L'humeur de Stiles n'était pas très bonne. En fait, on pouvait carrément dire qu'elle était mauvaise. Sa journée ne s'était pas déroulée comme il l'aurait voulue. En effet, il avait déjà rêvé mieux. Comment dire... Il aurait bien aimé ne pas essuyer deux mauvaises notes en une journée – s'il avait eu deux hors sujets, ce n'était pas parce qu'il s'était trompé, les professeurs manquaient simplement d'ouverture d'esprit ! Rester tendu, sur ses gardes et tout faire pour éviter une bagarre entre loups-garous en plein lycée ne l'avait pas aidé à réviser pour le contrôle qu'il avait en fin d'après-midi et qu'il avait, naturellement, complètement raté. La menace qui planait toujours l'avait grandement perturbé au point de lui faire oublier ce qu'il savait déjà si bien qu'aux yeux du professeur, Stiles était passé pour un touriste. Un simple touriste. Une insulte pour celui qui récoltait toujours d'excellentes notes sans faire trop d'efforts. Le génie moyen. Le genre de génie pour qui tout devenait plus compliqué à cause d'éléments extérieurs peu normaux. L'on pouvait donc remercier le surnaturel pour sa future note en-dessous de la moyenne.
Stiles rentrait donc chez lui dans l'optique de tout oublier de sa journée catastrophique, de se détendre, de se changer les idées. Cependant, rares étaient les choses qui se passaient comme prévu lorsque l'on s'appelait Stiles Stilinski. Si le bazar qui l'attendait n'était pas d'ordre surnaturel, c'était tout aussi... Embêtant.
La première chose qui tendit Stiles fut la présence de deux voitures garées sur des places habituellement inoccupées, près de chez lui. La seconde fut, lorsqu'il ouvrit la porte de sa maison, la présence de plusieurs voix qui semblaient discuter de manière animée. La troisième fut la reconnaissance desdites voix par l'hyperactif qui préféra rester dans le déni. Non, bien sûr que non, cela ne pouvait pas être eux, ces gens qu'il abhorrait au sens littéral du terme. Son père, bien sûr qu'il l'aimait. A en mourir, même. Mais eux... Ne t'inquiète pas, Stiles, c'est la fatigue, tu délires. Ils ne sont pas là. Ceux qui discutent avec papa, ce sont ses collègues, rien de plus. Moui. La ford bleue à l'extérieur lui rappelait toutefois bien quelque chose mais il refusa de laisser ledit quelque chose le perturber plus que de raison. Déjà que sa journée n'avait pas été des plus agréables, il serait peut-être mieux pour lui qu'il ne se pourrisse pas la soirée avec une anxiété inutile.
Oui, évidemment.
Mais voir son reflet multiplié par deux en arrivant dans le salon ne faisait pas partie de son programme, c'était même tout l'inverse. Deux paires d'yeux ambrés indifférentes se posèrent sur lui tandis que celle, océan, de son père, le toisait joyeusement.
- Fiston ! Te voilà enfin !
Stiles ouvrit la bouche d'étonnement et celle-ci forma un « o » parfait tant il était surpris. Il devait être sacrément fatigué, pour imaginer voir ses frères ici, chez lui. Dans sa maison. Habitée uniquement par son père et lui, les deux loustics l'ayant quittée il y a longtemps.
- Stuart et Thomas sont arrivés il y a à peine vingt minutes, ils attendaient ton retour avec impatience.
Mais Stiles n'écoutait pas vraiment son père. Si tel était le cas et s'il n'était pas aussi surpris, il lui aurait rétorqué que ses deux frères ne pouvaient pas l'avoir attendu avec impatience puisqu'ils ne l'aimaient pas. Et c'était réciproque. En fait, il aimerait déjà le lui dire.
Mais Noah souriait. Il avait des étoiles dans les yeux. Voir ses trois fistons réunis ici, dans cette maison, le rendait heureux. Parce qu'ainsi, et même si Claudia manquerait toujours à l'appel, ils avaient l'air d'une famille. Le cœur de Stiles se serra et pourtant, il esquissa un sourire. Crispé, mais un sourire quand même. Il avait mal. Il avait mal car il savait que seul, il ne suffisait pas au bonheur de son père. Ce dernier ne parlait pas de famille en sa présence, comme si sans ces deux enfoirés, ils n'en étaient pas une. Pourtant, l'hyperactif aurait aimé qu'il en soit autrement. Il aurait aimé que Noah soit heureux qu'il soit là, lui. Des années qu'il n'avait pas souri de la sorte. Lorsqu'il lui souriait, ce n'était jamais de cette façon-là. C'était toujours un sourire retenu, timide, éteint. Pas lumineux comme aujourd'hui.

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Not Good Enough
FanfictionLorsque les deux frères de Stiles reviennent à Beacon Hills, celui-ci peine à garder sa joie de vivre. Leur relation est chaotique et chacun passe son temps à rabaisser les autres. Ces triplés que tout opposent vont devoir se rapprocher et participe...