Les périples d'une guérisseuse - Tome 1

Chapitre 10.2 : La Moria

Nous avons marché "une journée" en plus avant que Gandalf ne s'arrête à nouveau.

- Je ne me souviens plus...

Il se frotta la barbe en observant les deux chemins face à lui. Il finit par s'asseoir en sortant sa pipe. Une pause s'imposait. Je m'approchais de Boromir qui s'était assis sur un rocher près de Gimli.

- Seigneur Boromir, comment se porte votre épaule ?

Il me sourit en la remuant.

- Parfaitement bien. Vos soins sont très efficaces !

Je souris en hochant la tête.

- Peut être viendrez vous me voir plus tôt la prochaine fois.

Il passa sa main dans ses cheveux en répondant.

- Je n'hésiterai pas, Ma Dame.

- Très bien. Cependant...

Il m'observa en haussant un sourcil.

- Je ne suis pas une dame. Arrêtez de m'appeler ainsi. Je ne suis ni noble, ni de bonne famille.

Il m'observa quelques secondes avant de répondre.

- Pourtant, vous méritez ce titre, plus que n'importe quelle autre dame.

Je croisai son regard, cherchant la sincérité. Il soutient mon regard, on ne peut plus sérieux. Je sentis le rouge me monter aux joues face à tant de franchise. Je le remerciai d'un signe de tête avant de me détourner pour rejoindre les hobbits. Gênée, je m'asseyais en tailleur, sans un mot. Pippin s'agita puis soupira en appelant son cousin.

- Merry.

- Hum...

- J'ai faim.

J'entendis quelques soupirs mais un sourire étira mes lèvres. Je saisis un sachet de fruits secs que je lançais au hobbit affamé. Il le rattrapa maladroitement en me remerciant. Je lui souris tout en regardant Gandalf et Frodon qui discutaient. Gimli arriva à côté de moi.

- Et vous, jeune guérisseuse ? Ne mangez-vous pas ?

Je secouais la tête.

- Non maître nain, je n'ai pas particulièrement faim.

- Vraiment ? Je ne sais pas comment vous faites !

- Mon organisme ne demande pas autant d'énergie que les vôtres.

Gandalf se redressa en désignant le couloir de gauche.

- C'est par là.

Merry accouru à côté de lui.

- Cela vous est revenu ?

- Non, mais si l'air est moins nauséabond par ici. Dans le doute Meriadoc, suivez toujours votre flaire.

Nous descendîmes de nouvelles volées de marches avant d'entrer dans une vaste salle. Gandalf illumina plus fort son bâton afin d'éclairer. Je restai bouche-bée devant la grandeur de la salle. De gigantesques colonnes encadraient la salle au sol de marbre noir. Je marchai en regardant la magnificence qui nous entourait. Les yeux en l'air, je tournai sur moi-même admirant cette salle à l'architecture extraordinaire. Soudain Gimli s'élança en courant vers une porte sur un côté. Nous le suivions d'un pas rapide, ne comprenant pas ce qui lui prenait. Nous l'entendîmes crier tandis que nous rentrions dans la salle. Des cadavres jonchaient le sol et une stèle trônait en son centre. Gimli était agenouillé devant, pleurant. Gandalf se pencha et lu le nom inscrit.

- « Ici gît Balin, fils de Fundin, Seigneur de la Moria ». Il est mort. C'est ce que je craignais.

Le magicien posa sa main sur l'épaule du nain. Legolas, tendu regardait la porte d'un air inquiet.