Chapitre 11 : Un instant de solitude

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Nous marchâmes dans un silence pesant, descendant la pente raide de la montagne. Nous arrivâmes finalement sur un sol fait de terre et d'herbe sèche à la tombée de la nuit. Malgré mon cœur lourd, je senti un poids disparaitre. La nature reprenait peu à peu du terrain, me donnant une nouvelle vitalité. Quand Aragorn accepta enfin de faire une pause, la nuit était tombée. Seul le bruit du vent secouant l'herbe de la plaine s'entendait. Je fermai alors les yeux, appréciant le vent frais soulever quelques mèches de mes cheveux. Je vis un peu plus loin la compagnie installer un petit camp, sans feu afin de ne pas attirer l'attention des orques. N'ayant pas envie de contact avec les autres, je restais éloignée, allongée sur le dos, les mains agrippées à l'herbe et les yeux scrutant le ciel étoilé. Des bruits de pas me sortir néanmoins de mon état méditatif.

- Vous ne devriez pas restée aussi éloignée du groupe.

Je tournai la tête sur le côté pour voir Legolas debout à côté de moi, le visage tourné vers le ciel. Je pris le temps d'observer ses longs cheveux brillant d'une lueur argentée sans la lumière de la lune. Ils voletaient autour de son visage taillé dans du marbre blanc, parfait... Je finis par me détourner pour retrouver la vue des étoiles. Nous ne parlâmes pas durant plusieurs minutes avant que je me tourne à nouveau vers lui. Il était toujours debout, le regard vide.

- Pourquoi ne dormez-vous pas ?

Il s'était adressé à moi d'une voix basse, presque en chuchotant. Je soupirai en m'asseyant.

- Comment dormir quand on est rongé par le tourment ?

Il baissa finalement le regard sur moi.

- Gandalf n'est pas tombé à cause de vous.

- Mais peut-être aurait-il pu survivre grâce à moi.

L'elfe fini par s'asseoir non loin de moi.

- Il aurait pu également sauter afin d'éviter le fouet... Nous aurions aussi pu passer par le Rohan et non par les mines. Mais peut-être aurait-il été tué par des orques que nous rencontrions plus loin ?

Il se tu, me laissant réfléchir à ses paroles. De ce point de vue, en effet, avec des « si » le monde serait bien différent. L'odeur de menthe monta à nouveau vers mes narines, me rappelant que je portais toujours sa cape. J'entrepris de défaire l'attache sous mon cou quand une main saisie les miennes.

- Gardez-là. Vous en avez encore besoin.

Je relevai le regard vers l'elfe qui s'était rapproché.

- N'avez-vous donc jamais froid ?

Il secoua la tête en se redressant.

- Nous les elfes, sommes moins sensible aux températures.

J'hochai la tête, en continuant de faire mentalement la liste de tout ce dont les elfes sont capables. Cela commence à faire beaucoup...

- Pourquoi ne soignez-vous pas votre blessure ?

Je sortis de mes pensées en me tournant vers l'elfe.

- Quelle blessure ?

Je m'inspectai, me tâtant l'ensemble du corps. L'elfe finit par préciser sa pensée.

- Sous votre joue, dans votre cou.

Je passai ma main sur le côté gauche de mon visage ainsi que dans mon cou. Quelques piques de douleur accompagnèrent se passage, m'arrachant une grimace. Je soupirai en fouillant ma besace pour tenter de trouver une petite fiole bleue. Mais à la lueur de la nuit, il fallait bien reconnaître qu'aucune couleur n'était distincte. Dépitée, je sortie plusieurs petites fioles et entrepris de les sentir afin d'identifier celle qui correspondait à la cicatrisation.

Les périples d'une guérisseuse - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant