Les périples d'une guérisseuse - Tome 1

Chapitre 7.1 : Préparation

Je passais les trois jours suivants le conseil, avec Gandalf à « écouter » la nature et dans mon laboratoire à préparer des potions et onguents pour le périple qui nous attendait. Le matin, Gandalf s'évertuait à me montrer ce que la nature pouvait offrir comme ressource de magie. J'étais assise en tailleur à même le sol, à essayer de laisser mon esprit parcourir la flore environnante. Malheureusement pour moi, mon esprit n'était apparemment pas prêt à se laisser aller à la communion avec la nature. Le magicien essayait tant bien que mal de me rassurer :

- Jeune Isidore, ne soyez pas aussi dépitée, être capable de laisser son esprit quitter son corps n'est pas la chose la plus aisée à faire. Vous devez pour cela créer un lien de confiance avec l'esprit de la nature.

Je grognai en m'allongeant dans l'herbe, délassant mes muscles endoloris par la position. Je fermais les yeux quelques instants avant de finalement me redresser sur les coudes.

- Maître Gandalf, que-suis-je ?

- Que voulez-vous dire Isidore ?

- Qui suis-je ? Je ne suis pas une Istari comme vous, ni une elfe. Alors, que suis-je ? D'où vient ma magie ?

Le magicien garda le silence quelques secondes, me faisant me tourner vers lui. En croisant mon regard, le magicien me souris tristement en secouant la tête.

- Pour être honnête, je ne sais pas. Je pensais connaitre toutes les espèces vivantes en Terre du Milieu, mais force est de constater mon ignorance.

Je me redressai totalement en position assise pour faire face au magicien.

- Alors comment savez-vous de quelle façon m'enseigner la magie naturelle ?

- Douteriez-vous de mes capacités jeune guérisseuse ?

Je pris le temps de l'observer quelques secondes. Le magicien ne paraissait pas en colère, mais réellement intéressé par ma réponse lui permettant de jauger la confiance que je lui portais. Je lui répondis alors sincèrement.

- Je ne doute pas de vous maître magicien. Votre connaissance est bien plus grande que ne sera jamais la mienne. Je me demandais réellement si vous aviez une idée de ce que j'étais...

Je quittai son regard gris pour plonger le mien vers le magnifique panorama de Fondcombe. Mon regard se perdit dans les montagnes au loin où s'écoulaient de gigantesques cascades. Mon aventure en terre elfique avait remué toutes les questions que j'avais fait taire il y a de ça plusieurs années. Après la mort prématurée de mes parents, j'avais enfoui mes origines et ma magie ne comprenant pas d'où elles venaient mais réalisant qu'elles me créaient bien trop de problèmes. Désormais, tout ressurgissait. Toutes ses questions sans réponses me donnèrent la migraine. Je me massai les tempes en plissant les yeux.

- Cela suffira pour aujourd'hui. Allons-nous restaurer jeune Isidore.

Au soir du dixième jour, notre départ fut annoncé. Cinq jours. Il nous restait cinq jours pour nous préparer à ce long voyage. Je n'avais pas pu reprendre mes entrainements au maniement à l'épée car Glorfindel avait d'autres occupations. Par contre, mes matinées en compagnie du magicien perdurèrent. Je réussi après plusieurs heures à ressentir l'arbre sous lequel j'étais assise. Ce sentiment fut court, mais très intense. Le soir de cette réussite, j'allais à la table du seigneur Elrond. Celui-ci m'offrit un petit signe de tête.

- Bonsoir jeune Isidore. Je vois dans votre regard que vous avez quelque chose à me dire.

- Bonsoir seigneur Elrond. Ce n'est pas une annonce, mais plutôt une requête.

Il haussa les sourcils, me montrant que j'avais toute son attention.

- Il me manque des plantes pour mes préparations. Je souhaite alors demander votre accord afin que je puisse sortir en forêt.