16. Rendez-vous chez Gellert

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-Londres, 8h30-

« C'est simple, je prends l'information en premier pour avoir la vérité la plus pure, l'originelle. Après, seulement, mon père étouffe sa diffusion aux autres médias et journalistes.

-C'est dégueulasse de faire ça, lança franchement la voix d'Harry au milieu des bruits de la circulation et de l'écoulement doux-puissant de la Tamise.

-Que veux-tu Potter, l'information, c'est le pouvoir. Il faut être naïf pour croire que tout le monde y a accès. Je ne suis pas un mauvais journaliste : tout ce que j'écris est vrai et honnête. Nous mettons juste en place des stratégies pour éviter le désordre. Et c'est pas comme si on faisait ça à chaque fois. »

Harry et Drago surplombaient le fleuve londonien, assis sur le sol de pierres froides de l'avenue piétonne, les jambes pendantes entre les petits piliers blancs les empêchant d'accéder à l'eau. À leurs côtés, le London Eye, immobile, observait tout comme eux le grand bâtiment blanc de New Scotland Yard, de l'autre côté de la rive.

« Si tu étais un bon journaliste, tu saurais que la vérité est rarement pure et jamais simple.

-Je suis un bon journaliste, parce que je sais que ce que tu viens dire tu l'as piqué à Oscar Wilde.

-Ça n'a rien à voir avec du journalisme.

-Si : j'ai les informations.

-Un journaliste dont le père possède la moitié des médias du pays, c'est de la triche.

-Dixit le mec qui s'est fait pistonner aussi, répliqua Drago en ricanant, et qui travaille lui-même sur l'affaire de la mort de ses parents. C'est vrai que tu es parfaitement en règle Potter, ça m'avait échappé dites donc.

-Touché, admit le brun.

-Donc pour en revenir à Grindelwald, reprit l'autre plus sérieusement malgré son petit sourire victorieux, les fuites vont venir de la prison elle-même, les gardiens, les familles, les prisonniers entre eux, ceux qui trouvent le moyen de communiquer avec l'extérieur. Je dirai qu'il faut minimum une journée pour que l'information sorte de la prison, deux autres pour que Londres soit au courant. Donc trois jours pour assurer notre contrôle des médias. C'est suffisant.

-Et comment est-ce que ton père s'y prend ?

Drago haussa un sourcil :

-Franchement Potter, au vu de ton innocence tu ne veux pas savoir.

-Mon innocence ? répéta ledit Potter, je sais pas où t'as lu ça, mais c'était de la mauvaise presse.

-Que tu crois, ricana le blond, moi je te dis que tu es trop innocent pour le monde merveilleux de la police criminelle.

-Eh bien pourtant je suis là, grommela Harry, et jusqu'ici tout va bien. Et puis il y a plein d'autres gens qui sont encore plus « innocents » que moi comme tu dis.

-Comme qui ?

-Eh bien, Remus pour commencer, si tout le monde était comme lui Scotland Yard n'existerait même pas ; Luna Lovegood même si elle n'est qu'à l'accueil, et puis... Minerva peut compter aussi.

-Non Minerva ne compte pas, elle a la justice dans le sang, elle est parfaite pour ça.

Harry resta pensif quelques instants.

-Tu sais ce qui lui est arrivé pour qu'elle soit rétrogradée de son poste d'inspectrice ?

-Non, je n'ai jamais réussi à le savoir, admit Drago, personne n'en parle, je n'ai pas trouvé d'archives de presse et Severus n'a jamais voulu me le dire par respect pour elle. Mais ça a dû être assez grave pour que ce soit aussi tabou maintenant !

Inspecteur Snape [Snarry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant