14. Un train pour nulle part

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Dans le chapitre précédent : Snape et Jedusor comprennent que les meurtres en série touchant les familles des agents de police sont commandités de loin par un mystérieux superviseur. Malheureusement, une des meurtrières, Jane Robinson, subit des représailles pour s'être rendue à la police et se fait tirer dessus. Dans le même temps, Jedusor se prend une balle à la jambe et les archives du commissariat brûlent. Snape comprend que les deux enquêtes sont devenues dangereuses et veut qu'Harry obtienne son permis de port d'armes. D'ici là, la jeune recrue a pour mission d'aller faire un petit tour à l'hôpital...

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-Hôpital St Thomas- Londres,11h15-

Tom se sentait de bonne humeur. Il y avait quelque chose de reposant à être allongé là dans cette pièce aux murs blancs, hors de portée du sérieux habituel qu'il devait arborer en permanence. Il ne sentait pas sa jambe, qui était sous anesthésie, et à vrai dire il se sentait un peu plus faible qu'à l'habitude. Pour autant, il irradiait de cette drôle d'humeur douce et inébranlable qui lui donnait cet air détendu.

Alors quand Harry avait débarqué dans la petite pièce quelques secondes plus tôt s'attendant à y trouver le mur de froideur bien connu, il avait eu un petit froncement de sourcil étonné : voir l'inspecteur Snape rire était un évènement à la probabilité plus élevée que celle de voir l'inspecteur Jedusor décontracté. Si les probabilités commençaient à se liguer contre lui, Harry craignait que sa journée ne fût pas des meilleures...

De son côté, en voyant Harry entrer dans la pièce, Jedusor ne fut pas du tout surpris : il fallait bien que Snape envoie ses troupes jouer les sentinelles, et qui de mieux qu'Harry Potter pour s'acquitter de cette tâche importune ?

« M. Potter, accueillit-il d'une voix posée et presque amicale, que me vaut cette visite ?

-Bonjour inspecteur, répondit Harry qui s'était adossé à la fenêtre, comment va votre jambe ?

-Hum, eh bien il faudra un peu de temps avant que je sois de nouveau sur pied mais la balle a été retirée et il ne devrait pas y avoir de complications. A-t-on réussi à trouver des informations sur notre superviseur ?

-Malheureusement non, mais c'était plutôt prévisible, répondit Harry d'un ton neutre.

-Oui en effet, confirma Jedusor avant d'ajouter, l'air pensif, comment allez-vous en ce moment M. Potter ? »

Harry fut d'abord surpris par la question de l'inspecteur, mais il pensa que peut-être celui-ci avait une quantité non-négligeable de morphine dans l'organisme, ce qui justifiait son amabilité apparente. Après un léger temps de flottement, Harry répondit :

« Aussi bien que quelqu'un qui travaille sur des meurtres inspecteur.

-Hum oui, mais nous travaillons tous plus ou moins souvent sur des meurtres M. Potter et je peux vous affirmer que nous sommes tous d'humeurs très différentes. Laissez-moi reposer la question autrement, êtes-vous épanoui dans ce que vous faites ? »

Mais qu'est-ce qu'il me fait là Jedusor, se demanda intérieurement Harry, chez qui la confusion venait de remplacer la surprise initiale.

Devant l'air perplexe et l'absence de réponse du brun, Jedusor poursuivit en observant attentivement le plus jeune :

« Quelque chose a changé chez vous depuis la dernière fois que nous nous sommes croisés. Vous semblez plus... plus vivant, plus dynamique ! Mais vous avez toujours l'air un peu éteint. Je vous ai beaucoup observé M. Potter, et je pense – simple avis personnel - que vous vous laissez porter, et qu'en réalité vous vous êtes toujours laissé porter. Avez-vous déjà réellement choisi à quoi allait ressembler votre vie ? Je ne le crois pas. Vivez-vous même réellement ? Je ne le crois pas non plus. »

Inspecteur Snape [Snarry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant