Je me réveillai chez moi, à coté de Luke. Il dormait paisiblement, sa main cachant son visage, comme un enfant endormi. Je m'assis lentement à coté de lui et déposai un baiser affectueux sur son front chaud. Je me levai, enfilai un t-shirt et sortis de la chambre en baillant, puis je jetai un coup d'œil à l'horloge dans le couloir tout en descendant les escaliers. Il était presque midi. Je préparai le petit-déjeuner et allumai la télévision en mâchant une pastille à la menthe, une habitude dès le matin. Je retournai dans la chambre quand j'avais finis de tout préparer et je me plaçai au-dessus de Luke doucement. Je caressai sa joue du bout des doigts en murmurant son prénom afin qu'il se réveille. Il cligna lentement des yeux et je ris en voyant sa tête. Il sourit et soupira en se retournant sur le ventre.
- Eeeeh je t'ai pas réveillé pour que tu te rendormes !
- Mmh...
Je glissai mes mains sous la couverture et commençai à le chatouiller. Il sourit et se retourna brusquement.
- Casse-toiiiiii, grogna-t-il en riant.
Eclipse : deux heures
Point de vue Luke
Je courrai dans les couloirs froids de la gare en cherchant une ligne précise. Je voulais aller acheter quelque chose pour faire une surprise à Ashton. Je posai un pied sur une marche d'un des nombreux escalators et je me laissai descendre dans les profondeurs des lignes de métro. Je me remis à courir, pour ne pas le rater, et j'arrivai juste à temps pour entrer dans celui qui ferma ses portes quand je les franchis. Je ne savais pas à quelle station exacte je m'arrêtais, car je savais que ce que je cherchais se trouvait partout dans les rues. Je devais cependant d'abord aller à la bibliothèque pour déposer les livres que j'avais empruntés pour les cours. Oui, je sais, on dirait pas, mais j'ai tendance à me concentrer sur les études quand je le veux.
Je regardai les gens autour de moi. J'aimais bien prendre le métro, observer les différents types de personnes, me sentir en dessous de la ville, et surtout écouter de la musique sans être dérangé. Mon regard restait fixé sur les graffitis sur les portes tandis que je me tenais fermement à la barre pour garder mon équilibre. Je jouais avec mon piercing en tapant du pied le rythme de la musique que j'étais actuellement entrain d'écouter. Mon regard se posa sur les lumières éclairants faiblement le tunnel dans lequel le métro filait : c'était inquiétant, tout de même, les sous-sols. Le métro s'arrêta et les portes s'ouvrirent, puis je descendis, toujours la musique à fond dans ma tête. J'avais l'impression que la musique provenait de mon propre corps, que les percussions manquaient de faire exploser mon cœur. Je sortis de la gare où je fus pris par un grand courant d'air qui me réveilla de ma rêverie instantanément. Je marchai tout droit sur les trottoirs, la tête haute, en évitant les gens et les touristes. Il y a beaucoup de monde le samedi, c'est très gênant pour se déplacer : pendant les heures de pointe, les métros et les RER sont pleins à craquer.
Quand j'arrivai à la bibliothèque, je retirai mes écouteurs et me rendis directement au bureau de la bibliothécaire pour lui rendre les livres que j'avais emprunté. La bibliothèque était presque pleine, car on était en pleine période des examens. Moi, je ne révise presque jamais, et pourtant je n'ai pas des notes si terribles. Je sèche souvent les cours, je suis souvent collé, mais ma mère n'est même pas au courant : au début de l'année, j'ai signé mon carnet moi-même, j'ai donné le numéro de ma cousine et du coup, quand le lycée appelle, ma cousine répond et confirme mes heures de colle ou comme quoi je suis malade, à un rendez-vous où un truc dans le genre.
Ma cousine, Summer, est comme ma sœur. Quand mon père pétait des câbles, je me réfugiais chez elle, à l'autre bout de la ville, parfois en pleine nuit, à pied et sous la pluie. Elle m'a beaucoup aidé. Elle m'a proposé de vivre avec elle en colocation, et je pense bientôt accepter, même si d'un coté je regretterais le fait de laisser ma mère seule, avec mon père pouvant débarquer n'importe quand.
