CHAPTER TWENTY-ONE - Goodbye

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  Je ne supportais plus la vue d'Ashton dans les bras de quelqu'un d'autre que moi. Je ne supportais plus ce gars qui ne ressemblait à rien avec sa chemise trop grande et ses cheveux longs. Un vrai putain de touriste. Ashton le repoussa après quelques secondes, ce qui me soulagea.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

- Tu n'est pas content de me voir ?

- Si, bien sûr que si !

- C'est ta mère qui m'a téléphoné, elle m'a dit...

- Je lui avais dit de pas te le dire. Je peux même pas lui faire confiance.

  Harry se tut. Il y eu un grand silence, et j'avais envie de sortir pour le tuer. Je m'efforçai de me répéter « Ne deviens pas comme ton père » pour rester là sans bouger.

- Ashton, je dois te dire quelque chose...

  Il ne répondit pas. Je savais qu'Ashton était mal à l'aise car j'écoutais tout.

- Si je te répondais pas, c'était parce que je réfléchissais...

- Tu réfléchissais à quoi ?

- ...A mes sentiments pour toi.

  Je pus distinguer le regard choqué d'Ashton. Pourquoi ? C'était son « copain », c'était normal. Ou peut être qu'il allait le plaquer ? Ce serait pour moi un soulagement.

- En fait, ces quelques jours avec toi, même si pour toi c'était pas du sérieux, pour moi, ça a été une révélation...

  Je comprends plus rien là. Ashton n'ouvre même pas la bouche, il est assit sur son lit, contre le mur, et il regarde droit devant lui. Il me regarde moi. Comment ça « pas du sérieux » ?

- Tu m'as clairement dit que tu ne ressentais rien pour moi et que c'était juste pour qu'il te laisse tranquille mais j'ai des sentiments pour toi, Ashton...

  Que je le laisse tranquille. Ma vue se troubla, tout devint flou, une larme coula sur ma joue sans que je ne puisse rien faire. Je me mordis la lèvre pour ne pas éclater en sanglots. Je me faisais de la peine. Je pleurais pour un chagrin d'amour, c'était de la pure daube. Mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Je ne peux pas décrire ce que je ressens actuellement.

- Harry, c'est que... mmh !

  Je donnai un coup de pied dans la porte pour sortir. Harry venait d'embrasser Ashton. Le bouclé tourna la tête dans ma direction, vous verriez sa tête en ce moment même.

- Ne t'approche plus jamais de lui.

- Ashton, qu'est-ce qu'il fait là ?

- RECULE TON VISAGE DU SIEN SALE FILS DE PUTE.

  En fait, en disant ça, je me sentais visé. J'étais moi-même un fils de pute. Dans le sens propre du terme. J'étais un enfant non désiré, mis au monde car ma mère n'avait pas le choix. Harry s'exécuta. Ashton était tétanisé, son regard était vide, il tremblait. Je m'approchai d'Harry.

- Dégage.

- T'es fou toi !


Point de vue Ashton :

  Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Si je n'arrête pas ça tout de suite, Luke va devenir fou. Il n'aime pas qu'on lui tienne tête, j'en avais déjà fais l'expérience. Je me levai, mais mes jambes ne me tinrent plus et je m'écroulai parterre. Luke tourna la tête vers moi et vint m'aider à me relever. Au moins, il avait laissé tomber Harry.

- Ashton, je suis désolé, mais je ne comprends pas ce que ce mec fait là, dit celui-ci.

- Ce mec s'appelle Luke et si tu ne déguerpis pas très vite il va te casser la gueule une deuxième fois, marmonna le blond.

- Arrête de jouer avec Ashton.

- Je ne joue pas avec lui. Je suis amoureux de lui et il est à moi. Je ne te laisserai pas le toucher.

  Ce que venait de dire Luke me donna des frissons. Je m'assis sur le lit.

- Luke...

- Je t'aime, Ash.

  J'enfouis la tête dans mes mains. J'attendais qu'il me dise ça depuis 3 ans, et pourtant, je ne me sentais pas bien. C'était peut-être parce qu'Harry était là ? Peut-être parce que ce n'est pas le moment ?

- Et je sais que tu m'aime.

  Il avait tellement raison. J'étais capable du pire pour lui. Il me contrôlait, je n'étais pas moi-même quand il me parlait. Son sourire, ses cheveux, ses yeux, il était né pour me plaire. Mais je ne voulais pas perdre Harry. Il avait été là dans les meilleurs moments comme dans les pires, c'était mon meilleur ami. Je revoyais son sourire quand je lui avais annoncé qu'on partait en vacances tous les deux, l'année dernière. De superbes vacances.

  Harry me regarda.

- Au revoir, Ashton.

  Je ne réagis pas, et il partit. J'entendis Luke souffler de soulagement. J'étais maintenant replié sur moi-même, au milieu de mon lit. J'avais envie de pleurer. Je venais de perdre la seule chose qu'il me restait.

- Je sais à quoi tu penses, remarqua Luke en s'approchant de moi. Je suis là, moi.

- Laisse-moi seul.

- Non.

- Laisse-moi !

  Il me plaqua sur le dos et mis tout son poids sur mes épaules avec ses mains. Il se plaça au-dessus de moi.

- Tout ira bien. Je t'assure que tu n'as pas besoin de lui.

- Tu n'en sais rien ! Tu ne sais rien de ce que je ressens ! Tu ne connais rien de moi ! Lui, si !

- Je connais plus de choses sur toi que tu ne le pense.

  Il se pencha et m'embrassa sur le front. Je mis les mains sur mon visage. Je ne voulais pas le voir, je ne voulais pas qu'il m'embrasse, je ne voulais pas perdre Harry.

- Ashton ?

  Je le regardai dans les yeux.

- C'est lui...

  J'écarquillai les yeux.

- ...ou moi.

- Tu peux pas me faire ça !

  Il rit.

- Je rigole. De toute façon il reste que moi.

- Abruti.

  Je lui tournai le dos. Il continua de rire.

- Bonne nuit, dis-je froidement.

- Mais mec il est 14 heures !


Eclipse : deux semaines

  La vie reprenait son chemin normalement. Luke et moi nous retrouvions tous les jours après les cours dans le parc : il m'envoyait en éclaireur avant de sortir du lycée pour voir si son père ne l'attendait pas à la sortie. Une fois dans le parc, il jouait un peu de guitare en me regardant, ce qui me provoquait des multitudes de sensations dans mon ventre, pour m'embrasser plus tard, quand il n'y avait plus personne dans le parc. Tout allait pour le mieux, Luke venait souvent chez moi, mes parents l'adoraient, et l'appelaient même « Son* ». 

  La seule chose qu'il manquait à ma vie était Harry. Luke tentait de me prouver tous les jours qu'il suffisait à combler l'absence de mon meilleur ami mais je n'en étais pas totalement convaincu. Je ne savais pas où dormais Luke. Mais toutes les nuits je laissais ma fenêtre ouverte, et quelques matins dans la semaine, il était là, il se réveillait avec moi en me souriant, tel un ange gardien.


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 *Son : fils.

What am I doing ? (Lashton Hemwin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant