Du blanc, du verre, des fleurs de violettes déposées sur les tables, de la musique classique, 31 avenue Gorges V.
Autour, une clientèle aisée, des bijoux et des chaussures de luxe. Tout brillait, les murs, les fenêtres, les parisiens, les touristes. La noirceur de la nuit, dehors, faisait encore plus ressortir l'endroit.
En face, au milieu de ce cadre luxueux une Victoire mal à l'aise, mais terriblement attirante. Elle avait retiré son manteau et dévoilé sa robe en satin de couleur violette avec son col bateau, qui montraient un peu de ses seins.
-Victor, je... Je ne peux pas accepter tout ça. Je ne peux vraiment pas.
Elle dit cela d'une voix assez basse, évitant de le regarder dans les yeux. Ses épaules étaient légèrement penchées en avant, trahissant sa gêne.
Il lui fit un sourire avant de dire avec une voix douce.
-Ne t'inquiète pas. C'est moi qui offre de bon cœur. Je ne veux pas que tu te sentes mal a l'aise.
Elle passa sa main sur sa nuque, de manière légèrement craintive.
Son âme d'artiste était émerveillée par les couleurs claires et éclatantes du restaurant, les mouvements de la lumière sur le verre, les saveurs des bouquets de fleurs fraîches posées sur la table. La musique classique embaumait l'air léger et frais.
Il annonça à Victoire :
-J'ai déménagé à Paris il y a un peu moins d'un mois. J'ai perdu mon père, c'est pour ça.
Victoire changea d'attitude. Son regard s'attrista, alors, compréhensive, elle dit :
-Je suis vraiment désolée. Je sais que c'est très dur à traverser.
Il fit une pause un instant. Oui, c'était dur, mais la peinture et la famille Sy lui avaient été d'une grande aide.
-Ça l'est ; heureusement que je m'occupe, pour éviter de trop y penser.
Elle lui sourit, attendrie. Elle retira sa main de sa nuque et la posa sur ses genoux.
-Ah bon ? Que fais-tu dans la vie ?
Les serveurs allaient et passaient, les gens autour discutaient, mais à cet instant, Victor eu l'impression qu'ils étaient seuls. La musique classique s'était coupée, pour lui. Seule la femme en face de lui, femme à la robe violette, aux cheveux noirs, comptait.
-Je suis peintre.
Son expression changea. Sa bouche s'arrondit et ses sourcils noirs et fins se haussèrent légèrement. Elle était surprise.
-Je n'ai jamais rencontré de peintre.
-Alors j'ai l'honneur d'être le premier.
Ils se sourirent.
Le serveur arriva à cet instant, les arrachant à leur premier échange. Victor annonça leur choix, et il s'en alla. Quelques secondes plus tard, un autre déposa délicatement une bouteille de vin blanc sur la table.
Victor servit Victoire, avant de se servir lui même.
-Trinquons, dit-il, la regardant.
Elle avait du mal à soutenir son regard bleu profond. Il était intense et il semblait être parcouru par des tonnes d'émotions. Cependant, cela lui plaisait.
-À quoi ? Demanda-t'elle timidement.
-À l'artiste et à sa muse.
Elle trouva cela terriblement romantique. Alors, sans un mot, ils trinquèrent avant de boire.
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Le culte de la beauté et de l'art
RomanceVictor, riche héritier orphelin emménage à Paris dans l'objectif d'intégrer une célèbre école d'art. Essuyant de nombreux refus, il se décourage et sombre dans la solitude. La rencontre d'une jeune femme lui fera se découvrir un don exceptionnel p...