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Victor était de bonne humeur. Après avoir chassé sèchement victoire de son atelier, il avait pu légèrement avancer sur la suite de son tableau. Il se tait qu'il en était capable, et que le chef d'œuvre de deux mètres allait être encore plus grandiose que prévu.

Il sorti alors de son atelier, encore induit de transpiration et entreprit de prendre une douche peur se décrasser des restes de peinture et de sueur. Il lava ses cheveux et surtout pensa à Victoire qui était sortie sans même le prévenir.

Elle devait sûrement s'être rendue à la bibliothèque avec son amie.. comment s'appelle-t'elle? Carla ? Non. Charlotte, c'était ça. Une anglaise.

Il se sécha et mit son pyjama avant de saisir un livre au hasard et de s'assoir sur le canapé. Une dizaine de minutes plus tard, Victoire entra, silencieuse.

Victor fut heureux de la voir. Il lui sauta dans les bras avant de lui poser un baiser sur la joue.

-Victor il faut que je te parle, dit-elle d'un air embrassé.

Intrigué, il demanda :

-Oui? Dis moi tout,ma chérie.

Gai, il s'assit de nouveau sur le canapé et fit assoir Victoire, dans sa robe blanche, sur lui.

-J'étais avec Charlotte, commença-t-elle.

Victor haussa un sourcil.

-Et alors bébé ? Tu sors avec qui tu veux.

-On a couché ensemble, Victor.

Victor, surpris, ne dit rien pendant un instant, avant de poser une main sur sa joue.

-Ce n'est pas grave, ma puce. Je sais que c'est moi que tu aimes. Je ne suis pas jaloux sur ce plan.

-Je sais, Vic, on en a déjà parlé, coupa-t-elle.

-Qu'est ce qu'il y a, mon amour  ? S'impatienta-t-il, agacé.

Victoire inspira longuement. Elle savait que ce qu'elle allait avouer à Victor allait déclencher chez lui un état de colère incontrôlable.

-Elle écrit des poèmes. Elle m'a écrit ça.

Victoire lui tendit un cahier épais gribouillé sur toutes les pages. Il parcouru les différents poèmes rapidement de l'œil où il reconnu à plusieurs reprise les mêmes mots : Beauté ébène, yeux obscurs, formes, courbes, cheveux jais...

La joie de Victor s'estompait alors que Victoire ajouta :

-Elle m'a avoué que j'étais sa muse.

C'était ce qu'il craignait. Il ferma le livre qu'il déposa sur la table basse en bois, et, resta immobile quelques secondes, essayant de contrôler la rage qui le consumait lentement.

Il fit comprendre à Victoire de quitter ses genoux, et il se leva silencieusement. Perturbée, elle fit de même, attendant sa réaction imprévisible.

Lorsqu'il leva son visage, elle remarqua que son regard était amer, dur. Sa joie et sa tendresse avaient disparues et ses lèvres étaient pincées de colère.

Il ressentait plusieurs émotions diverses, contradictoires. De la colère, de la jalousie, oui, une jalousie presque corrosive qui rongeait les dernières particules de sa raison. Il regarda Victoire, avec un regard sombre, colérique, et demanda calmement :

-Victoire, pourquoi ?

Il se sentait trahi. Non, personne n'avait le droit de puiser dans Victoire pour créer de l'art. Ce n'était plus sa muse, mais sa propriété artistique. Personne n'avait le droit de s'en servir.

Le culte de la beauté et de l'artOù les histoires vivent. Découvrez maintenant