Chapitre 7.2 : Préparation

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Nous arrivâmes devant la grande salle après quelques minutes de marche silencieuse dans les couloirs du palais. Cela ne fut pas gênant, même si je ne me sentais pas vraiment à l'aise en compagnie du rôdeur. Il me fit signe de le précéder pour pénétrer dans la salle. Quelques têtes se tournèrent dans notre direction, notamment l'ensemble de la compagnie assise ensemble. Les hobbits me firent de grands signes, le sourire aux lèvres. Je m'avançai vers eux, Aragorn sur mes pas.

- Dame Isidore, vous voilà enfin !

- Cela fait deux jours que nous ne vous avons pas vue à table !

Je souriais doucement aux cousins tandis que Sam se décalait pour me faire une place entre lui Frodon.

- Vous avez une petite mine dame Isidore. Est-ce que tout va bien ?

Je m'installais aux côtés du hobbit tandis que le rôdeur s'installait en face de moi à côté de Gandalf et de Legolas.

- Oui maître hobbit, ne vous en faites pas.

Frodon releva la tête.

- Pourquoi n'êtes-vous pas venue manger ?

Je pris une bouchée avant de répondre.

- J'ai été absorbée par mes préparations.

Les cousins se regardèrent avant que Merry ne s'exclame :

- Vous n'avez ni mangé ni dormi depuis hier ?!

Je mangeais silencieusement, prenant mon temps pour répondre. Le silence régnait tandis que tous les hommes de la compagnie m'observaient. Je sentais leur regard me brûler, me juger, attendant certainement que je commette un impair.

- Je devais préparer ma récolte pendant qu'elle était encore fraîche.

Les hobbits s'observèrent, ne comprenant pas pourquoi je n'avais pas mangé. Une voix d'homme s'éleva sur ma droite tandis que je terminai ce que j'avais dans mon assiette.

- Cela est totalement irresponsable de votre part. Notre compagnie part dans deux jours pour un voyage long et très difficile et vous ne prenez pas soin de vous.

Je relevais la tête et toisais Boromir d'un regard noir.

- Navré, mais en tant que guérisseuse, j'ai des préparations à faire. Je ne pouvais pas laisser des plantes que j'avais cueillis mourir sans en tirer une utilité.

Je me levai en reposant mes couverts.

- Maintenant, si vous trouvez que mon travail est trop chronophage et m'empêche d'avoir une hygiène de vie irréprochable, selon votre propre appréciation, vous savez où se trouve mon laboratoire pour venir m'apporter votre aide au combien si précieuse !

Je fis un bref signe de tête à l'ensemble de tablée en lançant un regard d'excuse aux hobbits, et partie de la salle d'un pas colérique. Mes pas m'amenèrent dans les jardins où je pris une profonde inspiration afin de me calmer. J'écoutai le chant des oiseaux en fermant les yeux afin d'essayer de calmer mes nerfs. Les hommes avaient constamment besoin de régenter la vie des femmes et leur dire ce qui est bon pour elles. Cela m'exaspérait... Je rejoignais le grand chêne où je méditais avec le magicien gris. Arrivée sous ses feuilles, je m'asseyais contre son tronc en laissant mes mains courir le long de ses racines. Ce contact m'apaisa immédiatement, ma respiration se calma, me faisant soupirer d'aise. Je me laissai aller contre le tronc de l'arbre en relâchant l'ensemble de mes muscles. Je sentis les courbatures dues à la fatigue s'atténuer et mon esprit partie lentement vers l'inconscience.

  Je me réveillais le lendemain dans ma chambre sans avoir compris comment j'y étais atterris. Je m'étirais en baillant puis me redressai dans mon lit. Le soleil était levé depuis quelques minutes seulement, éclairant faiblement les arbres présents devant ma chambre. Je passais mes jambes sur le côté de mon lit pour me lever. J'avais toujours les habits de la veille sur moi. Perplexe, je m'observai dans le miroir. Mes cheveux étaient en bataille, et des cernes soulignaient mon regard. J'avais dû m'endormir contre le chêne et quelqu'un m'a ramené dans mon lit pour que je finisse mon somme jusqu'au lendemain. Je soupirai, légèrement gênée, me demandant qui pouvait bien m'avoir ramené dans ma chambre. Je me nettoyais rapidement le visage avant de sortir de ma chambre. Devant ma porte, j'hésitais sur le chemin à prendre. La salle de repas ou la cuisine ? J'étais toujours devant la porte de mon chambre lorsqu'une tornade rousse se posta devant moi.

Les périples d'une guérisseuse - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant