Je fixai mon réveil, à coté de moi. Il annonçait bientôt minuit, et je n'arrivais toujours pas à dormir. Cela fait maintenant une semaine que Luke est à l'hôpital. Une semaine que je vais en cours, qu'il n'est pas là pour me traiter de tous les noms et menacer de me frapper, que je suis seul à la table d'histoire-géo, et quelque part, ça me manque. Une semaine que j'appelle l'hôpital, et comme s'ils savaient que c'était mon numéro, ils ne me répondaient pas. A chaque fois que je voulais le voir, on me refusait l'entrée. Peut-être ne voulait-il pas me voir. Peut être était-il mort mais on ne voulait pas me le dire.
Mes doigts me faisaient mal à force de me ronger les ongles, j'étais allé jusqu'au sang, je le voyais partout. Des cernes violettes avaient alourdies mes yeux et des traits avaient creusés mes joues. Je ne mangeais plus, je ne dormais plus. Mon cerveau ne réagissait plus, mes parents m'avaient emmené chez le médecin, et il n'avait pas pu définir de quoi j'étais atteint. Moi, je savais. La passion, cet absolu désir qu'on ne peut jamais combler quand il a pour moteur l'absence de l'autre.
J'entendis trois coups à la porte, mais je ne réagis pas. Mes yeux restaient fixés sur les minutes qui défilaient en lumière rouge.
- Honey... ?
Je savais que ma mère était inquiète. Je voulais lui dire que je l'aimais, que j'aimais tout ce qu'ils faisaient pour moi, mais aucun son ne voulait sortir de ma bouche. J'étais comme absorbé par le temps, les chiffres qui se suivaient devant mes yeux.
- J'ai parlé avec ton père, et nous avons déduit que tu ne devrais pas aller en cours demain. Tu as besoin de beaucoup de repos, selon le médecin... J'espère que tu iras mieux très rapidement. Chéri, n'hésite pas à me dire si quelque chose ne va pas... Et s'il-te-plaît, mange quelque chose...
Elle partit en fermant la porte très doucement. En effet, depuis le début de la semaine elle déposait chaque soir un plateau de nourriture avec des fruits, des biscuits et du thé, mais je n'avais rien touché. Je n'avais pas faim. Je n'aimais pas quand mes parents s'inquiétaient, cela m'effrayait, surtout que je n'en valais pas la peine. Certes ma mère avait vécu beaucoup de choses, j'en étais conscient. Son enfance n'avait pas été des plus faciles, mais elle n'avait pas pu vivre ce que je suis entrain de ressentir. Je suis tout simplement perdu.
Je me sentais comme une personne sans vie, un cadavre. On m'avait enlevé quelque chose qui me faisait vivre, comme un jouet dont on enlève les piles. Il pleuvait, dehors, il pleuvait très fort. Quelque chose vint taper contre ma fenêtre : il commençait même à grêler. Les grêlons tapèrent de plus en plus fort, jusqu'à que je me rende compte que ce n'était pas des grêlons, mais que quelqu'un s'amusait à balancer des pierres sur ma vitre. Je me levai, lentement, sans énergie, et chaque pas que je faisais était un supplice. J'ouvris ma fenêtre : il n'y avait personne.
Soudain, je m'effrayai en voyant une main saisir le rebord de ma fenêtre et je hurlai.
Luke était là, il peinait à se hisser dans ma chambre. Je tremblai, je paniquai presque, ça ne pouvait pas être lui, j'étais entrain de devenir fou, je voyais des fantômes, la tête me tournait, je tombai sur les genoux : le poids de mon corps était devenu trop lourd.
- Aide-moi au lieu de fangirler* abruti !
Oh mon dieu. C'était bien Luke, trempé par la pluie, entrain d'entrer comme un voleur dans ma chambre. Je me relevai avec peine et je l'aidai à entrer, et nous levâmes la tête vers la porte quand nous entendîmes des pas précipités dans les escaliers.
- Raaaah pourquoi t'as crié ?
C'est sûr que j'ai l'habitude de voir des gens entrer par ma fenêtre. J'ouvris mon armoire et le poussait dedans, je fermai la fenêtre et allai me recoucher dans une vitesse incroyable. Mon père et ma mère ouvrirent la porte quelques secondes après, paniqués.
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What am I doing ? (Lashton Hemwin)
FanficFiction Yaoi Lashton Hemwin si tu es homophobe je te déconseille de lire cette fiction. Reprise d'une fiction abandonnée de lashton-fiction. Résumé : « Depuis longtemps c'est comme ça, chaque jour je me lève, et chaque jour je regrette de m'être le...