17. Correspondances

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-Le lendemain, Commissariat Shacklebolt, 9h30-

Mes contacts m'ont rapporté avoir aperçu des individus rôder autour de la maison des Potter. À votre place j'irai jeter un coup d'œil. - C. O'Drake.

De mieux en mieux, songea Severus en posant son téléphone portable sur son bureau, il se faisait déjà une joie d'annoncer la nouvelle à Potter.

Potter qui, assis à son propre bureau en face du sien, les bras croisés, avait l'air plongé dans une intense réflexion. Les deux hommes attendaient la visite du directeur Dumbledore, qui devait venir faire un point sur leur échange de la veille. Remus et Minerva continuaient leurs recherches avec Célestin O'Drake. L'inspecteur devinait que le garçon en face de lui repassait leur conversation de la veille avec Gellert Grindelwald.

Harry avait mis de côté toute la conversation autour de sa relation avec Snape. Il avait décidé de ne pas y croire, parce qu'il ne faisait pas confiance au potentiel social et amoureux du plus grand criminel de tous les temps londoniens. Mais il se demandait quand même si Snape avait regardé les enregistrements pour savoir ce que Grindelwald lui avait dit pendant ces deux minutes. D'après l'attitude de l'inspecteur, qui s'il avait l'air peut-être un peu plus fatigué que la veille n'avait rien changé à son comportement habituel, il était quasi certain qu'il n'avait pas ne serait-ce qu'effleuré les enregistrements. Mais Dumbledore, lui, avait bien dû les regarder un peu plus tard dans la journée... Il chassa cette pensée d'un petit mouvement de la tête : non, ce n'était pas son problème, puisqu'il n'y avait rien entre lui et Snape ; il fallait avant tout élucider leurs deux affaires en cours. C'était la seule et unique priorité. Et il y avait un détail dans tout ce qu'avait dit le criminel qui travaillait particulièrement le plus jeune : une personne, dont il était proche, l'avait trahi. Harry leva la tête vers l'inspecteur et demanda :

« Dans votre enquête sur les activités de Grindelwald, avez-vous trouvé quoi que ce soit sur un homme dont il aurait été très proche ?

-Pas que je sache, répondit Snape en réfléchissant un peu, mais quand Jedusor a obtenu - assez soudainement je dois dire - les éléments pour remonter jusqu'à Grindelwald, il ne les a pas partagés avec nous. Nos missions consistaient en priorité à infiltrer le réseau pour le fragiliser de l'intérieur et faciliter l'arrestation de Grindelwald.

-C'est quand même étrange, quelqu'un qui trahit d'un seul coup comme ça, la personne dont il est certainement le plus proche. Et Jedusor aurait dû en plus divulguer son identité au moins pour complicité non ? On ne peut pas être un proche du plus grand criminel de l'Angleterre sans avoir soi-même les mains un peu mouillées, si ?

-Le proche en question a tout à fait pu divulguer les informations nécessaires à notre enquête sans se dévoiler.

-C'est vrai. Mais alors c'était une personne qui avait accès à toutes ces informations. Et Grindelwald a dit qu'il n'avait pas vraiment de successeur, pourtant cette personne-là était plutôt bien placée, non ?

-En effet, acquiesça Severus, mais cela suppose que la personne en question ait été d'accord avec les agissements de Grindelwald, et on ne peut pas en être sûrs. Et à ce moment-là, cela peut même expliquer l'acte de dénonciation.

-Hm hm, Harry réfléchissait, mais alors c'est quelqu'un qui sait ne pas laisser de trace. Ce n'est pas à la portée de tout le monde. Et notre superviseur aujourd'hui ne laisse aucune trace lui non plus.

-Une seule et même personne ? Pourquoi envoyer Grindelwald en prison si c'est pour commettre des crimes similaires des années plus tard ? Ce n'est pas cohérent.

-Pourquoi être proche du plus grand criminel britannique si on n'est pas un peu cinglé soi-même ?

-Je peux vous assurer que ce n'est pas forcément lié.

Inspecteur Snape [Snarry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant