Les Chroniques de Ginny Weasley - Tome 6 : L'année des ténèbres

Chapitre 23 - La Bataille de Poudlard

Les murs se mirent à trembler. Les élèves poussèrent des cris de panique, et Rusard et Mme Pomfresh accélérèrent la cadence tant bien que mal. Demelza et Emily lui enjoignirent de rester prudente avant de disparaître dans le tunnel. D'autres combattants arrivaient encore à contre-courant des élèves évacués. Ginny leur indiquait la sortie, frustrée de ne rien pouvoir faire de plus utile que cela, se rongeant les sangs en se demandant ce qu'il pouvait bien se passer dehors.

Une fois les élèves évacués, Rusard et Mme Pomfresh firent leur retour, suivis d'une silhouette familière émergea du portrait.

— Tonks !

Elle lui sauta dans les bras, ravie d'enfin revoir sa grande sœur de cœur.

— Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t-elle en la relâchant. Tu n'es pas avec Teddy ?

— Je ne pouvais pas rester en arrière, répondit Tonks d'un ton saturé d'inquiétude. Teddy est avec sa grand-mère. Mais ma place est ici, avec Remus... Est-ce que tu sais où il se trouve ?

— Tout le monde est parti s'organiser dans la Grande Salle, ils y sont peut-être encore...

Ginny fut distraite par le passage d'Abelforth qui se dirigeait vers le lieu de la bataille en marmonnant dans sa barbe quelque chose qui ressemblait à « Peut pas dormir avec tout ce bazar de toute façon ».

Le château trembla à nouveau. Presque aussitôt après, une autre personne sortit du tunnel. Ginny la reconnut : il s'agissait de la grand-mère de Neville. Elle redressa son chapeau mangé aux mites, épousseta ses vêtements sur lesquels s'étaient déposés un peu de poussière puis se redressa d'un air digne. À ce moment-là, Harry, Ron et Hermione firent leur apparition.

— Ah, Potter, fit Augusta Londubat d'un ton cassant. Peut-être allez-vous pouvoir nous dire ce qui se passe ?

— Tout le monde va bien ? demandèrent Ginny et Tonks d'une même voix.

— D'après ce qu'on sait, oui, répondit Harry. Y a-t-il encore des gens dans le passage de La Tête de Sanglier ?

— J'ai été la dernière à l'emprunter, déclara Mrs Londubat. J'en ai condamné l'entrée. Je ne pense pas qu'il soit prudent de la laisser ouverte maintenant qu'Abelforth a quitté son antre. Avez-vous vu mon petit-fils ?

— Il est en train de se battre.

— Naturellement, répondit Mrs Londubat non sans fierté. Excusez-moi, il faut que j'aille l'aider.

Elle fila vers la sortie. Harry se tourna vers Tonks :

— Je croyais que vous étiez chez votre mère avec Teddy ?

— Je ne supportais plus de ne pas savoir ce qui se passe, ma mère s'occupera de lui. Tu as vu Remus ?

— Il devait sortir dans le parc à la tête d'un groupe de combattants. Sans ajouter un mot, Tonks se précipita hors de la salle.

— Ginny, je suis désolé mais toi aussi, il faut que tu t'en ailles, ajouta Harry. Juste un instant. Ensuite, tu pourras revenir.

Ginny, elle, n'était pas désolée du tout. Son visage s'éclaira et elle s'empressa de suivre Tonks.

— Ensuite, tu pourras revenir, répéta Harry dans son dos. Il faut que tu reviennes !

Mais Ginny ne l'écoutait plus.

Dans le couloir, les secousses que subissait le château étaient beaucoup plus fortes. L'atmosphère était saturée de poussière et plusieurs fenêtres étaient brisées. Ginny et Tonks se baissèrent au moment où un sort perdu en pulvérisait une autre. Ginny s'en approcha : d'ici, elle avait une vue sur le parc. Des éclairs rouges et verts illuminaient la nuit et des cris retentissaient à l'extérieur comme à l'intérieur du château. Une gargouille de pierre en guise de massue à la main, Graup poussait des rugissements mécontents. Le combat faisait rage, et apparemment, il se rapprochait des portes du château. Ginny sortit sa baguette et visa un groupe de Mangemorts, mais rata son coup. Tonks lui prêta main forte.