Je sortis de la bibliothèque, et je remis la musique. Il fallait maintenant que j'aille chercher le cadeau pour Ashton. Oh, rien de très spécial, un petit truc qui fait plaisir. Je me dirigeai donc vers une rue au hasard, me promenant, ce qui me fit un bien fou, même si je préférais quand je marchais en compagnie d'Ashton. Après avoir parcouru une longue rue je me retrouvai dans le centre-ville où je me dirigeai vers le fleuriste. J'entrai dans un petit son de clochette et la vendeuse leva la tête, puis m'adressa un grand sourire en redressant ses lunettes.
- Je peux t'aider ?
- Hum, j'aimerai juste une rose.
- Aaaah c'est pour ta copine, hein ?
- On va dire ça comme ça...
Elle partit dans l'arrière-boutique en me demandant d'attendre, et j'enfouis les mains dans mes poches. Ouais, ma copine. J'imaginai pendant un instant Ashton avec une tresse et en robe, ce qui me fit glousser tout seul. Je mordillai mon piercing quand la fleuriste revenu, une jolie rose rouge dont la tige était emballée dans de l'aluminium.
- Fais attention aux épines, dit la fleuriste en me tendant la fleur.
Je la saisis et la paya, puis je sortis en saluant la femme. Je décidai de prendre un chemin plus rapide pour retourner à la gare et être le plus vite à la maison. Je rangeai la rose soigneusement dans mon sac à dos en faisant en sorte qu'elle ne s'abime pas, puis je partis dans une autre direction. C'était la première fois que j'offrais une fleur à un gars. Rien que d'y penser, je me sentais bizarre. Mais bon, j'en avais envie.
Je marchai sans vraiment savoir où j'allais puis je me retrouvai dans le parc. Je pris la décision de m'y arrêter 5 minutes, histoire de me reposer un peu et d'observer le paysage : je me reprochai souvent de ne pas profiter assez de la belle ville qu'on avait. Mes pas crissaient sur les cailloux et je me couchai à l'ombre, dans l'herbe. Je regardai les nuages en pensant à ce moment où je l'avais fait avec Ashton, en Italie. Il s'était passé tellement de chose pendant ce voyage. Je garde cependant un très mauvais souvenir de notre arrivée. Comment mon père m'avait-il retrouvé ? Pourquoi ? Sûrement pour essayer de me « vider de mon sang » encore une fois. Je ne comprends pas pourquoi il a tellement honte de moi. Je ne comprends pas pourquoi il a tant de haine envers ma mère qui l'a pourtant aimé d'un amour profond, selon ce qu'elle m'a dit. Quand j'étais petit, elle mettait toujours mon père sur un pied d'estale. Pendant mon adolescence cependant, tout a changé le jour où il a découvert ma relation avec un gars.
Je ne préfère pas me rappeler du reste. Des images resteront gravées à jamais dans ma mémoire, alors que j'aimerais tellement les effacer. Mais comme je ne peux pas, j'essaie de les remplacer par de nouvelles images positives de ma vie : certains moments avec Cal, Mike, et surtout Ash.
Je prends peur partout où je me déplace. J'ai peur que mon père m'attende à chaque coin de rue, qu'il réussisse à me tuer. Comment réagirait Ashton ? Donnerait-il fin à sa vie pour me rejoindre dans le ciel ? Même là-haut, nous ne nous reverrions plus : Il est le gentil, je suis le méchant : je ne compte plus le nombre de conneries que j'ai faites. Ashton est un ange et je suis un démon, c'est aussi simple que ça.
Je me relevai doucement, puis je partis.
Une fois devant les escaliers plongeants dans les sous-sols, je descendis les marches d'un pas rapide afin de ne pas rater le métro. Je ralentis, je me sentais bizarre. Je regardai autour de moi, je me sentais observé... Mais c'était une impression comme tant d'autre ! Je regardai les dalles froides et salies sous mes pieds quand soudain je fus projeté violemment contre le mur à coté de moi. Ma tête se cogna et je criai de douleur. J'ouvris les yeux et fus surpris en voyant un visage très proche du mien, un visage qui m'était familier.
- Enfin. Enfin on t'a retrouvé petit fils de pute.
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What am I doing ? (Lashton Hemwin)
FanfictionFiction Yaoi Lashton Hemwin si tu es homophobe je te déconseille de lire cette fiction. Reprise d'une fiction abandonnée de lashton-fiction. Résumé : « Depuis longtemps c'est comme ça, chaque jour je me lève, et chaque jour je regrette de m'être le...