Chapitre 1 : Une guérison

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Je marchais d'un pas rapide sur le sentier menant à la ville nommée Bree. Mon sac remplit de plantes et de décoctions pesait sur mes épaules. Mon épée tapait contre ma jambe à chacun de mes pas tandis que ma cape flottait derrière moi, ma capuche remontée sur mes cheveux. Les personnes que je croisais ne me portaient aucune attention pour mon plus grand plaisir.

J'arrivai finalement dans la ville et allait directement vers la maison où mes soins étaient attendus. Je frappai doucement à la porte et attendis que l'on vienne m'ouvrir. Après quelques secondes la porte pivota sur une jeune femme blonde dont les yeux bleus étaient cernés. Je me penchais un peu en avant tout en me présentant.

- Je suis Isidore la guérisseuse.

La jeune femme se pencha à son tour et s'effaça pour me laisser entrer. Je passai devant elle et pénétrai dans la petite maison de ville. Celle-ci était plutôt sombre, en grande partie en bois. La pièce de vie avec la cuisine me faisait face tandis qu'un escalier menant à l'étage supérieur longeait le mur de gauche. La jeune femme me fit signe de la suivre dans ces escaliers. Elle gravit lentement les marches, une main sur la rampe l'autre sur le mur. Cette femme était épuisée et ses pas incertains. Arrivée sur le palier, j'entendis une toux sèche provenir d'une porte à droite. La porte entre-ouverte me montra une enfant, blonde également, allongée dans un grand lit. La toux secoua son petit corps amaigris. Je n'eus pas le temps de m'approcher de la porte qu'un homme sortit violement de la pièce en se postant devant l'entrée.

- Qu'est-ce qu'elle fait là elle ?!

Sa voix grondante fit trembler la jeune femme à mes côtés. Celle-ci s'avança vers son époux.

- Gervold, s'il te plait. Elle peut guérir Fara...

- Ferme-là !

Il se tourna vers moi brusquement.

- Sors de chez moi sorcière ! Espèce de....

Je ne bougeai pas, attendant qu'il finisse de passer ses nerfs. Ne se calmant toujours pas, il devint violent dans ses gestes, s'approchant colériquement de sa femme. Je vis sa main se lever vers le visage de celle-ci. Sans hésitation je me plaçai devant la jeune femme en saisissant le bras de l'homme. Profitant de sa force, je tournai pour passer dans son dos en maintenant son bras. Il hurla tandis que sa femme s'approchait de moi paniquée. Je lui lançai un regard de mise en garde. Elle me regarda d'un air apeuré mais n'osa pas avancer plus. Je me penchai ensuite vers son mari à qui je tordais le bras.

- Ecoutez moi monsieur, votre femme m'a fait demander car votre enfant est gravement malade et qu'aucun autre médecin n'a trouvé de remède. Mais moi je peux peut-être vous aidez. Alors laissez-moi essayer, je ne demanderais aucune rémunération si j'échoue.

Il grogna mais arrêta de gesticuler. Je le relâchai doucement tout en m'éloignant d'un pas. Il se tourna vers moi, les épaules légèrement voutées et je pu voir alors qu'il semblait tout aussi épuisé que sa femme.

- Allez-y...

Il m'ouvrit la porte de la chambre, me laissant alors voire totalement l'enfant. Celle-ci était très pâle, sa peau presque translucide était plaquée sur ses os. Une nouvelle quinte de toux la secoua. Je fis un pas vers la chambre, mai le père se posta à nouveau devant moi.

- Si jamais vous lui faites du mal, je vous tue. Est-ce clair ?

Je relevai le regard et croisai ses iris brune emplie de colère.

- Limpide. Laissez-moi faire maintenant.

Il me laissa passer devant lui puis m'emboita rapidement le pas. Je posai mon sac à côté du lit et me penchais au-dessus de l'enfant. Celle-ci ne devait pas avoir plus de 7 ans. Je passai une main au-dessus de son visage sans la toucher, laissant mon esprit la sonder. Je senti de la chaleur humide sur ma main, signe de fièvre. Je laissai ma main descendre sur son thorax et fermai les yeux. Sa respiration était sifflante et son pouls faible. Son corps n'allait pas tarder à lâcher. Je continuai mon inspection et descendis encore ma main. Sans la toucher, je passai sur l'abdomen, le bas ventre puis les jambes sans rien détecter de plus. Je me redressai alors pour saisir mon sac. J'en sortie trois petites fioles identiques contenant une décoction à base d'athelas, de thym et de camomille. Je sortis également mon pilon et mortier en bois ainsi que de petites feuilles vertes duveteuses, de la menthiole. Je m'assis au bord du lit et commençai à écraser les feuilles avec mon pilon sous les regards inquiets des parents. Quand les feuilles furent suffisamment broyées, j'ajoutai quelques gouttes d'huile de graines. En mélangeant encore quelques secondes, j'obtiens une pâte verte très clair sentant l'air d'hiver. Je transvasais ma préparation dans un petit pot puis rangeai mon matériel. Je pris ensuite une petite fiole et l'ouvris tout en m'adressant aux parents.

Les périples d'une guérisseuse - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant