CHAPITRE 16/ LA ROUTINE

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17/09/2020
Cela fait maintenant une semaine que les cours ont repris et une routine s'est déjà installée : Chaque jour, j'imprime les cours de la journée, j'étudie la mâtiné avec Bilel et l'après-midi, je suis en amphi. Le fait d'avoir un étudiant plus expérimenté que soi, qui te conseille et t'explique ce que tu ne comprends pas, accélère beaucoup plus le rythme de révisons. Mon année est organisée. J'espère avec l'aide précieuse de Bilel et de la volonté d'Allah, que je réussirai cette année comme l'année dernière !

Aujourd'hui, on est dimanche. Qui dit dimanche dit pas cours, donc sortie. Sarah va venir vers 11h pour qu'on aille manger au resto ensemble. Elle m'avait tellement manqué cette moche mdr. On s'est quand même pas vu depuis les grandes vacances.

10h30, message vocal wathsApp
- Selem hbiba, je suis sur la route, j'arrive bientôt. Prépare toi, met toi en bombe, on va s'amuser aujourd'hui !

Elle me fait toujours rire cette fille. Je l'aime trop.

11h, je descends et je la vois au loin. Pour une fois que je ne suis pas en retard. On décide d'aller dans un restaurant indien pour changer. Et après on fera du shopping !
Elle me fait signe de rentrer dans la voiture. On se fait un gros câlin, et on part à la recherche d'un bon resto.
Sur la route, j'ai comme un mauvais pressentiment. J'ai l'impression qu'il y a un problème, qu'il va se passer quelque chose. Pourtant, je ne vois pas quoi.
Sarah me passe ton téléphone et me demande de mettre la musique que je veux.
- Par contre, je suis pas trop musique, j'en écoute pratiquement jamais, donc à toi de me dire ce que tu aimes.
- Moi je suis une loveuse mdr, mets du Nej !
- N'importes quelle musique ?
- Oui, les siennes sont toutes biens.
...
Le dernier souvenir qu'il me reste était le moment où j'avais cliqué sur la musique. Tout reste flou pour moi.
J'entends autour de moi des voix, qui me semblent inconnues, je ne comprends ni leurs langages ni qui elles sont.
J'ai l'impression d'être dans un rêve éveillé, j'ai les yeux ouverts mais ils sont fermés pour les personnes presentes dans cette pièce.

Je suis en faite dans le coma. Un camion nous a percuté, ma cousine et moi alors que l'on avait tourné pour nous garer dans le parking du restaurant.
Je ne sais pas quand je vais me réveiller, mais en tout cas, j'espère me réveiller bientôt !

26/09/2020, CHU LAPEYRONIE, Montpellier
J'entendais une voix m'appeler de loin :
- Madame Benaziz ? Je suis Nathalie, votre infirmière. Cela fait maintenant une bonne dizaine de jours que vous êtes en soins intensifs. Vous devez probablement m'entendre. Si c'est le cas, pas de panique, votre situation rentrera dans l'ordre ! Votre famille passe tous les jours pour prendre de vos nouvelles au centre hospitalier. Vous allez aller mieux, ne vous en faites pas ! Et par rapport à vos études, la reprise sera compliquée, mais vous vous y ferez ! En tout cas plusieurs de vos camardes à l'université vous rattrape les cours, principalement un certain Bilel Halimi. Il nous a informé que vous étiez partenaires et que vous travaillez ensemble à la fac.

23h00
Après une éternité, j'ouvris enfin les yeux. Par réflexe, j'essaye de bouger, mais impossible, vu le nombre de fils et d'appareils branchés a moi.

Je prends petit à petit conscience de ce que l'infirmière m'avait dit. Je suis donc à l'hôpital. Mais les cours ? Comment je vais faire pour rattraper ce temps perdu. Dire que je voulais réussir cette année, je ne sais même pas ça fait combien de temps que je suis ici.

J'essaye de me souvenir ce qu'il s'était passé, mais là seule chose qui me vient, est le moment où Sarah m'avait fait monter dans sa voiture pour aller je ne sais pas où. MAIS SARAH ?!! Elle aussi est à l'hôpital ? Plusieurs questions me taraudent l'esprit. Je regarde autours de moi et vois un petit bouton rouge. J'appuie dessus et un léger son sourd s'active.

Quelques instants plus tard, une infirmière débarque dans la chambre, les yeux grands ouvert, en me voyant réveillée sur le lit. Elle me lâcha un petit sourire.
- Madame Benaziz, comment vous sentez vous ?
- hm, murmurais-je.
Je ne pouvais pas parler à cause du tuyau enfoncé dans ma gorge qui bloquait mes cordes vocales.
Je lui fis un signe en pointant du doigt le tuyau.
- Ne vous inquiétez pas, vous serez débarrassé de ce tuyau maintenant que vous vous êtes réveillée.
Voulez- vous que je prévienne votre famille de votre réveil ?
Je lui fis un signe du doigt, lui répondant non.
Je voulais vraiment me sentir mieux avant que ma famille ne viennes me voir, surtout dans l'état dans lequel je suis.

Plus tard dans la soirée , des infirmières sont venus retirés le tuyau qui était placé dans ma gorge pour me permettre de manger en étant dans le coma.
Quand j'essayais de dire un mot, ma gorge me brûlait. Je ne sais même pas combien de temps ce tuyau était resté dans ma gorge.
- Madame, ne forcez pas trop sur votre voix. Elle est cassée à cause de la pression qu'à fait le tuyau sur vos cordes vocales. Reposez vous. Demain vous irez mieux ! Me dit l'infirmière, d'un ton rassurant.
Seulement, dormir sur le dos n'est pas là meilleure position pour un sommeil profond. Le problème, c'est que je ne peux pas bouger, à cause des plâtres, et de la douleur qui est adoucie par des calmants que m'injectent régulièrement les infirmières.

J'essaye de tourner ma tête en direction de la fenêtre en espérant voir quelque chose dehors. Il y avait la lune. Je me mets à repenser à mon accident.
- Tu m'as sauvé, y'a Allah, zozotais-je en forçant sur ma voix. Je ne te remercierai jamais assez de m'avoir sauvé y'a Rabi de cet accident qui aurait pu me coûter la vie. Mais tu en as décidé autrement Al HamdouliLah ! Merci d'avoir préservé ma santé y'a Allah, cet accident aurait pu me rendre handicapée. Même si j'ai des plâtres partout, et que je ne peux pas bouger actuellement, l'essentiel c'est que tout mon corps est présent. Je sais que parfois, à cause des études, je t'oublie y'a Rabi et j'en suis vraiment désolée. En plus de ça, je commets un péché que tu déteste, celui de parler à une personne du sexe opposé en étant isolé. Même si c'est pour ma réussite, je vais, après ma sortie de l'hôpital demander à mon proviseur de changer de partenaire en trouvant une excuse. C'est une épreuve à laquelle je dois réfléchir : Pourquoi Allah m'éprouve-t-il ? Parce que j'ai fais l'erreur de parler et d'être poche de Bilel, alors que l'on a aucun lien familial. C'est seulement lorsque la maladie touche le croyant qu'il pense à Allah. Si je m'étais pas faite éprouvée maintenant, ma situation avec Bilel aurait pu déviée, entraînant seulement la colère d'Allah et la fierté de Sheytane.
Al HamdouliLah pour le bien qui me touche.
Al HamdouliLah pour le mal qui me touche.

𝑼𝒏𝒆 𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 𝒐𝒖 𝒎𝒐𝒊 ? | TOME 1 -  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant