une des parois de la bâtisse. Le pilier accoure vers moi et m'enlace avec tendresse.

Je ne sais pas à quel moment les petites filles se sont éclipsées, ou même si elles derrière nous, mais je ne les entend pas. Je ne perçois que a respiration calme de Muichiro, qu'il maîtrise en permanence, et les réguliers battements de son cœur. 



BrouillardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant