Chapitre 19 - Le Rafleur raflé

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Colin grimaça en remuant les doigts.

— Ça te fait toujours souffrir ? demanda Simon.

Colin acquiesça. Simon avait volé un kit à pharmacie d'urgence chez des Moldus peu après leur transplanage, puisque ni Sloane ni lui n'avait de connaissance en magie de soin, mais ils n'en avaient pas plus en médecine moldue et ils avaient dû se débrouiller comme ils avaient pu pour arrêter l'hémorragie et panser la blessure.

Cela aurait pu être pire, relativisait Colin. Pour quelqu'un qui transplanait pour la première fois, sans entraînement préalable, sous le coup de la panique, Simon avait accompli un petit miracle qui aurait soufflé l'examinateur du permis de transplanage le plus aguerri. Un doigt en moins, ce n'était pas grand-chose, en termes de désartibulation. Sloane avait perdu un ongle, ce qui n'était pas très grave non plus. Ce transplanage aurait pu avoir des conséquences bien plus catastrophiques...

Deux mois après l'incident, Colin souffrait toujours, mais c'était enfin supportable. Il avait passé de longues heures d'agonie dans le squat londonnien où ils avaient trouvé refuge après avoir atterri dans un square désert mal famé dans la banlieue de la capitale. L'endroit était occupé par des toxicomanes et des sans-abris moldus et était à des lieux du confort domestique de la chaumière des Pickett. Colin avait longtemps craint que le manque d'hygiène ne fasse qu'empirer la blessure, mais par miracle, elle ne s'était pas infectée et ne cicatrisait pas trop mal. Il n'avait toutefois pratiquement pas bougé du squat pendant ces deux mois. Quelqu'un restait en permanence avec lui, soit Sloane ou Simon, afin d'éloigner les Moldus qui lui chercheraient des noises. Tout le monde n'était pas très heureux de les voir ici. Sloane avait forcé l'homme qui servait de chef aux squatteurs à les accepter en lui faisant peur avec un tour de magie. Depuis, ils avaient droit à leur propre chambre où ils dormaient tous les trois sur un vieux matelas défoncé qui était infesté de puces de lit avant que Sloane se charge de le nettoyer par magie. Celui qui n'était pas chargé de veiller sur Colin allait voler de la nourriture.

— Peut-être que tu devrais rester sur la touche, décréta Simon.

— Non. On prépare ce plan depuis des semaines. Il vaut mieux y aller tous les trois, même si je ne peux pas faire de magie.

— Il a raison, renchérit Sloane sans les regarder, les yeux rivés sur la fenêtre. On ne peut pas changer le plan à la dernière minute. Il vient avec nous.

Sloane avait changé aux cours des dernières semaines. Elle avait toujours été réservée, mais elle était devenue dure, dépourvue de remords. Elle n'avait qu'un objectif en tête : retrouver sa sœur. Et elle n'avait pas lésiné sur les moyens.

— Tu es sûre que tu es prête ? lui demanda Simon.

— Je me suis entraînée.

— Je confirme, répondit Colin.

Il avait servi de cobaye à Sloane afin qu'elle pratique le sortilège de l'Imperium jusqu'à le maîtriser à la perfection. Ils en auraient besoin pour mettre leur plan à exécution.

— Il est temps d'y aller.

Sloane et Simon prirent soin de changer leur apparence à tous les trois, se vieillissant considérablement. Ils s'y étaient également entrainés, faisant de leur mieux étant donné que les sorts de métamorphose humaine étaient abordés en sixième année, qu'ils n'avaient pas eu l'occasion de suivre. Heureusement, ils avaient pu se baser sur quelques maléfices bien connus des élèves dès leur première année pour se faire pousser des barbes, par exemple. Leurs cheveux étaient assez longs comme ça. Ils avaient dû coudre différentes pièces de tissu noir pour confectionner des robes de sorciers rapiécées à passer au-dessus de leurs vêtements moldus miteux, mais ils devraient se contenter de ce qu'ils avaient et espérer que tout se passe pour le mieux.

Les Chroniques de Ginny Weasley - Tome 6 : L'année des ténèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant