09 | Fatiguée

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Je me redirige vers ma table pour reprendre mon téléphone. Un petit pincement au coeur me surgit. Je tourne mon téléphone vers l'écran où il est écrit « Sarah ».

Ouf, plus de peur que de mal.

Je déteste quand quelqu'un m'appelle. Les appels téléphoniques me stressent.

- Désolé de te rappeler hbiba, mais je voulais te prévenir que le mariage est prévu pour le 31. Ok ?

Dans deux semaines...

Dans deux semaines, il se marie.

Pourquoi il fallait que je m'attache à un homme qui aller se marier ? Pourquoi aucun autre homme ne m'attire ? Pourquoi j'attire aucun homme ? Pourquoi aucun homme n'est venu me demander ma main ?
Pourquoi toujours moi ? Pourquoi c'est toujours moi la malchanceuse ?

Ma sensibilité me dépasse et mes larmes commencent à noyer mes yeux, leur provoquant une vue trouble.

Je t'aime.

Il faut seulement patienter Lyna.

Mais j'y arrive plus. Je l'aime. Mais lui non.

- D'accord merci pour l'information. Tu le diras à ma mère demain, répondis-je rapidement avant que ma voix ne commence à trembler.

- Oui t'inquiètes pas. Aller bonne nuit hbiba.

- Bonne nuit je t'aime.

Et voilà.

C'est donc un point final qui naît entre nous...

Je cède et laisse mes larmes mouiller mes joues.

Ce ne sont pas des larmes de haine. Mais des larmes de tristesse. Des larmes de désespoir. Parce que je je n'ai jamais vu un homme comme lui dans ma vie. Et j'ai espéré l'avoir dans ma vie.

Mais tout n'est pas aussi simple que ce que l'on croit.

Allah en a seulement décidé autrement.

Peut-être que finalement, il n'est pas fait pour moi ?

Pourtant mon coeur m'affirme le contraire.

Dieu seul sait la raison pour laquelle nos destins ne sont pas liés.

Et je n'ai pas envie de me morfondre dans mon lit, pour le reste de ma vie à cause d'un homme.

Surtout que cette année, c'est ma deuxième année à l'université. Et son mariage et seulement deux jours avant la rentrée. Ils ont bien trouvé la date.

J'espère que ce mariage n'aura pas de répercussions sur mes études.

Après que mes larmes ont séché, je me dirige vers le salon pour aller prier la dernière prière de la journée : l'Ishaa. C'est seulement durant les périodes de prières que je m'ouvre réellement à quelqu'un : à Allah. A chaque début de prière, mes yeux sont remplis de larmes et mon cœur de tristesse. Et à chaque fin de prière, mon coeur est plus léger et mes larmes disparaissent. Se confesser seulement à Allah est le meilleur antidote contre la tristesse.

Si je n'étais pas musulmane, je ne sais pas comment j'aurais pu faire face à mes problèmes. J'aurais probablement finis par être toujours droguée ou ivre pour ne pas faire face à mes soucis.

La seule phrase qui me remonte le moral c'est : « Allah n'éprouve que ce qu'il aime »

Allah m'aime.

Son amour est plus grand que toute chose.

Je me lève de mon lit et descend les escaliers pour ensuite atterrir dans le salon. Je prend mon tapis de prière, situé à côté de la télé, met mon voile et commence le takbir.

𝑼𝒏𝒆 𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 𝒐𝒖 𝒎𝒐𝒊 ? | TOME 1 -  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant